Laskri a été désigné secrétaire général du parti, FFS : Tabou débarqué

Laskri a été désigné secrétaire général du parti, FFS : Tabou débarqué

ae2-karim-tabou.jpgL’opposition à la direction du parti s’aiguisait au fur et à mesure que le SG déchu multipliait les fautes à l’origine d’une désaffection populaire de plus en plus manifeste à l’égard du FFS. D’où «le remplacement dans l’urgence» du jeunot Tabou par le vieux routier Laskri. Une décision prise dans le seul but de remettre sur rails un parti pas tellement en phase avec les aspirations de ses plus fidèles militants. Aït Ahmed sait que l’amateurisme politique ne peut tenir lieu de ligne de conduite du plus ancien parti d’opposition.

L’entêtement de Karim Tabou lui a coûté son poste au FFS, un poste qu’il occupait depuis plus de trois ans. Ali Laskri, un ex-intérimaire, lui succède.

Cette décision a été prise lors du conseil national tenu ce week-end à Alger. Tous les membres du secrétariat national devront, à leur tour, déposer leur démission.

Le nouveau secrétaire général devra choisir sa nouvelle équipe. Avec la désignation de ce militant chevronné, qui a déjà occupé auparavant le poste de SG du FFS, le président du parti Aït Ahmed adresse un signal fort aux autorités : il faudra désormais compter avec le parti en prévision des prochaines échéances électorales (législatives et communales). L’ex-SG du parti a réussi à isoler davantage le parti sur la scène nationale. La propulsion de Karim Tabou avait, à l’époque, surpris plus d’un.

Avec l’arrivée de ce «jeunot» aux commandes du parti, tous les ténors du FFS (Zenati, Bouhadef et Djedaï) ont été soit isolés soit simplement mis à la porte. Il a même réussi en un laps de temps à créer un vide autour de lui pour propulser ses nombreux courtisans qu se recrutent le plus souvent dans les rangs de ses amis de l’université. Le mois dernier, Aït Ahmed a dû lui-même appeler au téléphone Tabou pour lui demander d’arrêter une réunion destinée à «détricoter» les réformes politiques en cours.

Pour rappel, le FFS a tenu une réunion de son secrétariat national le week-end dernier pour examiner la situation politique du pays. Et voici ce que nous écrivions il y a quelques semaines sous le titre : «Le mystérieux coup de fil d’Aït Ahmed». Le SG du parti FFS, Karim Tabou, présidait une réunion du conseil national consacrée exclusivement à l’examen des réformes politiques annoncées par le président Bouteflika lorsqu’il reçut un appel du président du parti Hocine Aït Ahmed. Tabou est sorti précipitamment de la réunion.

La discussion au téléphone a pris plus de dix minutes durant lesquelles le SG reçut comme principale directive d’annuler cette réunion. Tabou a alors fait savoir aux membres du conseil national qu’il devait mettre fin aux travaux du conseil, ajoutant que cette réunion était reportée à une autre date sans leur donner la moindre précision. Qu’est-ce qui aurait pu inciter le chef du parti à annuler une rencontre somme toute banale ? Le chargé de l’information du parti, Chafaï Bouiche, n’a pas voulu répondre à cette question, se contentant de dire que cette réunion a été reportée tout simplement.

Il faut noter que la réunion du conseil national n’a pas reçu la médiatisation souhaitée puisque aucun communiqué n’a été diffusé pour la circonstance. Le FFS veut-il éviter de paraître comme un parti qui a fait volte-face ? Car à analyser de près le communiqué de son dernier conseil national tenu en juillet dernier, il apparaît clairement que ce parti s’est mis en retrait total de tout le processus politique.

En effet, lors de la dernière réunion de son conseil national, au mois de juillet dernier, consacrée au processus politique engagé par le chef de l’Etat, le parti de Hocine Aït Ahmed n’a pas été tendre avec le pouvoir qu’il accuse de vouloir «recréer un débat politique (qui) pèche par la volonté de lui imposer des limites et de le cadrer».

Pour le FFS, la mission de cette instance de consultation est claire : «Manifestement, elle a surtout servi d’écran de fumée et également à jauger la détermination et les demandes de l’opposition, la vraie ; comme elle a servi à poser la stratégie des décideurs», note la déclaration du plus vieux parti de l’opposition. Entre juillet et septembre, trois mois sont passés et la position du FFS aurait-elle changé par rapport au contenu du dernier communiqué ?

Là est la vraie question. Le FFS aurait-il reçu des garanties sérieuses de la part du pouvoir pour participer aux prochaines élections législatives, lui qui a boycotté les dernières élections législatives de mai 2007 ? Ou bien a-t-il reçu des assurances pour que la prochaine assemblée nationale soit élue sur des bases saines et transparentes et aura pour mission de préparer la future Constitution chère à Aït Ahmed ?

Mahmoud Tadjer