L’ARTISTE-PEINTRE QUI REFUSAIT «DE COPIER LA NATURE» Mohamed Salah Ghemired n’est plus

Il était un rayon de soleil dans une société qui perd ses repères, il était gracieux avec un sourire qui n’avait point quitté son visage lumineux, pourtant rongé par des rides qui ont su mettre en valeur un cumul d’années d’art et de création. Mohamed Salah Ghemired, un artiste-peintre connu dans le monde de l’art mais aussi au sein d’un public qui a été subjugué par son don et son talent. Cet homme s’est éteint dans la nuit du samedi dernier à l’hôpital universitaire de Constantine à l’âge de 71 ans, laissant derrière lui des oeuvres extraordinaires. Pour lui «la liberté ne peut exister que dans l’art». Ainsi, l’écrivaine Farida Hamadou avait écrit à son sujet: «ses toiles convoquent le rêve. Ses formes semi-abstraites, suggestives et fugaces vous ravissent, ses couleurs glorifient la vie et rendent grâce à la création.» Pour elle qui a su le décrire «ses tableaux portent, pour la plupart, des noms: Les écorchés, Le rocher, La palette, Le marécage (ce dernier fait penser à Van Gogh, à qui il voue une admiration sans borne), Nature morte, qui, selon l’artiste, incite à la méditation, initiation, suggérant une silhouette de femme, qui se mue en rocher dès qu’on s’en approche… Serait-ce Constantine»? Mohamed-Salah Ghemired est à l’origine de l’expression «J’aime déplacer le lecteur de mon oeuvre dans une recherche qui aiguise son appétit pour le beau et le savoir». Ses oeuvres sont d’une dimension particulière où il a merveilleusement conjugué «expressionniste abstrait». Il refuse comme il l’avait déclaré de «copier la nature», mais de produire un plus et «créer une dynamique réflexive». Pour qu’une toile puisse être achevée, «elle doit emprisonner dans un cadre, et là, elle continuera de vivre pour ou chez les autres». Celles-ci parlent d’amour et de paix. Une paix qu’il a longtemps cherchée et qu’il vient de retrouver dans un monde certainement meilleur.