L’artisanat : un patrimoine historique et une activité économique

L’artisanat : un patrimoine historique et une activité économique

Pour certains responsables, le secteur de l’artisanat n’est qu’une espèce de folklore, alors qu’il représente un pan important dans l’activité économique du pays et dont les produits demeurent jusqu’à nos jours d’utilité public. La programmation de foires ou de quinzaines commerciales dans certaines localités ne suffisent plus à redonner un nouveau souffle à cette activité, à la fois, traditionnelle et économique.

Le travail du bois :

L’artisanat du bois est encore pratiqué dans de nombreuses régions d’Algérie. Le bois, matériau essentiel dans la vie des gens du nord et du sud du pays, a toujours servi pour la fabrication d’ustensiles et d’outils utiles pour la vie quotidienne. De nos jours, la hachette utilisée pour tailler le bois est de plus en plus remplacée par les techniques modernes.

Les principaux objets produits à partir de l’utilisation du bois : Le coffre berbère, le coffre polychrome dit

«coffre de la mariée», la charrue, les portes de maison, les cuillères au manche, le portes-cuillères, les louches, les grands plats, la planche à pâtisserie, le maillet, le battoir, les crochets de bois, les fiches de bois, l’armoire penderie, la salle à manger et le bahut, la chambre à coucher et la coiffeuse, les fauteuils et les salons de style berbère, les flûtes, les chaises, les tables, les ustensiles de cuisine, les grands plats pour préparer le couscous ou

les galettes, le pilon.

Activité exclusivement masculine, la sculpture algérienne sur bois est matérialisée sur le mobilier. Les décorations sont puisées dans les motifs des tissages et de la poterie. Les matières premières utilisées dans le travail du bois sont issues des arbres suivants: Le frêne, le cèdre, l’olivier, l’oléastre, le chêne,

le cerisier sauvage.

Les matières premières utilisées

dans certaines productions artisanales :

Pour la fabrication de la poterie : L’argile, les engobes blanches et rouge foncé, l’oxyde de manganèse brun, noir et violacé. Pour la fabrication des bijoux : L’argent, les pièces de monnaie, les bijoux désaffectés, le maillechort «bublik», le corail «lmerjan», les «clous de girofle» (qrenfel), l’émail (nnil). Pour la vannerie :

L’alfa, le raphia, l’osier, le rotin, le bambou, le « sarawak », le contreplaqué, le bois, le bois d’olivier sauvage, le roseau, les tiges d’oliviers sauvages, la colle, les teintes, le vernis. Pour le travail du bois : Le frêne, le cèdre, l’olivier, l’oléastre, le chêne, le cerisier sauvage. Pour le travail de la laine : La laine, les teintes, le matériel traditionnel (peigne, peigne-batteur, cardes à monture de bois, montants et ensouples, roseaux, grand fuseau)

La gamme des produits fabriqués :

Dans la poterie : Les «Inyen», les «Ikoufan», jarres à l’huile et à eau, plats à couscous, les vases, les cruches, les cruchons, les lampes à l’huile, les marmites et couscoussiers, le grand plat à rouler le couscous « lgefna », le tajine, les petites assiettes, les plats doubles ou triples, les saucières, les amphores, « Tiberkecht », objets fonctionnels à l’extraction d’huile d’olive, cendriers, figurines animales, chandeliers, vases, pots de fleurs… Dans la bijouteri, les anneaux de chevilles, les colliers, les diadèmes, les boucles d’oreilles, les petites fibules, les grandes fibules, les fibules rondes, les fibules triangulaires, les bagues, les bracelets, les ceintures.

Dans la vannerie : Les produits en roseau :

«Taqchwal, «Aqechwal», «Afrrug», «Dduh», «Sella», «Achwari». Les produits en alfa et raphia : les dessous de verres et de plats, les corbeilles à linge, les rondes de serviettes de table, le chapeau« lemdala », les boîtes à ouvrage, les bonbonnières et coffrets pour dattes, les coquetiers, les plateaux et le cache-pots ; Les produits traditionnels en osier : les paniers à figue et à œufs, les corbeilles à linge, les paniers ouvragés, les corbeilles à pain, à fruits, les malles avec couvercle et avec une main, le panier ovale avec deux poignets et les berceaux. Dans le travail du bois : Le coffre berbère, le coffre polychrome dit

« coffre de la mariée», la charrue, les portes de maison, les cuillères au manche, le porte-cuillères, les louches, les grands plats, la planche à pâtisserie, le maillet, le battoir, les crochets de bois, les fiches de bois, l’armoire penderie, la salle à manger et le bahut, la chambre à coucher et la coiffeuse, les fauteuils et les salons de style berbère, les flûtes, les chaises et les tables. Dans le tissage : Couvertures, vêtements traditionnels (Ajellab, Aqechabi, Akhellal, Burnous), les articles modernes (dessus de divans, de chaises, des coussins, des tentures murales, des dessus de lits et tables). Pour certains responsables, le secteur de l’artisanat n’est qu’une espèce de folklore, alors qu’il représente un pan important dans l’activité économique du pays et dont les produits demeurent jusqu’à nos jour d’utilité public. La programmation de foires ou de quinzaines commerciales dans certaines localités ne suffisent plus à redonner un nouveau souffle à cette activité, à la fois, traditionnelle et économique.

Il lui faut trouver des emplacements adéquats et permanents, en recourant aux espaces publics et aux sites touristiques dans un cadre organisé et formel. L’artisanat en Algérie demeure toujours un secteur qui crée de l’emploi direct et indirect et sa production est d’une utilité public pour un grand pan de la population, surtout rurale, malgré la pénétration de la production industrielle. C’est à la fois un patrimoine historique et une activité économique, malheureusement, non pris en charge comme il se doit par les pouvoirs publics.

Ces activités ancestrales, qui remontent à des temps très anciens, sont menacées de disparition si l’Etat algérien ne protège pas les principaux acteurs que sont les artisans algériens . R. M.