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La place de la Grande-Poste a accueilli dans la matinée de samedi dernier la 5e édition de la manifestation «L’art dans la rue» organisée par l’association «Mawaheb wa Afaq» d’Alger et Go Event.
La journée qui devait débuter à 11h et s’étendre jusqu’à17 h a dû commencer en fait à 9h et s’est terminée à 14h en raison de la diffusion d’un match de football qui devait débuter à 15h au niveau de la Grande-Poste comme c’est le cas depuis le début de la Coupe du monde. Cette année force est de constater qu’il n’y a pas assez de monde, ou peut-être que l’engouement des artistes algérois a faibli? Peut-être. Beaucoup d’artistes issus des différentes régions du pays ont pris part en tout cas à cette journée, ce qui n’est en rien négatif. Un jeune dessinateur de Relizane témoigne que chez lui il n’y a rien. Il a fait le déplacement avec ses propres moyens pour participer à cette journée et prendre des contacts. En effet, le but essentiel, d’après les organisateurs, étant celui de faire rencontrer les artistes entre eux, partager et échanger des idées sur leurs activités respectives, d’où notre reproche sur le manque d’artistes professionnels connus à cette journée.
Néanmoins, sans vouloir être fataliste, on peut souligner tout de même que cette édition fut tout aussi riche que la précédente et a vu le passage sur scène de nombreux artistes, que ce soit des chanteurs, des acrobates, des amateurs de beat boxing, jongleurs ou autres disciplines artistiques dispatchées à travers les espaces verts de la Grande-Poste comme l’art plastique, entre dessin et peinture, sur enfant ou sur papier, ou encore la photo sans oublier la présence de quelques artistes amateurs de musique acoustique telle que celle de la guitare. Une ambiance bon enfant régnait au niveau de la Grande-Poste malgré la chaleur estivale qui régnait. De la bonne humeur aussi dans la bouche des organisateurs que l’on a interrogés et qui ont su remplir leur mission malgré les soucis qu’ils ont dû affronter et ce, jusqu’à la veille de la manifestation. Des problèmes liés essentiellement au manque de budget alloué à cette association affiliée au ministère de la Jeunesse et des Sports. Un manque de logistique et de matériel qui a pu être réglé à temps grâce à Kamel Haddad qu’on on a tenu à remercier chaleureusement. Ce dernier a mis à leur disposition de la peinture pour que les artistes puissent créer in situ. Pour Louagui Nassira responsable de l’association Mawaheb wa Afaq, elle a fait savoir que l’APC a mis les moyens entre sono, tables, chaises et le lieu bien sûr. «Nous avons déjà travaillé sur cette manifestation. La première date de 2016. L’APC nous avait donné la possibilité de le faire.
Ce genre d’événement est très demandé par la jeunesse car il y a beaucoup de talents dans tous les domaines, pas seulement les musiciens qui veulent s’exprimer. C’est très important pour eux. Le but principal est de faire rencontrer les jeunes, faire connaissance, partager leur talent. Dans les éditions précédentes nous avons été aussi aux Sablettes, au parc Dounia qui fut une très belle expérience au printemps. C’est très beau car c’est le partage d’un moment ensemble. Ils forment des groupes aussi. Ça permet à certains, qui hésitent, de pouvoir s’exprimer. C’est un tremplin pour les jeunes artistes de franchir des caps en s’exprimant devant un public par exemple. Nous avons eu beaucoup de demandes d’artistes des autres wilayas qui voulaient être hébergés, mais par manque de moyens, nous n’avons pas pu le faire. Il y a eu beaucoup de rapprochements et des choses qui se sont faites entre artistes.» Pour sa part, Abada Fatma Zohra, étudiante en archéologique et membre de l’association soulignera pour sa part que cet événement a été créé grâce à l’association qui a connu plusieurs lieux de déroulement, mais la Grande-Poste reste l’endroit de prédilection. «Il y a pas mal d’artistes comme vous voyez ou jeunes groupes qui se sont formés suite au lancement de la première édition de cette manifestation, car le but c’était vraiment de favoriser les rencontres. Il faut rappeler que certains de ces jeunes artistes sont venus de partout. Je citerai de Constantine, Mascara. Nous avons reçu énormément de demandes pour les héberger mais malheureusement nous n’avons pas les moyens. C’est pourquoi je lance un appel aux sponsors pour qu’ils nous aident la prochaine fois, etc.» Sur scène on a dénombré une vingtaine d’artistes mode solo ou par groupe avec un temps de passage très réduit pour laisser la majorité passer.
Le public assis dans les escaliers a passé en tout cas un bon moment. Certains se sont levés spontanément pour danser. Certains jeunes chanteurs n’ont pas démérité et ont su vraiment mettre de l’ambiance. Une initiative en tout cas à encourager vivement et à soutenir. Aux artistes aussi de s’engager davantage par leur présence et notamment pourquoi pas en donnant un coup de main effectif. Car le militantisme c’est ça aussi. Beaucoup d’artistes vous diront qu’ils aiment faire sortir l’art dans la rue sauf que ces derniers n’étaient pas présents, à cette journée bien particulière et c’est bien dommage.