L’arrivée de John Kerry le confirme l’algérie au coeur de la lutte antiterroriste

L’arrivée de John Kerry le confirme l’algérie au coeur de la lutte antiterroriste

L’arrivée du secrétaire d’État américain, John Kerry, les 6 et 7 novembre prochains pour une visite officielle en Algérie constitue incontestablement une première.

Cela fait bien longtemps voire très longtemps qu’un chef de la diplomatie des Etats-Unis n’a pas passé, ne serait- ce qu’une nuit dans notre pays. La faute à une relation pas très amicale entre Alger et Washington notamment durant les règnes des Bush, père et fils.

Il faut dire que les courbes géopolitiques entre les deux pays se croisent rarement. Alors que l’Algérie soutient sans réserve la cause palestinienne et notamment le mouvement Hamas, le droit de l’Iran à la technologie nucléaire et se montre intraitable sur l’Etat hébreu, les Etats-Unis soutiennent à peu près le contraire. Il était donc difficile de trouver des atomes crochus entre les deux pays pour amorcer une relation stratégique. Puis vint le terrorisme…

Les attentats de 11 septembre ont servi d’électrochoc pour l’administration américaine qui est allé en guerre contre le terrorisme dans le monde. Bien que les dommages de cette compagne furent dévastateurs en Irak et en Afghanistan, le rapprochement avec l’Algérie était de plus en plus soutenu. Alger avait à coeur de sortir de l’embargo diplomatique et Washington comptait sur « l’expérience » algérienne dans la lutte contre le phénomène trans-national.

Le deux pays ont alors compris qu’un duo devait fatalement se constituer ne serait- ce que dans la lutte contre le terrorisme au Sahel et en Afrique. Commence aslors un bal de visites de hauts responsables américains en Algérie.

Des responsables de la CIA au FBI en passant par différents soussecrétaires d’Etat et autres experts du «counter-terrorism», Alger est devenu une escale quasi inévitable pour qui veut parler terrorisme. «L’expérience algérienne» comme plat du jour Le contexte sécuritaire dans la région a donc favorisé grandement la «détente» algéroaméricaine.

Le Premier ministre, Abdelamlek Sellal, s’est enorgueilli jeudi de ce que l’arrivée de John Kerry en Algérie soit un «exploit» de sa diplomatie. Force est d’admettre cependant que c’est la lutte anti-terroriste qui le fera venir chez nous et non pas cet insondable «génie» de nos responsables. Et si l’on devait prendre pour argent comptant les fanfaronnades de Sellal, le Maroc où devra se rendre juste après John Kerry est aussi un exemple de «bonne gouvernance»…

La réalité de l’arrivée du secrétaire d’Etat américain en Algérie est dictée par des impératifs de géopolitique régionale liés à la sécurité au Sahel.

L’Algérie et les Etats-Unis qui sont engagés dans un partenariat stratégique dont la première session s’est déjà déroulée en octobre 2012 à Washington, vont se retrouver cette fois à Alger pour parler… terrorisme. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a eu, en septembre dernier, en marge de l’AG de l’ONU à New York, un entretien avec la sous-secrétaire d’Etat américaine aux Affaires politiques, Wendy Sherman.

Les deux responsables ont notamment évoqué les préparatifs de la deuxième réunion du Dialogue stratégique Algérie-USA prévue précisément les 6 et 7 novembre prochains. Il va sans dire que les Etats-Unis ne cachent plus leur volonté de prendre durablement pied dans la région du Sahel où l’influence française reste prenante. Et l’Algérie qui supporte difficilement la présence française ne verrait pas d’un mauvais oeil un contrepoids américain qui l’aiderait à se replacer sur l’échiquier africain.

Hamid Merakchi