Au moment où existe une polémique sur le rôle des forces de sécurité en Algérie préjudiciable au pays, la région euro-méditerranéenne et euro-africaine connait des bouleversements géostratégiques avec des conflits aux portes de l’Algérie.
La sécurité fondement du développement de l’Algérie est posée devant dépasser les conflits de personnes pour la distribution de la rente et privilégier uniquement les intérêts supérieurs du pays. C’est que les menaces qui pèsent sur les peuples et leurs Etats et les défis collectifs qui leur sont lancés doit amener l’Algérie à se doter d’une politique de défense, d’une politique extérieure et d’une politique socio-économique globale afin de répondre aux nouveaux enjeux.
Dans ce cadre, « l’Armée Nationale Populaire (dont fait partie les services de sécurité, étant utopique de les dissocier) a pour mission permanente la sauvegarde de l’indépendance nationale et la défense de la souveraineté nationale. Elle est chargée d’assurer la défense de l’unité et de l’intégrité territoriale du pays, ainsi que la protection de son espace terrestre, de son espace aérien et des différentes zones de son domaine maritime. (Article 25 de la Constitution algérienne). L’objet de cette contribution modeste, d’une brûlante actualité, sur un sujet souvent tabou, que j’aurai l’occasion de développer en détail dans une revue internationale « Défense » est d’essayer
1.-Quel est le montant de la dépense militaire mondiale ?
Selon Wikipedia, via le Stockholm International Peace Research Institute pour la période 2000/2010, nous avons le classement suivant pour la vente d’armes : États-Unis (30% du marché mondial d’exportation d’armement sur les 10 dernières années -Russie (26% du marché).-Allemagne (8% du marché) -France (7% du marché) -Chine (4% du marché) -Royaume-Uni (4% du marché) – Italie (2% du marché) -Israël (2% du marché) -Suède (2% du marché) – Ukraine (2% du marché). – Reste du monde (13% du marché).
Mais d’’après les dernières évaluations des budgets de défense, publiées le 15 avril 2013 par le Stockholm International Peace Research Institute (Sipri), les dépenses militaires mondiales avaient atteint 1 753 milliards de dollars en 2012, soit une baisse de 0,5 % depuis 2011. L’ensemble des Etats membres de l’OTAN ayant dépensé près de 1 000 milliards de dollars.
Parmi les «G-10» (Usa, Chine, Russie, Grande-Bretagne, Japon, France, Arabie saoudite, Inde, Allemagne, Italie) dont la dépense militaire équivaut aux trois-quarts de la dépense mondiale, les États-Unis dépensent plus que les neuf autres réunis avec environ 40% du total mondial environ 682 milliards de dollars. Pourquoi cette légère baisse des dépenses miliaires ?
Cette diminution est due essentiellement aux réductions importantes des dépenses imposées par la crise économique mondiale. Le secrétaire américain à la Défense Chuck HAGEL a annoncé une coupe de 41 milliards de dollars dans le budget de la défense américaine et des économies d’environ 500 milliards supplémentaires au cours de la prochaine décennie. Cela est certainement lié à la crise d’endettement dont le montant mondial atteindra en 2014 selon le FMI, 110% du PIB mondial soit environ 78.000 milliards de dollars. Mais également la fin des opérations militaires en Irak, le retrait en cours des forces armées américaines en Afghanistan qui selon les experts militaires ont contribué à la hausse de 69% en termes réels des dépenses militaires américaines depuis le début de la guerre contre le terrorisme en 2001. Ce recul officiel, de vente d’armes est aussi annoncé en Europe qui dépense environ 286 milliards de dollars pour sa défense, où entre 2008/2012, 18 des 31 Etats membre de l’Union européenne ou de l’OTAN ont réduit leurs dépenses d’environ 10% en termes réels. Par exemple en France, le budget a baissé de 62,7 milliards de dollars en 2011 à 58,7 milliards de dollars en 2012, en attendant la publication du nouveau livre blanc où de nouvelles coupes drastiques seraient prévues notamment en termes de réduction des effectifs. Pour parer à cette baisse, en Europe, des instruments comme la mise en commun et le partage de matériel militaire, le développement et la production en commun devant permettre de réduire les coûts sans diminuer fortement la capacité d’intervention.
Mais ce recul ne doit pas voiler la stratégie tant américaine qu’européenne dont l’objectif est d’alimenter leur industrie militaire. Car il ne faut pas se faire d‘illusions, existant un réaménagement des forces armées face aux nouvelles exigences. Dans ce cadre, malgré la baisse relative des dépenses.
2.-Un déplacement dans l’achat et la production de l’armement
Certains pays du Golfe du fait de leur aisance financière suppléent, pour certains conflits dont ils ont des intérêts idéologiques non par philanthropie (divergence Qatar / Arabie Saoudite), au manque de financement et tout le monde le sait la guerre en Irak ou en Libye ont été largement financées par les pays du Golfe. Les rivalités de pouvoir tant internes qu’au niveau géopolitiques (cas du récent conflit syrien entre le duo Russie / Chine et USA/Europe) et les conflits au niveau des quatre coins de la planète, (certains dirigeants d’Afrique par population interposée, se livrant à des guerres fratricides,) alimentent cette industrie.
En tête des acheteurs d’armes, se trouvent Oman, l’Arabie saoudite, d’autres pays du Moyen Orient dont Israël et l’Iran, une grande fraction de la dépense militaire de l’Afrique du Nord, de l’Amérique latine, dont le Paraguay et le Mexique notamment. En plus il ne faut pas oublier que cette baisse des dépenses en valeur des pays occidentaux est contrebalancée par la croissance au niveau notamment de l’Asie. La Chine, arrive au deuxième rang pour atteindre en 2012 166 milliards de dollars et l’Asie de l’Est consacre 302 milliards de dollars aux dépenses militaires.
La Russie arrive en troisième position, avec 90,6 milliards de dollars en 2012 avec 4,4% du PIB. Ainsi, nous assistons à ce qui pourrait être le début d’un changement dans l’équilibre des dépenses militaires mondiales, des pays riches occidentaux vers les régions émergentes.
3.-Le rôle des services de renseignement
Les services de renseignement dans tout pays viable, ne constitue pas seulement la colonne vertébrale de toute une armée mais la colonne vertébrale de tout Etat mais s’inscrivant dans le cadre d’un Etat de Droit.
Nous assistons dans tous les pays modernes à la nécessaire adaptation du passage de l’organisation hiérarchique des forces armées à l’organisation en réseaux et parallèlement à l’adaptation du renseignement, Tout pays qui détruit ses services de renseignements ou ne les adaptant pas réduit ses capacités de faire face aux menaces. La récente expérience des écoutes téléphoniques des USA qui espionnent tout le monde (mais il ne faut pas s’en étonner, cela existe depuis que le monde est monde mais cette pratique connait avec les nouvelles technologies une expansion planétaire), en est la démonstration. Contrairement à certaines affirmations gratuites, il est reconnu que les grandes décisions tant politiques, économiques et militaires des grandes puissances, Barack Obama (USA), Vladimir Poutine (Russie), François Hollande France) se prennent suite aux rapports de la CIA, du KGB et du 2e bureau.
Le Ministry of State Security, en Chine, regroupant les missions de contre-espionnage et de renseignement extérieur a pour but affiché de soutenir l’effort économique du pays au sein de la Commission for Science, Technology and Industry for National Defense- COSTIND-mise en place dès 1982.
Les services de renseignements algériens doivent s’adapter aux nouvelles mutations mondiales. Avec les nouvelles technologies, nous assistons au risque des cyber-attaques bien qu’en Algérie les services électroniques (e-commerce, e-santé et e-administration) sont encore quasiment inexistants, les entreprises algériennes fonctionnant encore selon les méthodes de gestion désuètes des années 1970/1980 n’étant pas encore orientées vers les transactions et autres services électroniques. Les services ont également pour mission de lutter contre le trafic florissant d’armes d’ailleurs intiment lié au trafic de drogue comme source de financement notamment des groupes terroristes , argent déposé souvent dans des paradis fiscaux à l’instar de toutes les formes de corruption. Selon l’ONG Oxfam, 640 millions d’armes légères sont disséminées à travers le monde et pour certains experts il y aurait 80 000 Kalachnikovs en circulation dans la région du Sahel, à des prix compris entre 200 euros pour les Kalachs sans licence (contrefaçons) et 300 pour le Kalach russe mais également des armes sophistiquées. La récente expérience libyenne et au Sahel en est la démonstration.
A titre d’exemple , pour l’année 2011, l’armée algérienne a arrêté 214 personnes accusées de contrebande d’armes dans le sud et l’est de sa frontière et démonté 10 gangs spécialisés dans le trafic d’armes et d’explosifs, ayant saisi 1 500 armes et des quantités équivalentes de munition. Début aout 2013, un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN) avait annoncé qu’une importante quantité d’armes et de munitions a été saisie mercredi à Djanet (Illizi) comprenant je cite «d’une mitrailleuse lourde 12,7mm, d’un fusil mitrailleur FM, d’un fusil à répétition ainsi que d’une importante quantité de munitions de différents calibres et un grand nombre de roquettes RPG7».
A nouveau le 24 octobre 2013 nouvelle saisie d’armes près de la frontière libyenne. Où selon l’agence d’information Reuters, une vaste cache d’armes à Illizi, à environ 200 km du complexe gazier d’In Amenas comprenant notamment une centaine de missiles antiaériens, ainsi que plusieurs centaines de roquettes anti-hélicoptères, de mines terrestres et de grenades RPG. Ces achats illégaux sont réalisés souvent grâce au trafic de drogue. Selon un bilan fourni par la DGSN, près de 57 tonnes de résine de cannabis, 1 kg d’héroïne, 8 kg de cocaïne et 267.234 comprimés de psychotropes ont été saisis par les services de sécurité algériens au cours de l’année 2012, et durant les six premiers mois de 2013, 15 tonnes de résine de cannabis, rendant urgent une coopération internationale, l’Algérie ne pouvant pas supporter à elle seule l’ensemble de ces couts au détriment de son développement.
4.- Qu’en est-il de la dépense militaire algérienne ?
L’accroissement de la dépense militaire algérienne est intimement liée aux tensions géopolitiques à ses frontières: la frontière Algérie/ Mali est de 1376 km, Algérie/Maroc de 1 559 kilomètres
Algérie/Libye de 982 km, la frontière Algérie/ Niger 956 km, entre l’Algérie et la Tunisie 965 km, soit au total 5.838 km à surveiller. Environ 50 personnes par km donnerait près de 291.900 soldats ce qui est une impossibilité tant technique que financière. Des méthodes modernes doivent donc être mises en place. Selon le docteur Sam Perlo-Freeman responsable de projet au SIPRI depuis 2002, l’Algérie a augmenté ses dépenses militaires de 170%. Et dans une enquête parue à Jeune Afrique parue le 18 mars 2013, comparant le Maroc et l’Algérie, en effectifs, l’armée algérienne compterait au total 317.000 hommes dont 187.000 forces paramilitaires, 175.000 armée de terre, 14.000 armée de l’air et 6.000 de la marine.
Il ne faut pas oublier d’ajouter les données lors de la dernière rencontre d’Interpol à Oran en septembre 2013 où la Direction des Ressources Humaines (DRH) de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) gérerait actuellement un effectif global de plus de 188.865 fonctionnaires, dont 169.499 policiers parmi lesquels 10.310 femmes et 19.366 agents assimilés, nombre qui devrait dépasser les 200.000 à l’horizon l’an 2014.
Ce budget est inscrit sur le compte du Ministère de l’Intérieur avec un budget équipement, en plus du fonctionnement. Ainsi, du fait de ses importantes ressources financières, mais ne l’oublions jamais dues essentiellement aux hydrocarbures et non au travail, posant la problématique urgente d’une transition hors hydrocarbures pour parer au déclin du tissu productif, l’Algérie demeure l’un des marchés de défense les plus attractifs en Afrique. Entre 2006 et 2010, le taux de croissance des dépenses militaires a été de l’ordre de 21,4%, devant se stabiliser à 6,2% au cours de la période allant de 2013 à 2017. L’Institut international des études stratégiques, basé à Washington, a classé l’Algérie parmi les 10 pays au monde qui dépensent le plus sur la Défense, et se place, ainsi, à la 8e place dans le classement, après l’Arabie saoudite, le Sultanat d’Oman, Israël, le Yémen, les États- Unis et la Jordanie. Selon un autre rapport de Strategic Defence Intelligence (SDI), une plateforme de renseignement et de veille consacrée à l’industrie de l’armement, l’Algérie est le 9ème importateur d’armes dans le monde avec 46% du total des importations d’armes en Afrique, durant la période 2006-2010. Globalement, selon une étude rendue publique SIPRI (portal.sipri.org), les dépenses militaires ont évolué ainsi : 3152 millions de dollars en 2003-(3,3% du PB) – 5712 en 2009 (3,8% du PIB) -6045 en 2010(3,5% du PIB) -8652 en 2011(4,4% du PIB)-9104 en 2012 (4,5% du PIB) et l’Algérie avait prévu 10,3 milliards de dollars US de dépenses militaires en 2013 dont les fournisseurs devraient être diversifiées, autres que son fournisseur traditionnel, la Russie dont il convient de rappeler que par le passé une fraction de la dette extérieure algérienne détenue par ce pays a été reconvertie en achats militaires.
L’analyse comparative fait ressortir par rapport à la part allouée au budget global en 2010 avec 13,6% et 15,04% pour le Ministère de l’intérieur, soit au total 28,10% contre 13,7% pour l’éducation et 6,80% pour le Ministère de l’enseignement supérieur. Ce taux est de 15,69% en 2012 et 13,50% pour le Ministère de l’intérieur, au total -29,79% contre 11,81% pour l’éducation, 8,71% pour l’enseignement supérieur. Pour les prévisions, nous avons pour 2013 19,04% et 13,06% pour le Ministère de l’intérieur, au total 32,10% contre 13,06% pour l’éducation et 7,07% pour l’enseignement supérieur.
5.- Optimaliser la dépense militaire au sein d’une loi de programmation
Comme il en ressort des rapports tant américains qu’européens élaborés entre 2011/2013, l’Algérie est une puissance militaire régionale et un pays incontournable dans la problématique de la sécurité au niveau du Sahel et d’une manière générale, un acteur important dans le contexte de la sécurité internationale en raison de son emplacement stratégique comme point de transit d’Afrique du Nord vers l’Europe.
Les principaux moteurs de l’évolution du marché algérien de l’armement, de ces dernières années, sont la lutte contre le terrorisme et de contre-insurrection et le besoin urgent de moderniser les équipements de défense, dont on ne doit pas oublier la récente attaque terroriste du complexe gazier d’In Amenas qui a contraint l’Etat algérien à des coûts additionnels en matière de sécurité.
Cet accroissement de la dépense répond également au souci de la professionnalisation autour des nouvelles technologies de ses effectifs en améliorant la formation selon les standards internationaux, la base étant la ressource humaine à l’instar de toute activité. Un exemple, outre l’Académie de Cherchell, l’Ecole militaire polytechnique (EMP) située dans la commune de Bordj El-Bahri, à une vingtaine de kilomètres à l’est d’Alger est un pôle d’excellence en matière des quatre disciplines scientifiques qui y sont enseignées et dans lesquelles des élèves en post-graduation mènent des travaux de recherche à la pointe de la technologie. Il est entendu que rentre dans ces dépenses surtout le remplacement de la plupart du matériel militaire obsolète pour l’acquisition de nouveaux équipements pour l’armée de terre, les forces navales et les forces aériennes,
Sur le court terme, les tensions dans la région notamment pour la protection de ses frontières, la situation en Libye, au Mali et accessoirement les actions terroristes à sa frontière en Tunisie ont imposé à l’Algérie des dépenses supplémentaires. Cependant, il faut aller impérativement vers une minimisation des coûts. L’analyse par le professeur en stratégie à Harvard Michael Porter des « cinq forces », qui déterminent la structure concurrentielle d’une industrie de biens ou de services (le pouvoir de négociation des clients, le pouvoir de négociation des fournisseurs, la menace des produits ou services de substitution, la menace d’entrants potentiels sur le marché et l’intensité de la rivalité entre les concurrents) fait apparaître que souvent les différents acteurs algériens un faible pouvoir de négociation du fournisseur et un fort pouvoir de négociation du client, alors que les barrières d’entrées sur le marché algérien tant des entreprises économiques que de l’armement sont élevées.
Devant distinguer stratégie et tactiques pour paraphraser le langage militaire, ces actions doivent donc s’inscrire dans le cadre d’une organisation institutionnelle future en réseaux pour plus d’efficience, permise grâce aux nouvelles technologies. Aussi, ces dépenses, même nécessaires, doivent être ciblées, devant distinguer le court et le moyen terme, optimalisées en termes d’efficience s’insérant dans le cadre d’une loi de programmation militaire sur cinq ans (y compris pour la DGSN). Mais l’objectif est de ne pas réduire l’affectation des ressources financières à des fins de développement et ce autour de segments facteur de croissance durables. Dans ce cadre, l’industrie militaire à l’instar de ce qui se passe dans la majorité des pays développés peuvent contribuer au développement global. Des actions sont déjà lancées comme les projets de l’industrie mécanique lancés par l’Armée nationale populaire (ANP) en partenariat avec le géant allemand Daimler devant produire les premiers camions et bus Mercedes Benz de l’usine de Rouiba, le véhicule blindé “Nimr” pour le transport des troupes qui sera construit en Algérie, entre le Groupement pour la Promotion de l’Industrie Mécanique (GPIM) du ministère de la défense et le groupe émirati Tawazun dont on devra veiller à un taux d’intégration minimum 50%, n’existant nulle part dans le monde un taux d’intégration de 100%.
Ces actions connues sous le nom « complexe militaro-industriel » ont dynamisé par le passé de l’économie sud coréenne et dynamise actuellement les firmes aux USA et de nombreux pays développés ou émergents mais rentrant dans le cadre des normes de rentabilité commerciale. Aussi l’objectif est de réduire cette importante dépense et donc la facture d’importation grâce à des co-partenariats internes ou des colocalisations, une balance devises positive et un transfert technologique et managérial renvoyant toujours à la ressource humaine, bon nombre de PMI-PME facteur de valeur ajoutée et de création d’emplois pouvant être créés. Selon un responsable militaire s’exprimant en marge de la deuxième édition de l’exposition « Mémoire et Réalisations », organisée par le ministère de la Défense nationale (propos rapporté par l’agence officielle APS du 05 juillet 2013), l’industrie militaire algérienne pourrait, dans un avenir proche, se substituer à l’importation.
En résumé, la sécurité pour être efficace doit s’insérer dans le cadre d’une vision globale impliquant la population. La stabilité durable ne peut se réaliser sans un développement véritable supposant de profondes réformes structurelles. Il est conditionné par un renouveau de la gouvernance et la valorisation du savoir afin de densifier le tissu productif, devant éviter de couvrir les problèmes par la distribution passive de la rente des hydrocarbures, qui va d’ailleurs à l’épuisement. Aujourd’hui, les menaces sur la sécurité ont pour nom terrorisme, prolifération des armes de destruction massive, crises régionales et délitement de certains Etats. Les défis collectifs, anciens ou nouveaux sont également les ressources hydriques, la pauvreté, les épidémies, l’environnement, étant d’ordre local, régional et global.
La résolution durable implique une refonte tant des relations internationales que de l’instauration d’un Etat de droit et de la démocratie tenant compte des anthropologies culturelles, l’Armée devant s’insérer dans le cadre de ce processus irréversible. Face à un monde en perpétuel mouvement, tant en matière de politique étrangère, économique que de défense, actions liées, avec les derniers événements au Sahel, aux frontières de l’Algérie, se posent l’urgence des stratégies d’adaptation et d’une coordination, internationale et régionale afin d’agir efficacement sur les événements majeurs. Ces nouveaux défis pour l’Algérie, sous segment du continent Afrique, dépassent en importance et en ampleur les défis qu’elle a eu à relever jusqu’à présent. ademmebtoul@gmail.com
Par Professeur des Universités, Expert international en management stratégique Dr Abderrahmane MEBTOUL
ANNEXE
Dépenses militaires de l’Algérie, 2003-2012
Années
En dollars courants (millions) En dollars constants (millions)
[2011 année de base]
Pourcentage du PIB
2003 2 206 3 152 3,3
2004 2 802 3 585 3,3
2005 2 925 3 753 2,8
2006 3 094 3 847 2,6
2007 3 946 4 514 2,9
2008 5 172 5 259 3
2009 5 281 5 712 3,8
2010 5 671 6 045 3,5
2011 8 652 8 652 4,4
2012 9 325 9 104 4,5
Evolution de la part allouée au poste Défense par rapport à d’autres postes budgétaires, 2010-2013 (%)
Postes budgétaires Année fiscale 2010 Année fiscale 2011 2012 Année fiscale 2013
Défense 14,8 15,04 15,69 19,04
Intérieur 13,6 12,21 13,5 13,06
Affaires étrangères 1 0,8 0,6 0,7
Education 13,7 16,5 11,81 14,49
Santé 6,8 6,63 8,71 7,07
Enseignement supérieur 6,11 6,19 6,01 6,1
Source : SIPRI portal.sipri.org/pyblications/pages/expenditures/country-search