L’Armée de Libération Nationale : Aussi petit qu’est la souris elle n’est pas l’esclave de l’Eléphant

L’Armée de Libération Nationale : Aussi petit qu’est la souris elle n’est pas l’esclave de l’Eléphant

téléchargement-158.jpgA Cherchell, le Douar de Sidi Semiane se trouvait à mi-chemin des montagnes du Zaccar et de la mer. Il faisait partie de la Wilaya IV de la Zone II. Il est relié d’une route venant de Cherchell au Zaccar Miliana, jusqu’à la vallée du Chlef. Après la bataille de Sidi Mohand Aklouche, dans la circonscription de Cherchell, où le commando de L’ALN sortit victorieux de ce grand accrochage contre l’armée française et particulièrement contre le 29 bataillon de tirailleurs algériens installé à Fontaine du Génie (Hadjrat Ennos), le commando ALN restait toujours dans la région à la recherche d’autres batailles.

D’après le témoignage de Si Ould El-Hocine Mohamed Cherif ‘, la KatibaEl-Hamdania se trouvait encore une fois dans le douar Hayouna, et pour la deuxième fois, un agent de liaison leur rapportait une lettre du capitaine Si Slimane, dans laquelle il relatait que les soldats français faisaient des incursions fréquentes au douar Nouari près de Sidi Semiane, ils martyrisaient les habitants et qu’il y avait lieu d’aller sur place pour mettre fin aux agissements humiliants et néfastes de cette horde sauvage de soldats français.

Il fallait une marche de plus de 3 heures pour arriver à Sidi Semiane, et dans des conditions très difficiles, ils prirent le départ à 23 heures, pour y arriver à 3 heures du matin. Et là, ils montèrent immédiatement sur place un plan de combat: la section de moudjahidine de Sidi Kaddour prit position en face de Sidi Semiane à côté de Djebel Lemri; quand deux autres sections s’étaient embusquées au bord de la route dans un bois situé derrière le douar Nouari.

Entre 4 et 5 heures du matin, le bruit et les ronflements des moteurs des véhicules leur parvenaient. Si Moussa, leur chef, passa d’un groupe à l’autre pour leur dire de bien se camoufler et de faire attention, la journée s’annonçait très difficile. Les guetteurs avaient fait savoir qu’un convoi montait du littoral par l’oued Messelmoune, et un autre convoi par l’oued Sebt, ils venaient des villes de Cherchell, Sidi Ghilès (Novi), HadjretEnnos(Fontaine du Génie), Gouraya et Damous (Duplex), l’ennemi avait concentré ses forces pour faire un grand ratissage, il était impossible de quitter leur position sans risque de se faire repérer, c’était trop tard, ils étaient obligés de leur faire face. Le soleil se levait lorsqu’ils virent des soldats qui débouchaient derrière Djebel Lemri en courant pour prendre position devant la section de Sidi Kaddour.

Les soldats français venaient de Miliana, El-Khemis, Aïn Défia et des postes militaires environnants. Ils n’aperçurent pas la présence de la section ALN qui se trouvait derrière eux. Celle-ci commençait à descendre vers eux.

L’encerclement se resserrait autour d’eux. La surprise était grande, ils avaient été trahis, comme ce fut le cas dans la bataille de Sidi Mohand Aklouche. L’ennemi savait exactement leur emplacement, le même traître, qui avait informé le capitaine Si Slimane, avait donné l’information à l’ennemi avec toutes les indications; le traître mouchard jouait un double jeu. Ils les avaient vendus, ils étaient pris au piège. Comprenant alors pourquoi Si Kaddour n’avait pas ordonné d’attaquer les soldats qui étaient devant lui, il voyait que l’ennemi concentrait ses forces autour d’eux.

Heureusement que cette section n’était pas dans le plan tactique de l’état-major français, qui resserrait de plus en plus l’étau sur eux.

L’aviation survolait Sidi Semiane. A côté du douar, ils entendaient les chants des harkis, qui dansaient de joie, disant: «Vous êtes tombés dans notre souricière, rendez-vous bande de salopards, sales communistes!» Oui c’était vrai, ils étaient bel et bien engouffrés dans une embuscade.

L’aviation commença le bombardement qui dura un peu plus d’une heure. Heureusement pour eux, il y avait de grands rochers à l’intérieur de la forêt, qui leur permettaient de s’abriter des tirs aériens. Après le départ de l’aviation, ils commencèrent à bouger. Cherchant à sortir de cet encerclement, ils suivirent leur chef pour tenter de sortir sur la droite, ce fut impossible.

L’ennemi avait installé plusieurs pièces de mitrailleuses le long de la route ainsi que des milliers de soldats en position de combat, ayant l’air de dire: «avancez, venez, on vous attend». Le chef de la section ALN étudia la situation et se dit: «Si on engage le combat de ce côté et que nous arrivons à passer, il y a l’oued qui est large et long, dont la traversée nécessite une heure de temps et sans oublier que nous serons à découvert, donc des cibles privilégiées pour l’aviation. Sur l’autre flanc, des hélicoptères de type «Bananes» déposent leurs troupes, toute retraite est coupée pour nous de ce côté droit».

Si Moussa revint en arrière, disant à ses hommes de le suivre pour essayer de sortir du côté gauche, ce fut encore pire de ce cote-ci: les soldats occupaient tout un terrain plat et découvert. Par les ordres du capitaine Si Moussa, la section ALN revint alors à son point de départ, au milieu de la forêt.

A suivre