Le niveau d’alerte des troupes de l’armée algérienne déployées le long de la frontière avec la Tunisie a été renforcé après le sanglant attentat contre des touristes à Sousse, rapportent les correspondants à Tébessa de plusieurs journaux algériens. Une vigilance sécuritaire de haut niveau qui a contraint les nombreux contrebandiers qui écument la région au profil bas et « chômage » forcé.
C’est le grand branle-bas de combat le long du millier de kilomètre de frontière commune jusqu’à la Libye où, selon des « sources informées » citées par El Khabaret 7000 et 12000 hommes sont déployés depuis trois ans entre Tébessa et Oued Souf et Souk-Ahras et El-Tarf au nord.
Ces forces ont été mises en état d’alerte maximale pour faire face à toute tentative d’incursion à la frontière de la part d’AQMI ou du groupe Etat Islamique qui a revendiqué le carnage commis contre un hôtel à Sousse, en Tunisie.
Une soixantaine de nouveaux miradors équipés de caméras thermiques permettant de couvrir 3,5 km pour surveiller les mouvements suspects des trabendistes et des terroristes sont fonctionnels, rapporte El Khabar.
Des vols de reconnaissance des gardes-frontières se sont multipliés au niveau des 4 postes frontières de Tébessa tandis que la gendarmerie en coordination avec les douaniers a augmenté le nombre des points de contrôle. Les mouvements au niveau de la zone frontalière font l’objet d’un traitement en temps réel avec envoi de rapport au PC opérationnel avancé installé entre les wilayas de Khenchela et Tébessa.
Le journal Echorouk indique de son coté, outre les rondes régulières effectuées la bande frontalière à Tébessa, des hélicoptères survolaient la zone notamment de nuit. Selon des témoins habitants dans la région, les forces de la gendarmerie installés dans 17 postes frontaliers avancés ont pris toutes les mesures nécessaires y compris en faisant fonctionner les caméras thermiques.
Le « trabendo à l’arrêt »
Les postes de contrôle fixes sont particulièrement vigilants alors que les rondes sur les routes et points de passages stratégiques au niveau de la zone frontalière à Tébessa se sont faites plus nombreuses. Ces mesures, observe le journal, « ont forcé les contrebandiers aussi bien du côté tunisien qu’algérien à cesser leurs activités ».
Cette vigilance accrue a en effet totalement perturbé l’activité des contrebandiers frontaliers. Nombre d’entre eux qui convoyaient de l’essence et des pâtes, indique le journal, ont rebroussé chemin.
« Tous les convois de trabendistes entre l’Algérie et la Tunisie avec leurs cargaisons d’essence, de friperies, de pâtes ont rebroussé chemin hier. Les marchandises sont restées dans les entrepôts en raison de l’intensification des rondes terrestres et des vols d’observation et des contrôles rigoureux au niveau des postes de contrôles » écrit de son coté El Khabar.