Largement diffusée en Asie du Sud-Est,La finance islamique peu connue en Algérie

Largement diffusée en Asie du Sud-Est,La finance islamique peu connue en Algérie
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La finance islamique. Un sujet dont beaucoup de monde en parle, mais peu de gens savent ce que c’est en réalité. Selon des experts bancaires présents à la journée parlementaire sur la question, les différents intervenants se sont accordés à dire que contrairement à la finance conventionnelle, elle est en accord avec le droit musulman, en plus du fait qu’elle soit basée sur deux principes : l’interdiction de l’intérêt et la responsabilité sociale de l’investissement. En d’autres termes, le chercheur et cadre financier, Sid Fouaz, explique les vertus qu’offrent les banques dites islamiques.

«Ces banques s’engagent avec l’investisseur dans le projet proposé en tant que partenaires et non pas en tant que simples banques qui lui octroient un crédit et viennent ensuite chercher les intérêts». Ainsi, ajoute le banquier, «contrairement aux établissements financiers traditionnels qui procèdent par la saisie au cas où le projet financé échoue et que son porteur se trouve dans l’incapacité de rembourser, avec les banques islamiques on n’arrive pas à cette situation». En fait, pour les banques islamiques «aussi bien le bénéfice que la faillite sont partagés étant donné que la banque est partenaire à hauteur de 80% dans le projet».

En outre, soutient Fouaz, le projet a plus de chance d’aboutir dans le cadre des banques islamiques puisqu’elles prodiguent des conseils à l’investisseur non seulement en matière de crédits mais aussi en ce qui concerne la fiscalité, l’achat des matières premières et bien d’autres choses en rapport avec l’entreprise. Le chapitre développé par Fouaz concerne le crédit d’investissement. A propos du crédit à la consommation, il s’agit en fait d’une transaction passée entre le client et sa banque. A titre d’exemple, explique Younès Soualhi, professeur à l’International Islamic University of Malaysia, «lorsqu’un client demande à acheter une voiture, la banque islamique l’achète pour lui et la lui revend en tirant un profit». De cette façon, déduit-il la banque évite de verser dans des pratiques contraires à la chariâ, tout en continuant de se développer. Le professeur fait également savoir que les pays de l’Asie du Sud-Est, dont la Malaisie font largement recours à ce mode de financement. Dans ce pays, 90 % des transactions se font avec la finance islamique. Par contre, dans les pays du Golfe, seuls 6% des transactions se font par ce mode. Pour ce qui est de l’Algérie, la première banque islamique, Al Baraka, est introduite par la loi du 14 avril 1990, relative à la monnaie et au crédit. A ce jour, la banque ne compte que 2 500 clients et ne représente que 1,5% des comptes ouverts à travers les différentes banques publiques et privées. En 2008, une autre banque islamique, la Salam Bank, fondée par des investisseurs arabes, a été agréée.

L’expérience de l’Algérie et d’autres pays musulmans inspire, selon les participants à la journée parlementaire, les grandes économies mondiales, notamment depuis la dernière crise financière qui a sévi en Amérique et en Europe. D’après le chargé de mission auprès du ministère français de l’Economie et des Finances, Tantely Randriamanantena présent à l’APN, «le gouvernement français envisage d’agréer des banques islamiques d’abord pour satisfaire la communauté musulmane de France mais aussi pour attirer de nouveaux capitaux», a-t-il déclaré.

Hafid Mesbah