Une technologie vidéo sur la ligne de but sera utilisée pour la première lors de la Coupe du monde 2014 au Brésil. Une révolution qui devrait aider les arbitres à ne plus commettre de graves erreurs d’appréciation.
Pourquoi la vidéo sur la ligne de but ?
L’idée de la vidéo sur la ligne de but a été lancée après le huitième de finale entre l’Allemagne et l’Angleterre lors de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. Petit rappel des faits. L’Allemagne mène 2-1 lorsque Frank Lampard tente une frappe dangereuse. Le ballon heurte la barre transversale de Manuel Neuer et rebondit nettement derrière la ligne. L’arbitre uruguayen Jorge Larrionda ne valide pourtant pas le but. Un tournant dans le match juste avant la mi-temps car l’Angleterre s’inclinera finalement 4-1. Suite à cette injustice, les dirigeants, les joueurs et la presse anglaise militeront pour instaurer la « goal-line technology ».
La même erreur est reproduite lors de l’Euro 2012 en Pologne et en Ukraine. Mais en faveur des Anglais cette fois-ci. Un tir contré de l’Ukrainien Marko Devic avait manifestement franchi la ligne avant d’être dégagé par John Terry. Ce nouvel épisode malheureux ouvre définitivement la voie à l’arbitrage vidéo, qui mettra donc quelques mois avant d’être testé au niveau international.
Comment fonctionne ce nouveau système ?
C’est une société allemande (GoalControl GmbH) qui a développé cette technologie innovante. Sur chaque stade du Mondial, 14 caméras à haute vitesse (sept sur chacun des deux buts) captureront 500 images par seconde. L’une est placée derrière le but. Les six autres se font face deux par deux, au niveau de la ligne médiane. Ces caméras sont reliées à un ordinateur qui analysera ensuite les images et déterminera si le ballon a franchi ou non la ligne de but. L’arbitre, averti en une seconde par une vibration très nette au niveau de sa montre, pourra siffler instantanément. C’est lui qui garde donc le dernier mot.
Ce système a déjà été testé dans plusieurs situations et surtout en conditions réelles, lors des Mondiaux des clubs 2012 et 2013, ainsi que lors de la Coupe des Confédérations 2013 au Brésil. Depuis cette date, le système a été installé et testé dans les 12 stades brésiliens qui accueilleront des rencontres du Mondial.
Qu’en pensent les arbitres ?
Lors d’un entraînement des arbitres de la Coupe du monde au Brésil, leur patron à la FIFA, Massimo Busacca, s’est félicité de cette avancée technologique au micro de RMC SPORT. « Ca va être une grande aide. Les arbitres ont des limites, comme pour voir si la balle est entrée dans le but. Maintenant, cette technologie va nous aider. » L’arbitre anglais Howard Webb a pour sa part souligné la « sécurité » que donne aux arbitres ce système, qui est « fiable » et ne présente « aucun souci ».
Platini dubitatif, pas Blatter
« Il est évident qu’après ce que nous venons de vivre, ce serait ridicule de ne pas rouvrir le dossier de l’aide par la technologie », avait déclaré Sepp Blatter, le président de la FIFA, après l’incident intervenu en 2010. Et deux ans plus tard, sa position est encore plus claire. « Pour la prochaine Coupe du monde, il ne peut pas nous arriver la même chose, sinon je peux aller me cacher, partir. » Le Suisse a donc bien tenu sa promesse en instaurant la vidéo sur la ligne de but.
Une décision qui ne plaît pas à Michel Platini, le président de l’UEFA. Pas tant par rapport à la vidéo sur la ligne. Le Français confie plutôt son inquiétude sur le futur de l’arbitrage dans le football. « C’est d’accord pour la ligne de but, mais stop ! Après, on va créer la technologie du hors-jeu, puis la technologie de la surface de réparation…. Pour moi, c’est la fin du football. Je ne crois pas en la technologie, je ne crois pas qu’elle dit toujours la vérité, je crois en l’arbitrage humain. » Un débat qui se poursuivra au-delà de la Coupe du monde…