Le président de l’APN n’a pas dérogé à la règle. Celui qui s’était fendu d’un discours vitriolé à l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire en disant que toutes les institutions étaient en hibernation, vient une fois de plus de mettre les pieds dans le plat à l’occasion d’une ordinaire journée parlementaire.
Cette fois-ci, il a été question des « faux printemps » arabes que les États occidentaux mettent à profit pour s’ingérer dans les affaires internes d’États souverains. Et, le moins que l’on puisse dire c’est que le troisième homme de l’État n’y est pas allé avec le dos de la cuillère.
À l’occasion d’une journée parlementaire organisée hier au niveau de l’APN, le président de cette Assemblée, Larbi Ould Khelifa, est revenu longuement sur le passé colonial de la France, en évoquant son actuel ton «paternaliste » et «donneur de leçon» qui lui sied fort mal.
Cela a été l’occasion pour lui d’attaquer frontalement ce qu’il a qualifié de « cercles d’outre-mer » qui, s’est-il exclamé, « n’ont pas le droit de se proclamer professeur jaloux de la démocratie et des droits de l’homme dans notre pays, parce que leur passé ne les habilite pas à le faire ».
Il a souligné que «Plusieurs chercheurs ont parlé de génocide et de destruction matérielle et morale du peuple dans toutes les régions du pays, mais seulement quelques-uns d’entre eux se sont intéressés au fait que les survivants ont été privés des droits les plus fondamentaux de la citoyenneté dans leur pays en vertu de la loi de l’indigénat qui les a rendus inférieurs aux insectes nuisibles, et dans le meilleur des cas, des populations de deuxième classe ou de classe inférieure».
Le président de l’APN a en outre évoqué les changements dans le monde arabe, défendant au passage la «spécificité algérienne» puisque notre pays, est-il besoin de le rappeler encore, a déjà vécu son printemps depuis plus d’un quart de siècle. Pour lui, «chaque pays a le droit de choisir son système politique sur la base de son expérience historique, de ses particularités culturelles et du classement des priorités de l’édification nationale».
Et d’enchainer pour dire que «l’Algérie n’a pas de leçons à recevoir» puisque, at- il enchaîné, «la démocratie en Algérie a un référent séculaire que nous retrouvons dans notre culture traditionnelle enracinée que l’on connaît sous l’appellation de système de tadjmaat et de azzaba. Dans ces réunions sont débattues des questions concernant la communauté locale, et où des décisions sont prises démocratiquement et s’imposent à tous», at- il dit.
Et d’ajouter : «Les derniers événements qu’à connus le monde arabe, ont donné preuve de la maturité du peuple algérien d’autant que dans certains de ces pays, le printemps s’est transformé en tempête augurant que la situation actuelle ne sera pas meilleure que celle qui l’a précédée, si ce n’est pire».
Le président de l’APN a par ailleurs défendu les réformes engagées par le président de la République. «Les élections du 10 mai, et la déception de ceux qui présageaient de la contagion de ce qu’on appelle le printemps arabe, constituent les fruits des ces réformes», a-t-il dit.
L.A.R