L’après pétrole : Le grand défi du quinquennat

L’après pétrole : Le grand défi du quinquennat

L’Algérie engrange une bonne note pour les performances économiques notables réalisées durant les dix dernières années. Les résultats exceptionnels à son actif, ont permis de stopper la régression économique et sociale, voire mettre le cap sur une croissance globale dépassant les 3 %.

L’effort consenti par l’Etat dans le domaine économique est d’autant plus porteur que les pouvoirs publics ont fait le choix judicieux de la prudence dans les politiques budgétaires et financières, de l’avis même des spécialistes du FMI. La dynamique insufflée par le programme d’investissements publics et le coup de fouet donné dans ce même sillage aux secteurs hors hydrocarbures notamment le bâtiment et les travaux publics et l’agriculture ainsi que la stabilisation du secteur des hydrocarbures n’occultent pas toutefois les défis qui restent à relever.

Cette évolution significative ne dispense pas les dirigeants de prendre le devant pour préserver les acquis les équilibres macroéconomiques, de diversifier l’économie, tout en continuant à opter pour la prudence budgétaire.

Le plan quinquennal 2010/2014, faut-il le rappeler, est axé dans ses grandes lignes autour de l’encouragement de « l’investissement dans les segments du secteur public rendus à la viabilité et à la performance, en œuvrant à éliminer les blocages résiduels qui peuvent freiner l’initiative privée, en encourageant fiscalement les activités à forte valeur ajoutée et celle faisant appel à l’innovation, en réorientant plus fortement nos banques vers le financement des activités de production et des services à contenu technologique, en poursuivant l’ouverture à l’investissement étranger pour autant qu’il contribue effectivement à la production et à la richesse nationale ainsi qu’au développement technologique du pays. »

L’Algérie aura pris le devant en anticipant dans l’application d’une politique financière judicieuse orientée vers le désendettement pour contourner les effets éventuels de la crise économique mondiale. L’avancée réalisée dans l’application des programmes de développement n’éclipse cependant pas le fait d’avoir à l’esprit les éventuels retournements de situation et les fluctuations de la conjoncture.

Cette réalité est d’ailleurs toujours rappelée dans tous les discours du Président la République, qui dans une vision prospective fixe comme objectif fondamental la construction d’une économie libérée de la dépendance des ressources pétrolières. «Nous ne saurions nous dispenser d’une vigilance soutenue quant aux évolutions de l’économie mondiale. Nous ne saurions pas davantage oublier que se rapproche inexorablement, pour notre pays, la fin de l’ère du pétrole.» Les réformes engagées et qui se poursuivent s’articulent sur l’adaptation du cadre de fonctionnement de l’économie aux nouvelles donnes, le renforcement et la modernisation des infrastructures économiques et des institutions financières , ainsi que la redéfinition du périmètre du secteur public économique dont l’organisation reste à rationaliser.

S. Lamari