L’après-pétrole c’est aujourd’hui

L’après-pétrole c’est aujourd’hui

Les analyses les plus fiables, les prévisions les plus sérieuses rendent illusoires, voire dangereux, des modèles de développement, des stratégies articulés autour d’une source d’énergie fossile appelée à se tarir et en définitive à disparaître.

Les hydrocarbures ne sont pas une panacée, un legs inaltérable. L’après-pétrole n’est pas une vue de l’esprit, un simple épouvantail que l’on agite frivolement. C’est une réalité qui s’incruste dans tous les esprits, rendant d’actualité, une logique de substitution aux énergies fossiles soumises au diktat et à la dure loi de la rareté ou de l’épuisement par l’avènement de ressources dites propres et renouvelables. Un enjeu de taille et un défi primordial se posent dans toute la rigueur de leur évidence.

C’est un véritable euphémisme, en disant que désormais tous les regards son rivés sur les énergies du futur qui s’imposent avec la force de leur inéluctabilité dans le paysage économique, environnemental et écologique de la planète. L’Algérie et c’est à son crédit, a pris conscience en temps opportun de la nécessité d’investir des créneaux essentiels pour sa survie, d’explorer des perspectives et de s’engager dans une politique de développement des énergies nouvelles pour des raisons et des motifs qui n’ont pas besoin de la science infuse pour être compris. La majorité de nos recettes d’exportation proviennent des hydrocarbures, notre pays va connaître un accroissement démographique inévitable, les chances de miser sur ce potentiel autorisent de légitimes ambitions. « Le programme de développement des énergies renouvelables est inscrit au cœur même de la stratégie de lutte contre le chômage et la précarité », a souligné le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika dans le message qu’il a adressé aux participants à la journée de réflexion avec la communauté scientifique sur le programme des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.

« La mise en œuvre de ce projet est ouverte aux opérateurs publics et privés et nécessite un réseau de sous-traitance nationale pour la fabrication des équipements entrant dans la construction des centrales solaires et éoliennes » a t-il indiqué de surcroît. Des emplois nouveaux seront créés dans les secteurs de l’habitat, des transports, de l’industrie. C’est dire qu’on est en face d’un gisement hautement porteur en termes de postes d’emploi, de lutte contre l’élimination du chômage. Cet encouragement à l’emploi qui n’est pas le seul bénéfice à glaner mais une convergence étroite des efforts des universités et des centres de recherche, va constituer un puissant levier de promotion et d’approfondissement des connaissances dans la maîtrise de technologies indispensables pour la consolidation du secteur. La stratégie vise en dernière instance, à promouvoir une véritable industrie du solaire qui permettra de faire avancer et de fructifier un savoir-faire dans le domaine de l’engineering et de la conduite des projets, mobilisant des compétences nationales expertes et dévouées. Partant de ce constat et des missions qui sont tracées par le Chef de l’Etat, on peut dés lors affirmer qu’on est en présence d’un choix fondamental qui dessine concrètement et patiemment ses contours, engageant le pays dans un modèle de croissance respectueux de l’environnement, créateur de richesses, en particulier dans un milieu local, soucieux de donner à l’aménagement du territoire un sens concret.

LG Algérie

Toujours est-il que l’exploitation des énergies solaire, éolienne, géothermique s’attelle à porter la production d’électricité d’ici à 20 ans, à 40% de la production globale. Le programme vise à installer une puissance d’origine renouvelable de près de 22.000 MW d’ici à 2030 dont 12.000 MW pour couvrir la demande nationale et 10.000 MW destinés à l’exportation en cas où les conditions soient favorables.

L’Algérie entre de plain-pied et résolument dans le domaine des énergies renouvelables en consentant des efforts, des investissements substantiels, nantie d’une claire vision de ce qu’elle doit faire pour se donner les moyens d’une ambition qui se matérialise dans l’immédiat pour franchir « les fourches caudines » de l’après pétrole. Pas à pas, les énergies renouvelables gagnent du terrain et en importance. Notre pays entend participer et s’intégrer pleinement dans un monde entraîné dans une profonde mutation énergétique.

El Moudjahid