Il était prévu qu’il parte juste après la Coupe du monde. C’est lui-même qu’il l’a confié à ses proches. Finalement, et après les sollicitations de Raouraoua,……Saâdane a décidé de rester deux ans de plus.
L’objectif qui lui a été assigné est la qualification pour la CAN-2012 et tenter de faire mieux qu’en Angola.
Saâdane ne s’est pas prononcé depuis l’élimination de l’Algérie face aux USA. Même quand il a été officiellement reconduit à la tête des Verts, le Cheikh a préféré garder le silence.
Il a quand même communiqué la liste des 22 joueurs convoqués pour le match amical face au Gabon avant de s’envoler au Canada… puis, plus rien. Et pourtant, l’opinion publique avait besoin de savoir et d’entendre de sa bouche les raisons de l’écartement de Chaouchi, les circonstances de sa reconduction à la barre technique, et surtout, comment il compte gérer les deux prochaines années, et avec quels joueurs.
Jusque-là, Saâdane a pris quelques décisions qu’on peut juger courageuses. Les Algériens attendent de lui qu’il prenne plusieurs autres décisions, plus importantes, comme changer la politique de gestion de l’équipe, la tactique ultra-défensive employée jusque-là, et aussi injecter du sang neuf dans cette équipe.
Les décisions qu’il a déjà prises
1- Ecarter Chaouchi définitivement
La première grosse décision prise par Rabah Saâdane après la Coupe du monde fut la mise à l’écart définitive du l’ex-portier numéro 1 de l’équipe nationale, Faouzi Chaouchi, pour des raisons disciplinaires. L’intéressé n’a pas été averti à l’avance de cette décision, ni convoqué pour passer devant un conseil de discipline pour tentative d’agression sur Chalabi, le médecin en chef de l’EN. Il a appris l’information dans la presse, ce qu’il l’a choqué d’ailleurs. A la place de Chaouchi, Saâdane a décidé de convoquer Zemmamouche et Cédric, en plus de Gaouaoui et Mbolhi.
2- Rappeler Ziaya
Saâdane a ensuite décidé de rappeler Ziaya après que ce dernier eut décliné l’invitation de prendre part au stage d’avant la Coupe du monde en Suisse. Il faut dire qu’il n’avait pas vraiment le choix, d’autant plus que ses attaquants sont restés stériles pendant presque une année, au moment où l’ancien baroudeur de l’Entente enchaînait les belles prestations, en marquant presque à chaque rencontre. Son rappel en sélection est comme une reconnaissance de la part du Cheikh qu’Abdelmalek mérite d’avoir une chance. Ça pourrait aussi être la solution aux problèmes que connaît notre équipe dans ce secteur.
3- Mettre Mansouri et l’autre à la retraite
La mise à la retraite de Mansouri, ex-capitaine de la sélection algérienne, et de l’autre n’était vraiment pas une surprise. Mais il l’a fait. Saâdane, qui a décidé dans un premier temps de mettre son capitaine sur le banc, a fini par l’écarter, le joueur de 32 ans. Ce dernier l’avait très mal pris d’ailleurs. Dans une interview accordée à un journal qatari, Yazid n’a pas hésité une seconde à fustiger le cheikh, en l’accusant d’être derrière l’élimination de l’Algérie au premier tour. Le joueur en question affirma à ce journal qu’il n’avait pas l’intention de mettre un terme à sa carrière internationale et avait pris de mauvais goût cette mise à la retraite anticipée.
4– Engager un préparateur physique digne de ce nom
La dernière grosse décision que Saâdane a prise après sa reconduction à la tête de la sélection algérienne, est de remplacer l’ancien préparateur physique Kebir par un autre plus expérimenté, avec un CV impressionnant et une expérience qui ne laissent aucun doute sur ses compétaences. Le renforcement de la barre technique par Boujemaâ Mohammedi ne peut qu’être bénéfique pour l’équipe algérienne.
Ce qu’il lui reste à faire
1- Laisser tomber le 3-5-2
On a reproché à Saâdane son jeu ultra-défensif et son manque d’ambitions. Son schéma traditionnel, le 3-5-2, est maudit par tous les Algériens, y compris les joueurs eux-mêmes. Avec l’Egypte, on est les seuls pays au monde qui employons cette tactique.
Saâdane est appelé à choisir entre Halliche, Bougherra et Yahia et jouer comme toutes les autres équipes avec une paire centrale et deux vrais latéraux. Cela va non seulement libérer Kadir et Belhadj, mais aussi permettre à l’ensemble des joueurs de jouer comme ils le font chaque semaine avec leurs clubs respectifs.
On ne sait pas encore si Saâdane va divorcer avec son schéma fétiche ou non, mais une chose est sûre, le 3-5-2 est révolu, il faudra maintenant suivre et faire comme les grandes nations de football, telles que l’Espagne, le Brésil, la France et l’Italie.
2- Un arrière droit, c’est pour quand ?
Le changement de tactique ne pourra pas se faire sans un arrière droit de métier. Depuis que Saâdane a pris les règnes de l’équipe, les Verts n’ont jamais eu dans leur effectif un arrière droit de métier. Matmour, Kadir, Yahia, Laïfaoui, Raho, ont tous occupé ce poste sans vraiment réussir à le garder. On ne sait pas si l’Algérie ne produit plus des joueurs capables d’occuper ce poste ou si Saâdane a fait une erreur de jugement, mais une chose est sûre, il est temps que l’équipe ait son arrière droit.
Dans la liste qu’a communiquée Saâdane pour le match de mercredi, il n’y pas de latéral droit de métier. On dit dans les coulisses de la FAF que Saâdane suivra de près des joueurs comme Remmache de la JSK, Hachoud de l’ESS, et Mouissi du MCA, sans oublier Chakouri de Charleroi, mais la question qui se pose, est de savoir pourquoi ne pas convoquer l’un d’eux ou pourquoi pas deux pour les voir à l’œuvre à l’occasion de ce match amical à Alger.
Certains techniciens pensent que Saâdane n’a pas donné la chance à des joueurs qui, pourtant, le méritaient. Abdoun, Boudebbouz, Ziaya, Mesbah, Guedioura… sont tous, d’après eux, des éléments qui méritent qu’on leur offre plus de temps de jeu. L’ancienne génération a réussi son pari en qualifiant l’Algérie à la Coupe du monde et en se classant 4e lors de la dernière CAN. Aujourd’hui, cette page est tournée. Saâdane va-t-il travailler dans la continuité en gardant le même effectif, ou alors va-t-il injecter du sang neuf et donner la chance à cette nouvelle génération de joueurs ? La moyenne d’âge des anciens se situe entre 26 et 28 ans, il faut donc éviter tout chamboulement.
La logique dit que les joueurs capables de donner à l’équipe doivent être retenus. Incorporer des nouveaux éléments capables de donner un nouveau souffle à l’équipe est une nécessité. Faire jouer des joueurs juste parce qu’ils ont donné à l’équipe dans le passé serait une erreur.
4- Et les locaux ?
Abdelkader Laïfaoui a été le seul joueur de champ à être retenu pour la Coupe du monde. Les joueurs, qui ont joué par contre, étaient tous formés en Europe et évoluaient dans les clubs européens. Saâdane avait dit un jour qu’il n’avait pas le temps d’apprendre aux locaux comment jouer au football. C’était son avis, et on se doit de le respecter. Mais quand même, une chose mérite d’être soulignée. Dans l’équipe A’ de Benchikha, n’y aurait-il pas un seul joueur capable d’intégrer les A ? On en doute fort.
Tedjar, 23 ans, Belkalem 21 ans, Djabou 23 ans, Metref 24 ans, Bouchama 22 ans, Hachoud 23 ans… sont tous des joueurs sélectionnables. Ils méritent amplement d’avoir la chance d’étaler leur talent pour représenter le championnat local qui, jadis, alimentait l’EN de joueurs valables dans l’échiquier de Saâdane.
Saâdane, qui a suivi les A’ la saison dernière, connaît la valeur de ses joueurs. Maintenant que la Coupe du monde est terminée, il devrait les appeler et leur donner une chance, comme il le fait avec ceux qui évoluent en Europe.