Dans un contexte de reprise de l’économie mondiale, l’Algérie continue d’enregistrer une bonne performance économique tirée par les dépenses publiques. Les politiques macroéconomiques prudentes suivies par le passé ont permis à l’Algérie de constituer une position financière confortable avec des niveaux d’endettement très faibles.
C’est ce que relève le Fonds monétaire international (FMI) lors d’une conférence de presse animée jeudi dernier à Alger par le chef de la mission FMI. Joel Toujas-Bernaté a soulevé le fait que les mesures prises dans le cadre des précédentes lois de finances complémentaires (LFC) «sont de simples mesures d’assainissement entreprises dans le seul but d’assainir le commerce extérieur»,
faisant allusion à l’instauration du système de paiement Credoc. Evoquant les mesures prises dans le cadre des investissements directs étrangers (IDE), le conférencier a indiqué que «cette politique a eu un impact sur le comportement des investisseurs étrangers». On constate d’ailleurs, a-t-il relevé, «une baisse consistante des IDE de l’ordre de 60% durant l’année précédente».
Ainsi, le chef de mission recommande à l’Algérie de poursuivre son programme d’investissements publics, tout en veillant à son efficacité. Le pays doit également approfondir les réformes structurelles, notamment dans le domaine bancaire, visant essentiellement à améliorer le climat des affaires. Selon le FMI, de telles actions «favoriseront le développement de l’investissement privé, la diversification de l’économie, l’amélioration de sa compétitivité et son attractivité pour les investisseurs étrangers».

Le Fonds relève toutefois que «malgré les progrès importants, le défi principal pour l’économie algérienne demeure de créer suffisamment d’emplois pour les nouvelles générations en s’appuyant sur la diversification de l’activité économique», à travers donc la promotion du secteur privé.
Pour ce qui est des perspectives, le Fonds prévoit que «la situation demeure favorable, même si l’activité hors hydrocarbures pourrait se ralentir quelque peu avec la stabilisation des dépenses d’investissements publics et un secteur privé qui ne semble pas encore être entièrement en mesure de prendre le relais comme moteur de la croissance».
A cet effet, le Fonds continuera à soutenir les efforts importants du gouvernement et de la Banque d’Algérie pour renforcer la solidité et l’efficacité du secteur bancaire. Pour 2011, le FMI anticipe une légère amélioration de l’activité des hydrocarbures pour contribuer à une croissance globale de 3,7%. La politique budgétaire en 2011 devrait avoir comme principal objectif de poursuivre l’effort de modernisation des infrastructures tout en continuant à maîtriser les dépenses afin d’assurer la viabilité à long terme des finances publiques.
L’orientation dominante de la politique monétaire pour l’année prochaine devrait être de continuer à contrôler l’excès de liquidités et les pressions inflationnistes qui pourraient apparaître après les importantes hausses de salaires dans la Fonction publique et les principaux secteurs économiques.
Par Nassima Bensalem