L’appel à «récupérer» Tindouf et Béchar réitéré, Les Islamistes marocains passent à la provocation

L’appel à «récupérer» Tindouf et Béchar réitéré, Les Islamistes marocains passent à la provocation
lappel-a-recuperer-tindouf-et-bechar-reitere-les-islamistes-marocains-passent-a-la-provocation.jpg

Dans un passé récent, la provocation était le jeu favori de Rabat, dont le Roi Mohamed IV, et voilà que des Islamistes de ce pays prennent en charge cette attitude, la meilleure façon probablement pour détourner l’opinion publique marocaine des problèmes que connaît leur pays.

Les dossiers relatifs aux frontières terrestres entre les deux pays et le dossier du Sahara Occidental, continuent d’empoisonner les relations algéro-marocaines, du moins du côté du Rabat qui n’arrête pas de recourir à la provocation, alors qu’Alger veut avancer dans ses relations avec le Maroc et ne pas la limiter à ces questions.

Il y a quelques jours, des responsables algériens en l’occurrence, le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia et le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, étaient au Maroc et ont affirmé la volonté de l’Algérie à améliorer sa coopération avec le Maroc, cette main tendue ne semble pas avoir d’échos chez quelques parties au Maroc.

D’ailleurs, le chef salafiste, Mohamed Fizazi, interpelle le président Bouteflika et lui demande de se réconcilier avec le royaume chérifien alors qu’un chef de parti marocain appelle une nouvelle fois à  » récupérer  » Tindouf et Béchar. Dans sa récente médiatique à l’occasion d’une conférence conjointe qu’il a tenue lundi dernier, avec le ministre du Commerce, Mustapha Benbaba, le ministre de l’Intérieur, Daho Ould kablia a indiqué que les frontières algéro-marocaines, qui s’étendent sur plus de 700 kms, et en dépit de toutes les mesures prises par les autorités algériennes, connaissent une activité de contrebande du carburant vers le Maroc et l’introduction de la drogue vers l’Algérie.

LG Algérie

A ce propos, il a ajouté : « Dernièrement, j’ai été au Maroc où j’ai relevé que le problème de la coordination pour la protection de la frontière (algéro-marocaine), fait partie des mesures d’apaisement qui facilitent la compréhension et le rapprochement des positions de nos deux pays ».

Cependant, quelques marocaines ne semblent pas bien saisir le message du représentant du gouvernement algérien. Pour preuve, le chef d’un parti marocain appelle une nouvelle fois à  » récupérer  » Tindouf et Béchar. Il s’agit de Hamid Chabat, chef du parti de l’Istiqlal marocain, qui s’en prend à certains ministres de son pays, qu’il accuse de trahison à la nation. Il leur reproche d’avoir manqué à leur devoir quant à la cause nationale de la récupération du Sahara oriental,  » occupé  » par l’Algérie.

Selon le quotidien arabophone marocain Al Massae, dans son édition du lundi 13 mai, le chef du parti de l’Istiqlal réagissait ainsi, aux déclarations de certains ministres marocains qui disaient que la question du Sahara Occidental serait un « dossier caduc ». Le 2 mai dernier, il avait aussi appelé à la récupération de Tindouf et de Béchar. Dans une première réaction, le 5 mai, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a qualifié cet appel « d’inacceptable ».

Cependant, la vraie mascarade, son auteur n’est que le chef salafiste, Mohamed Fizazi, qui se permet de demander au président Bouteflika de se repentir et céder aux caprices du Roi marocain. Ce salafiste se prend aussi pour un voyant d’avenir en évoquant la santé du Président et en lui recommandant « Vous irez rejoindre le Très-Haut prochainement, vous êtes âgé et malade, faites justice envers le Maroc tant que vous le pouvez encore, car devant l’Eternel, vous ne saurez vous justifier par de quelconques pressions sur vous de quelques généraux de votre armée », écrit-il dans une lettre publiée par la presse marocain et repris dans les réseaux sociaux.

Dans ce cadre, il accuse l’Algérie « d’alimenter les séparatismes au Sahara marocain ». Il demande aussi l’ouverture des frontières. Il est à noter que l’annonce du retrait samedi du Parti de l’Istiqlal (PI, conservateur) de la coalition, a provoqué une crise politique. A cet effet, un parti politique d’opposition au gouvernement dirigé par le Parti justice et développement (PJD, islamiste), a demandé lundi au chef de l’exécutif de sortir de son mutisme et à assumer sa responsabilité dans la crise politique. Au lieu de s’occuper de cette crise, les Islamistes marocains s’attaquent à l’Algérie. Drôle de stratégie.

Par Nacera Bechar