L’APN,le sénat et le CNES sans feuille de route,Des activités pour « meubler » le temps

L’APN,le sénat et le CNES sans feuille de route,Des activités pour « meubler » le temps

Le Conseil national économique et social a, depuis la disparition de M.Mohamed Salah Mentouri, perdu de son aura.

«A défaut de grives, on mange des merles». Un adage qui sied à plusieurs institutions algériennes, qui, faute de «matière», doivent à tout prix trouver de quoi combler le vide. En d’autres termes, une sorte d’«occupation» pour meubler leur temps, donnant l’impression que tout va pour le mieux.

A commencer par la deuxième chambre du Parlement qui, en l’absence de projets de lois -le Conseil des ministres ne s’étant pas tenu depuis décembre 2012- se contente d’organiser des conférences-débats, des séminaires et colloques sur des thèmes qui, dans la plupart des cas, ne sont pas de sa compétence. Pas plus tard qu’hier, l’APN a programmé une cérémonie en l’honneur des cadres du ministère chargé des Relations avec le Parlement. Auparavant, l’instance législative avait organisé au centre de l’armée, à Beni Messous, un séminaire consacré aux réformes politiques en Algérie. Une rencontre qui n’a pas manqué de susciter une vive polémique, car certains partis politiques représentés à l’APN avaient protesté contre le caractère «sélectif» des organisateurs de ce rendez-vous.

Même constat dans la chambre voisine où, au lieu de se pencher sur plus de prérogatives pour le Conseil de la nation, elle s’apprête à organiser, dimanche prochain, une journée d’études sur le «cancer en Algérie: réalité et défis». Une institution déjà littéralement paralysée par la crise organique au sein des partis majoritaires, à savoir le FLN et le RND et par la suspension par les groupes parlementaires de l’Alliance verte et du FFS de leurs activités, considérant que la chambre basse est désormais discréditée. Parmi les «distractions» de la chambre basse figurent également les réceptions et audiences réservées à des délégations étrangères, même de moindre importance. C’est le cas du leader d’Ennahdha, Rached Ghannouchi qui, en marge de sa participation au forum sur cheikh Mahfoud Nahnah, a été reçu par le président de l’APN comme s’il était en visite officielle en Algérie. Sur un autre chapitre, des groupes d’amitié interparlementaires sont créés et des délégations de parlementaires, triées sur le volet, prennent part à des rencontres interparlementaires internationales ou à des forums économiques. Au point où la commission des affaires étrangères est qualifiée d’ «agence de voyages». Ces mêmes parlementaires censés pourtant rendre compte à leurs électeurs et être constamment à leur écoute, passent plus de temps dans les résidences d’Etat, hôtels et appartements haut standing de la capitale que dans leurs circonscriptions administratives respectives. Autre institution et non des moindres à avoir failli à sa mission, est le Conseil national économique et social, qui, depuis la disparition de M.Mohamed Salah Mentouri, a perdu de son aura. Ni session plénière en présence de l’Exécutif ni rapport de conjoncture; le Cnes, version Mohamed Seghir Babès, pourrait être mis sur le registre de l’instance législative. Une institution qui passe la plupart de son temps à organiser des rencontres jugées «inopportunes» par les experts économiques, qui y voient plutôt des rencontres budgétivores.