Le chef d’état-major persiste et signe que l’institution a une mission noble, celle de préserver la souveraineté et n’a pas à interférer dans les affaires politiques.
L’ANP réagit encore une fois. L’institution militaire refuse de s’impliquer dans la vie politique. En réaction aux appels de certaines personnalités politiques qui appellent à son implication dans le processus de changement politique, l’ANP intervient pour mettre le holà et sonner la fin de la récréation.
Le vice-ministre de la Défense et chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah, a saisi l’occasion de la sortie de promotion à l’Académie militaire de Cherchell pour remettre les pendules à l’heure en rappelant les principales missions de l’ANP. Le chef d’Etat persiste et signe que l’institution a une mission noble, celle de préserver la souveraineté du pays et n’a pas à interférer dans les affaires politiques.
«J’ai souligné plus d’une fois que l’Armée nationale populaire, digne héritière de l’Armée de Libération nationale, demeurera garante de la sécurité du pays, préservatrice de son caractère républicain, attachée à ses missions constitutionnelles et guidée dans cela par les instructions et les orientations du chef suprême des armées et ministre de la Défense nationale, tout en veillant à se maintenir à l’écart de toute sensibilité ou calcul politique», a-t-il précisé.
Cette déclaration se veut comme un message clair, net et précis sur le rôle de l’Armée qui s’interdit de se donner à d’autres fonctions. Gaïd Salah répond ainsi directement aux acteurs politiques qui veulent impliquer à tout prix l’Armée dans le jeu politique. Afin que les choses soient claires, une bonne fois pour toutes, le chef d’état-major dira: «Assumer avec dévouement parfait cette responsabilité nécessite de nous tous d’être conscients du devoir et tenir l’Armée loin des questions qui ne la regardent pas et ce pour l’intérêt suprême de l’Algérie, l’assurance de son avenir, la protection de ses frontières, la préservation de la souveraineté nationale…».
Et d’ajouter: «Tels sont les nobles objectifs que le commandement de l’Armée nationale populaire oeuvre inlassablement à réaliser sur le terrain par conscience de leur vraie valeur.» Ce rappel des missions de l’ANP porte une mise au point non voilée aux initiateurs de cette proposition, entre autres l’ancien chef de gouvernement. Mouloud Hamrouche a fait de cette revendication son cheval de bataille. Il le crie sur tous les toits: «L’Armée doit trouver une solution à l’impasse politique actuelle».
M.Hamrouche a même insisté, lors de la conférence nationale sur la transition démocratique initiée par la Cltd à Zéralda, le 10 juin dernier, sur l’«impératif» d’inclure l’Armée dans la démarche politique, faute de quoi, «le processus de changement ne réussira pas». M.Hamrouche n’est pas le seul à le plaider.
Des anciens généraux à la retraite et des personnalités politiques lui emboîtent le pas. Maître Ali Yahia Abdenour avait également appelé l’institution militaire à intervenir pour trouver une issue à la crise politique. Un appel suivi par celui du général à la retraite, Hocine Benhadid.
«Devant l’immense danger d’éclatement qui guette aujourd’hui l’Algérie, l’ANP ne peut plus rester muette», avait déclaré le général à la retraite sur les colonnes du quotidien El Khabar. Des déclarations qui ont provoqué une véritable polémique sur le rôle de l’Armée. Depuis quatre mois, l’institution militaire se retrouve pour la première fois au coeur du débat politique. Le directeur de cabinet à la Présidence, Ahmed Ouyahia, est revenu sur ce sujet lors de la conférence de presse qu’il a animée vendredi dernier.
«L’ANP assume une mission constitutionnelle clairement définie et ne saurait être au service de manoeuvres politiques.», a-t-il précisé en guise d’argument. Avec la sortie médiatique du patron de la Défense, le débat sera désormais clos.
Un vibrant hommage à l’ex-président Chadli
L’Académie militaire a rendu hommage au défunt président Chadli Bendjedid. Elle a baptisé en son nom la sortie de trois promotions, hier, concernant la 45e promotion de l’enseignement fondamental, la 7e promotion de formation militaire et la 42e promotion des officiers des cours d’état-major. La cérémonie s’est déroulée en présence de la famille du défunt dont sa femme qui a été reçue par le chef d’état-major et vice-ministre de la Défense, Gaïd Salah.
