Pourquoi le nouveau modèle économique national ne passerait pas par la voie parlementaire ? C’est la question que ne cessent de se poser certains milieux politiques, qui réagissaient à l’issue de la tripartite et surtout les belles annonces du Premier ministre Abdelmalek Sellal.
bien que le plan de Sellal ne comportait que les grandes lignes, des promesses et des « espoirs » économiques, il a pu soutirer les accords des patronats et de la centrale syndicale. Mais, cela est-il suffisant pour arracher un consensus national de sortie de crise ?
Nombreux parmi les observateurs ont remarqué l’absence de débat sur ce modèle économique, alors que le gouvernement l’avait annoncé depuis quelques mois en grande pompe, tout en gardant jalousement le secret du détail.
Il aura fallu attendre patiemment la tenue de la tripartite pour pouvoir prendre connaissance de ce fameux modèle économique. Mais il y a comme un sentiment que ce projet en est encore au stade de… l’avant-projet, généraliste et non encore mûr. C’est encore de la théorie économique et des belles intentions.
En fait, on s’attendait que le patronat et l’UGTA soient impliqués, à l’occasion de ce rendez-vous annuel, dans la confection de ce modèle, son élaboration et son enrichissement, ses préparatifs et surtout la mise en place de ses mécanismes et autres législations favorables à sa concrétisation.
Bref, il fallait, comme première démarche d’ouverture et de solidarité du gouvernement, mettre le projet sur la table et inviter les partenaires sociaux à s’impliquer davantage dans le processus de construction de ce nouveau système, qui devrait garantir ainsi la diversification réelle de notre économie et la faire sortir de la dépendance aux hydrocarbures. Il n’en fut rien. Le modèle de Sellal est passé comme une lettre à la poste.
Ses grandes lignes restent des perspectives, comme l’obligation de faire des réformes financières et économiques (lesquelles ?), la lutte contre la bureaucratie, la rationalisation des dépenses budgétaires, la recherche des équilibres financiers et macro-économiques du pays et surtout la révision du volume des transferts sociaux (comme le maintien à des seuils acceptables de la politique de soutien par l’Etat des prix des denrées alimentaires et des produits énergétiques).
Des milieux politiques estiment que le Premier ministre pourrait bien, dans sa quête d’un consensus économique, faire valider son modèle en le mettant à des niveaux politiques, c’est à dire en actionnant la voie parlementaire. S’il s’obstine à chercher des accords ou des convergences, l’APN et le Sénat, seraient aussi, en tant qu’institutions d’Etat, des atouts de taille.
Car, ce même modèle économique exige, pour qu’il soit effectif, des lois et une batterie de dispositifs législatifs, qui passeront forcément par un débat, un vote et une adoption dans les deux Chambres parlementaires. D’ailleurs, la Constitution adoptée en février dernier oblige le gouvernement à présenter déjà son plan d’action dans une séance plénière à l’APN.
Sellal le fera-t-il avant le départ en vacances ? Comment pourra t-il faire adhérer l’opinion publique et les sensibilités politiques à son projet, qualifié de stratégique, si on se contente juste des partenaires sociaux ?