L’APAB tire la sonnette d’alarme : Vers une pénurie de boissons à la veille du Ramadhan

L’APAB tire la sonnette d’alarme : Vers une pénurie de boissons à la veille du Ramadhan
Aziza Mehdid

Depuis la mise en vigueur de la loi interdisant l’importation d’un certain nombre de produits, il y a deux mois, plusieurs entreprises productrices ont été gravement affectées, ce qui amène à une pénurie de boissons à la veille du ramadhan et de la saison estivale.

Couvrant plus de 85% du marché national en termes de boissons, ces opérateurs s’inquiètent sérieusement pour l’avenir de leurs entités économiques qui se trouvent dans le blocage total, regrette le conférencier. Il a estimé qu’il est illogique de se presser d’interdire l’importation des intrants « hyper nécessaires » pour l’industrie agroalimentaire avant de développer ce segment localement car, avec seulement huit fabricants d’arômes opérationnels, il est presque inexistant, a-t-il déclaré.

Le problème est plus complexe selon lui car, pour développer la production des arômes en Algérie on aura toujours besoin d’intrants importés, eu égard aux exigences de qualité des produits compétitifs répondant aux besoins du consommateur.

De ce fait, Hamani interpelle, haut et fort, les pouvoirs publics pour qu’ils interviennent en urgence. Il est impossible, a-t-il martelé, d’attendre le délai de développement du segment des arômes en Algérie. A ce propos, il a tenu à préciser que son association avait soulevé, en 2015, la question dela nécessité de développer la production nationale de ces matières premières (arômes et huiles), en émettant des recommandations à suivre, mais il semble que ces dernières n’ont pas été entendues

Le président de l’Apab a souligné le soutien de son association à la démarche du gouvernement visant à réduire le déficit de la balance commerciale, considérant néanmoins que ce n’est pas en cassant une activité en pleine expansion que l’on peut bâtir l’économie de son pays. Une économie se construit en arrêtant une politique nationale globale tenant compte de tous les acteurs concernés, et en impliquant les experts et les spécialistes en la matière. Par ailleurs, l’expert et spécialiste en commerce international, Smail Lalmas, avait prédit ce problème depuis l’annonce de la liste des 851 produits interdits à l’importation. L’analyste avait expliqué que cette décision « improvisée » allait compromettre l’industrie nationale et que le vrai problème n’était pas l’importation de ces produits, mais la définition d’une véritable stratégie économique visant la promotion d’une production nationale compétitive.