L’ANP ne veut pas s’arrêter en si bon chemin en matière d’acquisition ou de fabrication de matériels de guerre les plus sophistiqués, mais veut aussi promouvoir sa propre industrie militaire pour échapper, à l’avenir, aux blocages et au boycott de certains pays.
Selon le dernier numéro de la revue El-Djeïch, qui est pour ainsi dire le porte-parole officiel de la grande muette, l’Armée nationale « continue d’accorder un intérêt soutenu aux fabrications militaires et de déployer d’importants efforts (financiers) en vue d’asseoir les fondements d’une industrie développée reposant sur le partenariat comme moyen d’assimilation des technologies modernes, menant graduellement à la concrétisation effective du principe de l’autosuffisance et à la promotion du tissu industriel national dans les domaines de la défense et de la sécurité nationales », est-il écrit dans son édito.
L’ANP veut ainsi participer à cet élan de modernisation de l’économie nationale et avoir la part belle dans l’industrie nationale.
Parallèlement, l’ANP poursuit sa quête de modernisation de son système de défense, entamée depuis une dizaine d’années en vue de conforter les « capacités et la disponibilité des forces armées, à l’exemple des forces navales qui se sont vu renforcées par l’acquisition d’une frégate moderne du nom d’Erradii, longue de 121 mètres pouvant accueillir à son bord 110 éléments, et dotée d’équipements technologiques de haute précision dans le domaine militaire et naval capable d’agir et d’intervenir sur un large rayon d’action et d’accomplir des missions multiples ».
Cette frégate, qui possède une autonomie en mer de 28 jours, est une unité multi-missions, destinée à soutenir les misions de défense contre les objectifs aériens, sous-marins et de surface, indépendamment ou au sein d’un groupe tactique.
Comme elle assure la reconnaissance navale (zone économique exclusive, sécurisation des moyens de communication maritime, et participation aux opérations de maintien de la paix et de défense en mer).
Le deuxième point que la revue militaire met en exergue la lutte contre le terrorisme qui menace l’unité et la stabilité du pays, mais aussi d’autres fléaux comme la drogue et la contrebande. Ce faisant, l’ANP, qui a déjà engrangé d’importantes saisies d’armes en tous genres, estime qu’elle « continuera d’assumer en permanence la protection des frontières en colmatant toutes les brèche », face aux criminels, aux terroristes, aux contrebandiers et aux barons de la drogue, et s’en tiendra à cette ligne en redoublant de vigilances, « mue par une forte détermination afin d’éradiquer définitivement le terrorisme ».
Les unités de l’ANP, qui sont toujours en action, – en témoigne la dernière opération qui s’est soldée par la destruction hier de 7 abris de terroristes, à Tizi Ouzou et Bordj Bou-Arreridj – ont eu à éliminer 21 terroristes entre le 6 avril et le 11 mai, l’arrestation de de 3 autres et 67 éléments de soutien des groupes terroristes ainsi que la destruction de 58 caches d’armes et casemates servant de refuge aux groupes terroristes, ainsi que 10 ateliers de fabrication d’explosifs.
Enfin l’ANP, qui participe grandement en compagnie de pays voisins à la lutte antiterroriste dans la région du Sahel, a participé à la dernière réunion du conseil de chefs d’état-major des pays membres du Comité d’état-major opérationnel (CEMOC) dont la vocation est de « mener des opérations de localisation et de destruction des groupes terroristes ».
Cette réunion, qui s’est tenue à Bamako, au Mali, été mise à profit par les différents responsables militaires des pays (Algérie, Mali, Niger et Mauritanie) afin d’étudier et d’évaluer la situation sécuritaire dans la sous-région sahélo-saharienne, pour échanger les analyses et écouter le retour d’expériences depuis la dernière réunion du conseil tenue le 16 septembre 2015 à Tamanrasset. Enfin, deux groupes de renommée mondiale, spécialisés dans le domaine du renseignement, Jane’s Information Group et Stratfor, ont chacun publié ce mois de mai un rapport dans lequel ils considèrent l’armée algérienne comme étant « la mieux équipée et la plus aguerrie au combat dans la région ».
Ces deux cabinets spécialisés dans les questions militaires et de défense ont indiqué que l’ANP a déployé 60 000 soldats le long de ses frontières-Est dès mai 2013, avec l’objectif de contrer toute menace islamiste provenant de Tunisie et de Libye. Selon la même source, l’Algérie est également « déterminée à prévenir tout débordement dans ses frontières de terroristes déplacés de Tunisie qui chercheraient à entrer en Algérie ».