Pour les services de sécurité, cette tentative était prévisible et même attendue. Notamment, depuis l’élimination, le 23 décembre dernier, de l’“émir” du Daech, Abdelmalek Gouri, et de deux de ses lieutenants.
Les forces de l’ANP, qui mènent, dans les maquis de Kabylie, des opérations antiterroristes sans interruption depuis l’enlèvement et la décapitation du touriste français, Hervé Gourdel, dont le corps a été retrouvé jeudi dernier à Abi-Youcef, ont réussi, avant-hier encore, à déjouer une série d’attentats que les groupes terroristes activant dans la région s’apprêtaient à perpétrer.
Dans un communiqué repris par l’APS, le ministère de la Défense nationale a annoncé avoir découvert et détruit cinq ceintures d’explosifs, six bombes de fabrication artisanale, une sacoche pour micro-ordinateur piégée, une quantité de munitions et autres objets. Selon le même communiqué, c’est près de Darna, un village dans la commune d’Iboudrarène, à environ 45 kilomètres au sud-est de la ville de Tizi Ouzou, que ce lot d’explosifs a été découvert, vendredi, suite à une opération menée par un détachement relevant de la Ire Région militaire.
Selon des sources sécuritaires locales, les ceintures bourrées d’explosifs détruites par les artificiers de l’ANP étaient prêtes à l’emploi. Ce qui laisse facilement comprendre que les groupes terroristes s’apprêtaient à perpétrer une vague d’attentats kamikazes. Pour les services de sécurité, cette tentative était prévisible et même attendue notamment depuis l’élimination, le 23 décembre dernier, de l’“émir” du Daech, Abdelmalek Gouri et de deux de ses lieutenants. Les terroristes ont pour habitude de tenter de venger leur chef de la façon qui pourra provoquer le plus d’effet médiatique et psychologique, et les services de sécurité qui comptent toujours avec cette donne s’y préparent. À plus forte raison, qu’en Kabylie, les coups durs portés aux groupes terroristes ces derniers mois sont nombreux.
Si, toutefois, ces ceintures explosives sont récupérées, la vigilance reste de mise, soulignent nos sources, qui estiment qu’à ce niveau de préparation, il ne faut pas exclure qu’il y a déjà des kamikazes dans l’air. Et dans ce genre de situation, c’est surtout sur le travail de renseignement qu’il y a lieu de compter pour agir de manière préventive.
À ce titre, il est bon de souligner que ce n’est pas la première fois, depuis l’entame de ces opérations massives dans le massif du Djurdjura depuis l’enlèvement de Gourdel, que les forces de l’ANP réussissent à déjouer des attentats à la bombe.
En novembre dernier, l’exploitation d’un terroriste arrêté aux Ouacifs a permis à l’ANP de récupérer d’importantes quantités de TNT, d’ammoniaque et des fûts, en cours de transformation en engins explosifs,
ont été récupérés dans un campement terroriste détruit dans le massif d’Aït Ouabane.
S. L