Les professeurs techniques des lycées techniques (PTLT) ont protesté hier, pour exiger la révision des lois relatives à leur intégration au grade de professeurs d’enseignement secondaire.
Ils ouvrent le bal des grèves dans le secteur de l’éducation avec une journée de protestation avant que d’autres se joignent à eux. Les prévisions annoncent d’autres mouvements de grève à l’initiative d’autres syndicats du secteur.
La mobilisation des PTLT s’annonce plus forte que jamais. Et pour cause, contrairement aux années précédentes, les professeurs de l’enseignement secondaire (PES) ont manifesté leur solidarité avec leurs confrères à travers tous les établissements, même ceux qui ne disposent plus de ce type d’enseignement. C’est du moins ce qu’a annoncé le représentant du Comité des professeurs techniques des lycées techniques Azzedine Bey.
Les PTLT, ayant manifesté plusieurs fois, l’année dernière, leur mécontentement, reviennent de plus belle encore cette année, pour continuer leur combat en vue de la valorisation de leur statut. Joint hier par téléphone, Azzedine Bey, dit être outré par la récente déclaration du ministre de l’Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed, selon laquelle un concours sera organisé au profit des PTLT pour ouvrir droit à des promotions. »
C’est aberrant ! » pour lui, anéantir les droits de cette corporation, c’est dénigrer leur mérite dans la formation de toute une génération de médecins, d’ingénieurs et d’autres cadres émérites. Notre interlocuteur ne s’arrêtera pas là : » le concours dont on parle, remet en cause le travail de l’inspection générale qui leur a remis un Certificat d’aptitude professionnelle de l’enseignement technique, (Capet) « .
Pour le représentant des PTLT, le département de Abdelatif Baba Ahmed, n’a pas titularisé cette catégorie d’enseignants depuis l’année 2009, malgré leur compétence et les efforts qu’ils ont fournis durant leurs années d’exercice.
C’est pourquoi, ils demandent au ministère, d’annuler leur inscription sur la liste d’aptitude et examens professionnels. Pour eux, ils ont rendu énormément de services (remplacement des coopérants techniques et arabisation de l’enseignement technique), et continuent à le faire. Aussi, ils s’estiment lésés et victimes de la non valorisation de leur carrière professionnelle.
Les PTLT estiment que le statut des travailleurs de l’éducation n°08-315 » a été injuste envers eux, ils regrettent de bénéficier de la promotion dont a bénéficié le professeur du secondaire. Après la promulgation dudit texte, l’appellation et les missions des professeurs de l’enseignement technique ont été modifiées théoriquement ».
Autre chose ? Étant donné que la corporation soit minoritaire, les PTLL n’ont pas voulu agir sous une casquette syndicale. Mais ils pensent le faire avec les formations favorables à leur plateforme de revendication à l’image du Cla (Conseil des lycées d’Algérie) et le Snapest (Syndicat autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique) qui s’est montré solidaire avec leur situation.
Il y a aussi le Snapest qui a épousé leur cause, en déposant en 2012, un dossier qui couvre l’essentiel des revendications de cette catégorie de professeurs, auprès du ministère de l’Education nationale, et qui donne cette fois-ci encore le feu vert à ses adhérents pour soutenir les PTLT dans leurs démarche.
Bey regrette par ailleurs, la position du Cnapest, qui a, selon lui, mal représenté la corporation auprès du ministère, voire même, sali son image. A titre indicatif, la commission créée le 25 décembre dernier par les professeurs de l’enseignement technique des lycées techniques, compte 800 professeurs représentant 25 wilayas.
La grève des PTLT arrive au moment où les professeurs de l’enseignement secondaire observent une grève de trois jours au niveau de la wilaya de M’sila, à l’appel du Cnapest (Conseil autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique).
Le Syndicat s’est élevé contre l’anarchie qui a marqué la rentrée scolaire 2013-2014 : surcharge des classes, l’absence de sécurité et l’encadrement administratif…
R. A.