Un dictionnaire et un glossaire en langue des signes, destinés à la communauté algérienne des sourds et des malentendants, sont en cours d’élaboration, a indiqué le président de la commission nationale chargée de la réalisation de ce double projet à Constantine.
Ces futurs moyens didactiques sont en « bonne voie de concrétisation », notamment en ce qui concerne le dictionnaire qui a déjà franchi une importante étape de sa confection, a affirmé M. Monder Mohamed-Salah Dif, enseignant spécialisé et directeur de l’école des jeunes sourds de Batna, en marge d’une séance de travail au siège du Centre national de formation des personnels spécialisés des établissements pour handicapés (CNFPH).
La commission composée d’experts en enseignement spécialisé et de représentants de la Fédération nationale des sourds d’Algérie (FNSA), a été scindée en plusieurs sous-groupes qui ont déjà procédé à la collecte d’une importante partie du corpus et de données communes à toutes les régions qui constitueront, une fois traités scientifiquement, l’ossature du futur dictionnaire.
Un ouvrage, a-t-on soutenu, qui « permettra à deux sourds de régions différentes et de niveaux dissemblables, de se comprendre entre eux, de se transmettre des informations et de se faire comprendre même par de tierces personnes étrangères à leur communauté », a précisé le même psychopédagogue.
Dans une première étape, entamée il y a 18 mois, les spécialistes qui travaillent sous la tutelle du ministère de la Solidarité, de la famille et de la communauté nationale établie à l’étranger, ont sillonné plusieurs régions du pays pour rechercher, relever, comparer, enregistrer, filmer et collecter les données destinées à cette fin, a indiqué le même responsable qui est également interprète spécialisé de 3e degré en langue des signes.
Pour la seule gestuelle des mains, on en compte entre 45 et 60 différentes en langue des signes et des éléments apparaissent simultanément et peuvent se combiner au sein d’un signe de même que les phonèmes se combinent au sein d’un mot.
La langue des signes algérienne est reconnue officiellement par la loi du 8 mai 2002 relative à la protection et à la promotion des personnes handicapées. Il est prévu la réalisation « d’au moins une école spécialisée dans chaque wilaya à court et moyens termes », a-t-on indiqué au cours de cette séance de travail.
Lamia Baïche.