Critiqué pour sa performance médiocre contre l’Italie (malgré une passe décisive), Wayne Rooney inquiète l’Angleterre. Mais il s’est rapidement remis au travail et Roy Hodgson pourrait lui confier les clés du jeu contre l’Uruguay, ce jeudi (21h).
Après une saison catastrophique avec Manchester United (7e de Premier League et aucun titre), Wayne Rooney espérait trouver un petit coin de soleil avec sa sélection au Brésil. C’est raté. Gagné par une motivation débordante, le natif de Liverpool, blessé à l’aine en fin de saison dernière, avait décidé de s’entraîner une semaine supplémentaire au Portugal, avant le début du rassemblement des Anglais, accompagné par deux préparateurs physiques. Et lundi, alors que ses coéquipiers avaient un décrassage au programme, l’attaquant mancunien (93 sélections, 39 buts) optait plutôt pour une séance d’entraînement intensive en compagnie des remplaçants. De là à dire que sa place de titulaire serait devenue incertaine, il n’y a qu’un pas que les tabloïds anglais ont osé franchir.
« Je ne comprends pas les élucubrations de la presse, lâchait Rooney mardi sur sa page Facebook. J’ai dit depuis le début que je ferai tout pour être prêt pour ces matches du Mondial. Mon choix était d’avoir un entraînement personnel lundi. » Et on ne peut pas le lui reprocher de vouloir à tout prix briller en compétition internationale. Lui qui après un Euro 2004 réussi qui l’a révélé au monde a enchaîné deux Coupes du monde (2006, 2010) et un Euro (2012) décevants.
Les anciens prennent sa défense
Et pendant que le peuple anglais et la presse nationale critiquent leur star, les cadres de la sélection le soutiennent. Gary Neville, son ancien coéquipier en club, ne comprend pas cet acharnement. « Notre pays adore créer une histoire de toute pièce sur un joueur », reconnaît l’assistant de Roy Hodgson. C’est au tour de Rooney cette fois-ci. Comme Gascoigne en 1998 ou Beckham de 2000 à 2006. Vous ne pourrez jamais l’empêcher de s’entraîner plus car c’est son caractère de compétiteur. Il a un tel enthousiasme pour le football. » Frank Lampard, présent dans le groupe anglais, partage lui aussi ce sentiment. « C’est devenu une fixation plutôt qu’un débat, avoue le milieu de terrain de Chelsea. C’est frustrant pour le groupe quand cela arrive. »
Décalé sur le côté gauche de l’attaque contre la Squadra Azzura, Wayne Rooney se sent moins à l’aise dans cette position excentrée. Et sa performance s’en ressent (deux ballons dans la surface adverse et aucun tir cadré). Roy Hodgson semble d’ailleurs l’avoir compris. Lors de l’entraînement mardi, la star de Manchester United était positionnée en meneur de jeu, avec Raheem Sterling sur sa droite et Danny Welbeck sur sa gauche, derrière Daniel Sturridge, buteur contre l’Italie sur un service de Rooney. Un poste qui convient mieux au talentueux Rooney. Pour le début de sa rédemption ?