L’ANEM prise d’assaut : opération “Allocation Chômage”

L’ANEM prise d’assaut : opération “Allocation Chômage”

Face à la crise, l’Algérie renoue avec sa politique sociale, et ce, après que la loi de finances 2022 ait donné l’impression de téléporter le pays vers l’abandon de sa politique de subvention. La dégradation du pouvoir d’achat, la dévaluation de la monnaie nationale, la crise économique, tout cela combiné à la pandémie de la Covid-19, ont poussé l’état à mettre la main à la poche.

Annoncée en grande pompe, l’Allocation Chômage, est l’une des promesses du président Tebboune qui ont vu le jour. Le chef de l’État, dans le but d’atténuer la misère sociale, tente d’aller au bout de son projet. Lors d’un entretien accordé à la presse nationale, il a révélé avant-hier le montant, de cette allocation, qui sera de 13.000 dinars.

Il n’en fallait pas plus pour les chômeurs, jeunes et moins jeunes, pour prendre d’assaut les agences de l’emploi à travers plusieurs wilayas du pays. « Rush sur l’ANEM de Blida », « interminable file d’attente à l’agence de Hussein Dey », « les chômeurs prennent d’assaut les agences d’emploi de Boumerdes », titre la presse nationale ces deux derniers jours.

Suite à l’annonce du président Tebboune, les réseaux sociaux relayent vite l’information, et dès le lendemain, les affluents aux bureaux de l’ANEM ont doublé, non pas pour chercher un travail cette fois, mais pour toucher leur allocation Chômage que certains jugent « respectable » et d’autres qualifient « d’insuffisante ».

Rush sur l’ANEM

Devant les agences de l’ANEM, des jeunes viennent ajouter leurs noms aux listes des candidats à bénéficier de l’allocation chômage. De quoi assurer son paquet de cigarettes et son café noir, en attendant de trouver un poste de travail, estiment certain jeunes. Il y a aussi des personnes plus âgées, plus silencieuses, que la misère sociale a fini par les ramener aux guichets de l’ANEM.

Cette Allocation ne concerne pas que les jeunes, mais elle touche toutes les franges de la société algérienne qui n’ont pas eu la chance de trouver un travail. La plupart des gens viennent mettre à jour leur dossier, indique le directeur de l’ANEM de Hussein Dey, dans une déclaration accordée au journal Echourouk.

Le responsable ajoute que les nouveaux venus sont soit des diplômés chômeurs, soit des demandeurs de titularisation, ou encore des chômeurs sans diplôme, qui ne sont munis que de leur carte d’identité. Avec leur carte nationale seulement, ces jeunes veulent mettre la main sur cette rente qui est censée sauver leur dignité dans ce contexte de crise économique.

Le même intervenant assure qu’il n’y a pas de limite d’âge. « Nous recevons tous les dossiers, car il n’y a pas eu de loi précisant la limite d’âge pour bénéficier de l’allocation. C’est le droit de tous les chômeurs algériens, quel que soit leur sexe et leur âge ». Il ajoute que « notre rôle en tant qu’agence d’emploi est de recevoir tous les dossiers et les vérifier ».

Les chômeurs vont bénéficier de cette allocation à partir de mars puis la toucheront à partir d’avril ou de mai avec un effet rétroactif quand toutes les procédures seront mises en place, confie la même source.