Le médiateur international Kofi Annan a démissionné jeudi après l’échec de plus de cinq mois d’efforts pour un règlement du conflit en Syrie où l’armée régulière a neutralisé plusieurs poches terroristes et tend à récupérer totalement la ville stratégique d’Alep
Selon les médias, l’armée syrienne a pratiquement « nettoyé « la ville qui a été prise d’assaut récemment par quelques milliers de terroristes de plusieurs nationalités arabes (libyens, égyptiens, soudanais, somaliens, jordaniens…), armés par les pays du Golfe et entraînés par la CIA. Même l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG à la solde de l’OTAN, reconnait l’avancée de l’armée régulière qui a mis hors d’état de nuire plus de 120 terroristes
A Alep, la deuxième ville du pays, le repaire terroriste de Salaheddine est bombardé sans discontinuité par l’armée. Dans les zones «libérées» par les forces de la République arabe de Syrie, les gens sont sortis pour exprimer leur soutien au président Assad, ont constaté les médias.
Kofi Annan avait informé l’ONU et la Ligue arabe qu’il ne comptait pas renouveler son mandat de médiateur de ces deux institutions dans le conflit, qui expire le 31 août. «Je n’ai pas reçu tous les soutiens que la cause méritait. (…) Il y a des divisions au sein de la communauté internationale. Tout cela a compliqué mes devoirs», a expliqué M. Annan, qui avait été nommé en février, lors d’une conférence de presse à Genève.
Selon les observateurs, l’ancien secrétaire général de l’ONU, prix Nobel de la paix, faisait allusion aux pays occidentaux qui, aux yeux du diplomate ghanéen, ne sont pas enclins d’aller vers uns solution pacifique.
«Annan faisait allusion à l’incapacité des 15 pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU à s’unir sur les moyens de régler la crise. Les Etats Unis et leurs alliés cherchant systématiquement l’option militaire alors que Moscou et Pékin tentent, par leur veto, à préserver la souveraineté de la Syrie», relève une source diplomatique à Genève.
M. Annan, qui s’était rendu plusieurs fois à Damas, avait proposé un plan de paix en six points prévoyant une cessation des combats et une transition politique, mais ce plan était à chaque fois sabordé par les occidentaux.
Le président russe Vladimir Poutine, de son côté, a jugé «très regrettable» la démission de Annan, tandis que Washington accuse la Chine et la Russie d’être responsables de sa démission.
Par ailleurs le défenseur acharné de l’option militaire en Syrie, le sioniste français Bernard-Henri Lévy n’a pas trouvé que de s’attaquer à François Hollande, disant être»déçu» par la politique syrienne du président de la République française.
Dans un entretien accordé au Parisien, Lévy appelle carrément au massacre du peuple syrien, voulant ainsi réitérer le cauchemar libyen où plus de 250 000 hommes, femmes et enfants ont été massacrés par l’aviation occidentale.
Selon le «philosophe» la France devrait renouveler le cauchemar libyen en s’impliquant militairement dans la chute de la Syrie, un pays arabe souverain et indépendant. «Je suis déçu par Hollande. J’ai voté pour lui. (…) Devant ce qui restera peut-être comme la plus grande épreuve historique, politique, morale, du quinquennat, cet attentisme, ce flot de bonnes paroles sans effet, ce n’est plus possible», a dit cet «ami invétéré d’Israël» au Parisien.
Djamel Zerrouk