L’ancien président revient à la politique: Les conseils de Hollande à Emmanuel Macron

L’ancien président revient à la politique: Les conseils de Hollande à Emmanuel Macron

L’ancien président, François Hollande, revient sur la scène politique pour donner des conseils à Emmanuel Macron. Le moment peut ne pas être fortuit puisque coïncidant avec une polémique sur le projet de modification du Code du travail.

 

Après le mandat à l’Elysée, François Hollande peut se prévaloir d’une certaine expérience en matière de décisions impopulaires. Selon lui, les réformes nécessaires ont été faites et il ne faudrait pas qu’Emmanuel Macron y aille trop fort. François Hollande a ainsi demandé au président français de ne pas se montrer trop dur, en matière de réformes économiques et sociales. «Il ne faudrait pas demander des sacrifices aux Français qui ne sont pas utiles», a-t-il ainsi prévenu, en marge d’une visite au Festival du film francophone d’Angoulême? ce 22 août 2017, selon des propos cités par l’AFP. Serait-ce à dire que l’ex-président estime que les réformes engagées par Emmanuel Macron sont excessives ? François Hollande semble le croire, d’autant qu’à l’entendre, il aurait déjà fait ce qu’il faut pour redresser la France. «Il ne faudrait pas flexibiliser le marché du travail au-delà de ce que nous avons déjà fait, au risque de créer des ruptures», a-t-il détaillé, avant d’ajouter : «Ce qu’il faut, c’est conforter le mouvement qui est engagé, l’investissement, la consommation, le pouvoir d’achat et éviter toute décision qui viendrait contrarier ce mouvement qui est engagé.» Ces déclarations interviennent alors que le cabinet de Muriel Pénicaud, ministre du Travail, a commencé ce 22 août 2017 dans l’après-midi à recevoir les partenaires sociaux pour leur présenter les premiers arbitrages dans le cadre de la réforme du Code du travail, soulevant déjà de vives craintes auprès d’une partie de la gauche et des syndicats. Ces dernières semaines, la diminution du nombre d’emplois aidés, la hausse de la CSG ou la baisse des aides personnalisées au logement ont par ailleurs été dénoncées par les adversaires politiques d’Emmanuel Macron ou par d’autres acteurs institutionnels, économiques ou sociaux. L’appel à la modération de François Hollande n’est pas sans rappeler les commentaires de Pierre Moscovici, son ancien ministre de l’Economie jusqu’en 2014, désormais commissaire européen. Ce dernier appelait Emmanuel Macron en juillet 2017 à plus d’«intelligence» dans la mise en œuvres des réformes, pourtant vivement recommandées par Bruxelles. Le parti socialiste de François Hollande a été défait lors de l’élection présidentielle de 2017. Emmanuel Macron prône une politique contraire à celle de Hollande lorsqu’il était à l’Elysée, notamment pour l’actualité mondiale, puisqu’il a rompu avec l’exigence du départ du président El Assad. Hollande avait très souvent exigé que le président El Assad quitte le pouvoir, condition indiscutable, d’après lui, pour la réussite du dialogue pour la paix. Le président Emmanuel Macron a, lui, noté que son pays n’exige pas le départ d’El Assad et que la priorité est la lutte contre Daech.

Les français face à la réforme du Code de travail

Les organisations syndicales et patronales sont attendues au ministère du Travail pour les dernières consultations sur la réforme du Code du travail. Présentée comme un renforcement du dialogue social par le gouvernement, que prévoit-elle au juste? Le dernier tour des consultations sur la réforme du dialogue social commence ce 22 août, une dizaine de jours avant la présentation officielle des ordonnances, et doit s’achever le 25 août. Hasard de calendrier ou symbole, les syndicats seront pris en sandwich entre les organisations patronales. Ainsi, c’est le Medef qui doit être reçu le premier, rue de Grenelle, le 22 août et l’Union des entreprises de proximité (U2P), qui fermera la marche le 25 août. Entre les deux, le cabinet de la ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social doit recevoir la CFTC, la CFDT puis la CGT le 23 août. Le lendemain, ce sont la CPME et Force ouvrière qui seront convoqués. Comme en juin dernier, lorsque le gouvernement avait commencé à recevoir les partenaires sociaux, aucun texte des ordonnances ne leur sera soumis. Les organisations patronales et les syndicats découvriront seulement les «points arbitrés», selon la terminologie employée par le gouvernement, c’est-à-dire, les décisions déjà prises sur les points principaux. Ainsi, aucun texte ne ne sera remis aux partenaires sociaux à l’issue des réunions, ce qui privera les syndicats de la possibilité de faire plancher leurs juristes avant la présentation officielle des ordonnances. La réforme, telle qu’elle a été conçue par les hauts fonctionnaires du ministère, est divisée en trois grands volets : les deux premiers portent sur les négociations entre branches, entreprises et différents niveaux de représentation des salariés au sein de l’entreprise, tandis que le troisième s’intéresse principalement aux conditions de licenciements, aux moyens de les faciliter ou d’en diminuer le coût. Il s’agit tout d’abord pour le gouvernement de modifier le périmètre de ce que peuvent décider et établir les différents niveaux de normes : loi générale, Code du travail, accords de branche, conventions collectives et accords d’entreprises. Cette brèche avait déjà été ouverte par la loi de Travail de la précédente législature. Si la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, estime que les règles actuelles ne s’adaptent pas assez «à la diversité des entreprises», les opposants à la réforme dénoncent, à l’inverse, une «inversion de la hiérarchie des normes», à savoir que les accords d’entreprises prévaudraient sur la loi.

Mounir Abi/ Agence