L’ancien chef de la CIA en Algérie a été inculpé d’agression sexuelle concernant des faits survenus alors qu’il était en poste, a indiqué hier le ministère de la Justice américain, cité par l’AFP.
Il est reproché à Andrew Warren, 41 ans, d’avoir commis, en Algérie le 17 février 2008, une «agression sexuelle» à l’encontre d’une tierce personne, dont l’identité n’a pas été précisée, selon le communiqué du ministère de la Justice.
«Le ministère a souligné que le discernement de la victime était altéré au moment des faits» pour une raison qui n’a pas été divulguée.
Ces faits sont passibles de la prison à vie, a indiqué encore le ministère de la Justice.

Rappelons que cette affaire a éclaté à peine une semaine après l’investiture de Barack Obama, en janvier 2009.
A ce moment-là, Andrew Warren était soupçonné d’avoir drogué et violé deux ressortissantes algériennes dans sa résidence, à l’ambassade des Etats-Unis, à Alger et ce après qu’elles l’eurent dénoncé.
Renvoyé à Washington par l’ambassadeur, David A. Pearce, cet officier a fait l’objet d’une enquête du département de la Justice qui devait déterminer s’il était coupable ou non des allégations portées contre lui.
Les faits remontent au mois de juin 2008 lorsqu’une Algérienne, détentrice d’un passeport allemand, s’est présentée devant le chef du détachement des Marines à l’ambassade des Etats-Unis à Alger pour se plaindre d’avoir été violée par cet officier.
En septembre de la même année, un agent spécial de la division sécurité au sein du département d’Etat, a auditionné la victime. Selon cette dernière, entre le mois d’août et le mois de septembre 2007, elle a été invitée par des employés de l’ambassade à une party organisée dans la résidence de Warren.
Ce dernier lui a offert un cocktail à base de whisky et de Coca-Cola. Durant la soirée, elle consommera plusieurs verres de ce breuvage.
Elle se sentira mal, Warren lui propose de passer la nuit dans la résidence et puis elle ne se souvient de rien ou vaguement jusqu’au lendemain au réveil où elle s’est retrouvée allongée sur un lit, totalement nue, seule, avec des maux de tête et des douleurs vaginales.
La seconde victime est une Algérienne résidant en Espagne. Le 15 septembre 2008, elle s’est confiée au chef de mission de l’ambassade des Etats-Unis à Alger.
Au cours de cet entretien, elle a affirmé avoir eu des rapports sexuels non consentants avec le même Warren, le 17 février 2008, après avoir eu un malaise à la suite de la consommation de boissons servis par Warren.
Lors de son interrogatoire, Warren reconnaît avoir eu des relations sexuelles avec les deux femmes, mais il affirme qu’elles étaient consentantes.
Mais lors de la perquisition dans la résidence du mis en cause à Alger, divers documents et pièces à conviction, dont les restes du Martini, plusieurs disques durs, des cartes mémoire, des comprimés de valium et de Xanax, un manuel sur le harcèlement sexuel et des vidéos ont été récupérés.
Outre des séquences mettant en scène les deux plaignantes, les enquêteurs auraient également mis la main sur d’autres vidéos tournées en Egypte, du temps où Warren travaillait comme agent.
Une enquête a d’ailleurs été menée dans ce pays.
Suite aux résultats des deux enquêtes, l’ancien chef de la CIA en Algérie a été inculpé d’agression sexuelle.