C’est jeudi soir, à la salle El-Mougar, que cette manifestation culturelle a débuté avec la projection du film au succès retentissant “Sholay” (littéralement braises en hindî).
Organisée par l’ambassade de l’Inde en Algérie, en collaboration avec l’Office national de la culture et de l’information, cette manifestation cinématographique s’étendra jusqu’au 2 octobre prochain où neuf films (tous des succès commerciaux) seront projetés à raison de deux séances par jour (14h et 18h). C’est en présence de la ministre de la Culture et quelques membres du corps diplomatique accrédité à Alger que la projection eut lieu.
Dans son allocution d’ouverture, l’ambassadeur de l’Inde à Alger, Kuldeep S. Bhardwaj, a tenu à rappeler que “la diplomatie internationale a trois axes : politique, commercial et culturel”, et c’est ce dernier qui permet aux peuples de se connaître. Il a aussi souligné que le cinéma demeure le plus grand moyen de rapprochement culturel.
“L’image est un moyen magique”, a-t-il dit. Il a aussi mis l’accent sur l’importance du renforcement de la coopération culturelle entre son pays et l’Algérie. Il a terminé son intervention en invitant la ministre de la Culture à monter sur scène afin d’allumer la lampe cérémoniale, déclarant cette semaine du cinéma indien officiellement ouverte.
Place ensuite au film. Un long métrage de plus de trois heures de temps, réalisé en 1975 par Ramesh Sippy. Sholay est un drame indien qui relate les aventures de deux malfrats : Veeru (Dharmendra) et Jai (Amitabh).
Au cours d’une attaque de train, ces deux comparses sauvent la vie de l’inspecteur de police qui les a arrêtés. Profitant d’un moment de faiblesse (blessé par balle à l’épaule), ils prirent la poudre d’escampette.
Une récompense était offerte à quiconque pouvait les livrer à la police… Des mois passent, ils sont contactés par ce même inspecteur. Il leur propose de l’argent, et en contrepartie, ils devraient arrêter vivant Gabba Singh, un chef tyrannique.
De bandits, ils deviennent chasseurs de prime. Ils acceptent la mission qui leur a été confiée et s’installent chez cet inspecteur et sa charmante nièce. Ce n’est que bien après qu’ils découvrent la raison de cette mission : la famille de l’inspecteur a été assassinée par les hommes de Gabbar Singh. Il veut vengeance.
Rythmé, ce film nous transporte dans l’Inde des années 1970. L’action se déroule dans un village reculé, entouré de montagnes et de collines rocheuses. Un train passe par là. Des habitations éparses… C’est comme dans un film western, dont l’action se passe dans le Far West. D’ailleurs, tout au long de la durée du film, c’est cette impression que l’on avait.
Un western avec tous les ingrédients que cela nécessite (poussière, lieux reculés, bagarres, courses-poursuites, chevaux, cascades, musique, suspense…), mais à la sauce indienne. Sous-titré en arabe, il a fallu plus d’une heure pour installer l’intrigue, pour que le spectateur puisse recouper tout ce qu’il venait de voir. Dire que le détail prime sur le général. Entre l’action qui se déroulait, il y avait aussi les flashbacks. Pour situer l’histoire et expliquer le pourquoi du comment.
Malgré une approche très occidentale dans la réalisation du film, il n’en demeure pas moins que les éléments essentiels, voire incontournables d’un film indien, à savoir la danse, la chanson et l’amour, étaient présents. On a pu se délecter des chorégraphies qui ont ponctué ce long métrage, apportant pep et évasion.
L’amour, ce sentiment autour duquel tout le cinéma de Bollywood tourne, était présent. Malgré le drame, les souffrances et les différences, ce noble sentiment arrive à faire oublier, pardonner. Trois heures durant, les spectateurs ont été pris dans le feu de l’action où l’impossible devient possible. Dommage qu’un souci au niveau du montage a créé un décalage de certaines scènes, mais sans trop perturber la compréhension.
Jusqu’au 2 octobre, venez découvrir, à la salle El-Mougar, les films Bollywood (1 200 par an) : amour, drame social, chants et danses.