Lancement de la campagne de vaccination contre la grippe, Cibler les populations à risques

Lancement de la campagne de vaccination contre la grippe, Cibler les populations à risques
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« Vacciner contre la grippe est plus que nécessaire pour se protéger et ne pas contaminer les autres », tel est le message du professeur Salim Nafti, chef de service pneumologie de l’hôpital Mustapha-Pacha, hier, lors d’un point de presse animé au forum d’El Moudjahid.

Pour étayer ses dires, il dira que le vaccin est non seulement inoffensif, mais protège jusqu’à six mois des complications de la grippe qui, souvent, mènent à la mort. Du fait de la contamination inter-humain, la contagion par l’air que nous respirons, il est plus qu’impératif de faire vacciner la population cible, les enfants âgés de moins de 5 ans, les personnes âgées de plus de 65 ans ainsi que les malades chroniques. Selon le Pr Nafti, cette population cible représente entre 4 et 5 millions de personnes.

« Si on arrive à vacciner cette frange, nous pouvons dire que nous avons vacciné les personnes dont les défenses immunitaires sont amoindries », dit-il. Il a affirmé que « le taux de couverture maximal doit être atteint pour assurer la protection de la collectivité », ajoutant que ce taux est de 80% chez les enfants, outre les sujets à risques, et que « cet objectif doit être atteint coûte que coûte » pour protéger la collectivité, autrement « toute vaccination est inefficace ».

Mais pourquoi les citoyens sont-ils réticents à la vaccination antigrippale ? Là, on avance l’expérience de la grippe H1N1, qui serait encore vivace dans les esprits, et les effets secondaires comme la fièvre, l’allergie, l’hypothermie.

Néanmoins, le Pr Nafti est catégorique : « La vaccination est le seul rempart pour se protéger et protéger les autres étant donné qu’il n’y a pas de traitement contre cette épidémie ». « Il y a des moyens pour faire face aux effets secondaires avec l’aide d’un médecin », explique-t-il. Pour le conférencier, « il faut que le grand public sache que le vaccin est inoffensif, qu’il protége. Il protège l’entourage. Il n’y a pas de manifestation de complication de la grippe, pas d’hospitalisation et pas de décès dû à la grippe ».

Il citera l’exemple d’une ville aux Etats-Unis qui compte 65.000 habitants. La sécurité sociale a vacciné gratuitement tout le monde. Résultat : la sécurité sociale a gagné 5 milliards de dollars, cette ville n’a enregistré aucune hospitalisation ni aucun décès.

L’autre message véhiculé par cette campagne est la sensibilisation des services de prévention qui se bornent, actuellement, à compter les malades, les décès et le nombre de lits occupés.

« Il y a trente ans, ces mêmes services avaient le nombre de malades chroniques, de personnes âgées, d’enfants… », a-t-il indiqué. Même le pharmacien doit jouer son rôle en expliquant aux citoyens l’importance de la vaccination au lieu d’être simplement un commerçant.

A propos des 2,5 millions de doses de vaccin antigrippal importées, le Pr Nafti exhorte les pouvoirs publics à concevoir une stratégie de santé en parallèle à une stratégie de prévention. « Les deux sont liées », a-t-il expliqué.

Cinq millions de vaccins sont nécessaires pour protéger les populations cibles. « Un sujet vacciné, ce sont 50 à 200 euros d’économisés, à condition qu’il ne reste pas d’invendus. » Ainsi, la campagne de vaccination est lancée et se terminera à la fin du mois de décembre.

Rabéa F.