Le lancement de la téléphonie mobile de troisième génération (3G) ne pâtit selon le ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la Communication, d’«aucune hésitation». C’est ce que le département de Moussa Benhamadi a signifié hier en indiquant que le dossier de la 3G est finalisé.
Voulant certainement démentir toute supputation de retard, s’étant déjà fixé l’échéance d’avant la fin du premier trimestre, le ministère des TIC indique ainsi que le dossier technique relatif au lancement du processus d’exploitation de la licence 3G et élaboré sous l’égide du ministère et de l’Autorité de régulation sectorielle, est finalisé. Comme l’on précise que le choix de la bande de fréquences nécessaire à cette technologie a été déjà opéré.
Alors que les observateurs s’interrogent sur le retard mis à lancer le processus de la 3G, voire le risque que cette opération ne puisse être concrétisée au moins durant cette année, le département de Moussa Benhamadi annonce, ce faisant, que le cahier des charges fixant les conditions d’appel d’offres a été déjà validé. Néamoins, ces modalités restent encore incertaines d’autant que la procédure est davantage plus complexe que la rhétorique ministérielle semble le croire et la crédibilité d’un tel engagement ne doit pâtir d’aucune forme de précipitation ou d’errements tant coutumiers à la conduite gouvernementale. Outre le fait que la participation des différents opérateurs de téléphonie mobile reste sujette à caution, dans le contexte d’incertitude sur le sort définitif de l’opérateur Orascom Télécom Algérie (OTA), filiale de la société russe Vimpelcom et dont l’Etat algérien entend obtenir la cession au moins à 51%. Mais aussi dans la mesure où l’annonce du MPTIC est marquée par le recours à des arguments pour le moins spécieux. Ainsi, l’on relève que la vision du ministère de la Poste et des TIC par rapport au haut débit, le très haut débit, la TG et la LTE (Long terme évolution, adaptée au fixe) «est claire, ne souffre d’aucune ambiguïté et ne fait l’objet d’aucune hésitation à introduire cette technologie en Algérie». Autre argument, voulu de poids pour confirmer cet engagement, l’importante aide financière accordée par les pouvoirs publics (octroi d’un crédit bonifié de 115 milliards de dinars et l’autorisation d’un investissement de 140 milliards de dinars) au profit de la démocratisation de l’accès au haut débit. En somme, récuser tout atermoiement quant au lancement de la 3G s’avère une démarche compréhensible mais qui s’avère néamoins insuffisante.
Chérif Bennaceur