Quand sera-t-elle lancée 3G ? Tout le monde se pose cette question. Mais personne ne semble en mesure d’y apporter une réponse «claire et précise». Même pas le ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication, Moussa Benhamadi, qui se contredit au fil de ses déclarations à la presse.
Affirmant jeudi sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne que le lancement de la 3G se ferait «au cours du premier trimestre 2013», le ministre a dû nuancer sa réponse, lors de sa conférence de presse d’aujourd’hui, en ajoutant un «mais» qui fausse tout. Autrement dit, la licence de la 3G ne sera lancée qu’une fois l’opération du rachat de 51% de Djezzy sera finalisée. «Nous avons effectivement déclaré que lancement de la 3G est prévue pour le 1er trimestre 2013, mais cela ne peut être effectué avant la finalisation du dossier Djezzy», a-t-il rectifié.
Le ministre affirme ne pas savoir quand l’opération de rachat de cette marque commerciale d’OTA Algérie sera bouclée. Une manière, bien entendu, pour lui d’évoquer le risque de voir encore une fois le lancement de la 3G repoussé sine die. Rien d’étonnant quand on sait que plusieurs échéances ont déjà été avancées et qu’aucune d’elles n’a été respectée.
Le processus de rachat de Djezzy a été enclenché par le changement de nom d’Orascom, devenue Optimum Telecom Algérie. Le lancement de la 3G est censé vulgariser l’accès à l’internet haut débit dans un pays qui est à la traîne en matière d’accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Pour rattraper le retard, le gouvernement adopte une nouvelle loi plus libérale, d’après Moussa Benhamadi. Une loi qui permettra la modernisation des réseaux en optant pour les MSAN et la fibre optique, au lieu des câbles en cuivre.
Il y aura également, d’après le responsable du secteur, la création au sein d’Algérie Télécom de deux nouvelles filiales. La première se chargera du développement du réseau de la fibre optique qui atteint actuellement 47 000 km. La seconde se consacrera au réseau sans fil, à savoir les LTE et WiMax. «L’accès à internet doit être perçu comme une nécessité fondamentale, au même titre que l’accès à l’eau et à l’électricité. Nous devons travailler pour permettre à chaque foyer de disposer de ce moyen de communication indispensable pour les sociétés modernes», a déclaré Azouaou Mehmel, le PDG d’Algérie Télécom.
En vue de généraliser l’accès à internet, le ministre a affirmé que le secteur aurait besoin également des entreprises privées nationales et mixtes. Selon lui, le cadre de coopération et de partenariat entre les ISP (Internet Service Provider) privées et l’opérateur historique Algérie Télécom sera amélioré pour pouvoir satisfaire la demande d’une clientèle de plus en plus importante et exigeante.
Dans ce cadre, il est prévu de procéder à des dégroupages au profit des ISP, lesquels vont permettre aux ISP d’utiliser le réseau d’Algérie Télécom pour leurs offres de service à des prix attractifs et attrayants, sans avoir à consentir de lourds investissements pour avoir leurs propres réseaux.
Sonia B.