Rien n’est encore clair pour la troisième génération de la téléphonie mobile. Le projet ne voit pas le bout du tunnel, car l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) n’a pas tranché concernant la double numérotation pour les futurs abonnés de la 3G, déjà détenteurs de la carte SIM (2e génération).
L’ARPT tergiverse et peine à trouver la solution adéquate qui réponde aux soucis des opérateurs et des acquéreurs.
L’un des trois opérateurs qui s’est exprimé publiquement sur le choix à faire en la matière, Ooredoo (ex-Nedjma), propose l’option des deux numéros sur la même SIM du client, afin d’éviter les tracasseries. Invité hier à l’émission «L’invité du direct» de la radio «Maghreb Emergent», le PDG d’Ooredoo a réitéré encore une fois sa position concernant la double numérotation exigée par l’ARPT.
Selon le patron de la filiale qatarie, il est dans «l’intérêt du consommateur d’avoir un seul numéro et un seul abonnement pour la 3G et de ne pas l’obliger à s’encombrer avec deux téléphones».
Joseph Ged dit avoir respecté la décision de l’instance de régulation signifiée dans le cahier des charges en faisant la proposition de deux numéros sur la même puce. Il dit qu’il serait plus simple pour lui d’avoir le tout dans une seule puce».
Une comptabilité séparée
Joseph Ged précise dans le même cadre que son entreprise s’est bien préparée pour le lancement de la 3G et s’est même dotée d’un équipement informatique pour séparer la comptabilité 2G et 3G.
Notons que l’ARPT avait imposé la double numérotation afin «d’assurer un meilleur contrôle fiscal et comptable» sur les opérations des trois opérateurs de téléphonie mobile.
Le patron d’Ooredoo déclare que «le double abonnement est une véritable menace» pour le marché naissant de la 3G, «car elle pénaliserait l’abonné et l’opérateur».
Toutefois, l’opérateur reste très optimiste et prévoit une forte migration de ses abonnés 2G-EDGE vers la 3G dès la validation des offres commerciales par l’ARPT.
Rappelant les investissements déboursés pour se préparer à la 3G depuis 2011, M.Ged précise que le positionnement de son entreprise depuis 2004 est basé sur le multimédia. Ce qui leur a valu 3 millions d’abonnés 2G-EDGE dont une grande partie va basculer vers la 3G.
Il s’attend à la migration de 1,5 à 2 millions des abonnés actuels d’Ooredoo vers la 3G dans les 10 premières wilayas qui seront couvertes par ce service.
Entrée en bourse en 2014
Ooredoo annonce son entrée en Bourse d’Alger en 2014. «Notre souhait et notre volonté, c’est avant tout de faire participer nos clients et le public algérien en général à notre succès et nous voulons ensuite dynamiser le marché financier en Algérie», a déclaré Joseph Ged. Le P-DG de la filiale algérienne d’Ooredoo a ajouté que cette ouverture se fera à hauteur de 10 à 15% du capital de l’entreprise, «en fonction de la liquidité du marché».
M.Ged a ajouté que des réunions ont eu lieu en 2013 avec l’ancien directeur de la Bourse d’Alger pour discuter des détails de cette entrée.
D’autres rencontres en janvier 2014 avec la nouvelle équipe dirigeante de la Cosob sont programmées. Il affirme qu’Ooredoo a enregistré de bonnes performances financières au cours des quatre dernières années avec une évolution du bénéfice.
Pour 2013, le chiffre d’affaire prévisionnel est de 1 milliard de dollars, avec un bénéfice net de 190 millions de dollars.
Interrogé sur les perturbations qu’a connues le réseau Nedjma depuis quelques mois, Joseph Ged reconnaît ces dysfonctionnements et les attribue aux interventions techniques de mise à niveau effectuées sur les équipements pour les besoins du passage au cap de la 3G.
Samira Azzegag
