Le ministère de la Solidarité nationale et de la Famille lance aujourd’hui une enquête nationale sur le handicap en vue de renforcer la prise en charge et la réinsertion de cette catégorie.
Coïncidant avec la Journée mondiale de l’handicapé, le lancement d’une enquête nationale sur le handicap vise à «dresser un état des lieux du handicap en Algérie et de mettre au point un plan d’action pour renforcer la prise en charge et la réinsertion des personnes handicapées» d’après la déclaration du ministre de la solidarité nationale et de la famille, jeudi dernier, lors d’un Forum sur les personnes handicapées. Cette initiative quoiqu’importante, est la preuve concrète que la population des personnes aux besoins spécifiques ne dispose pas encore d’un fichier de données et statistiques les concernant… C’est le ministre Barkat, lui-même, qui explique dans ce contexte que l’objectif de l’enquête est de «disposer de données statistiques fiables et d’études globales permettant une évaluation précise, qualitative et quantitative de la situation et des besoins des personnes handicapées». Les résultats de cette enquête permettront, entre autres, la connaissance de la prévalence des personnes handicapées par catégorie ainsi que la définition des origines de chaque type de handicap. Outre l’enquête, un projet de texte portant sur le droit au travail et contraignant les employeurs à réserver des postes de travail aux personnes handicapées est également élaboré par le ministère de la Solidarité nationale et de la Famille, d’après la déclaration faite par le directeur de la protection et de l’insertion professionnelle des personnes handicapées, Ali Nabaoui. Ce projet consiste à garantir le droit au travail aux personnes vivant avec un handicap et la loi stipule que «tout employeur doit consacrer au moins 1% de l’effectif global aux personnes handicapées. Dans le cas contraire, il sera tenu de s’acquitter d’une contribution financière dont la valeur sera fixée par voie réglementaire» stipule cet article. La contribution financière sera versée dans un fonds spécial de financement de l’activité de protection et de promotion des personnes handicapées, dont le texte de création a déjà été élaboré. Ali Nabaoui explique, par ailleurs, que ce projet de texte sera discuté avec les parties concernées, avant d’être soumis au secrétariat général du gouvernement pour examen et approbation. Ledit projet, intervient, d’après la même source, dans le cadre de l’application de l’article 27 de la loi de 2002 relative à la protection et la promotion des personnes handicapées. En attendant la concrétisation de ce projet ainsi que les résultats de l’enquête et pour ne pas se limiter qu’au stade de «projet» et au rituel de belles promesses qui voient rarement le jour, il y a lieu de revenir sur les défaillances de la prise en charge de la population des handicapés en Algérie. Simple exemple, les institutions publiques destinées à la prise en charge des personnes vivant avec un handicap ne peuvent contenir que 25 % du nombre global. Lequel est de l’ordre de deux millions à l’heure actuelle. A moins que les résultats de l’enquête lancée aujourd’hui ne contiennent d’autres réalités. Espérons toutefois, que ces résultats ne soient pas rendus un 14 mars…
Yasmine Ayadi