Les premiers forages en off-shore, en Algérie, devraient avoir lieu au large de Bejaïa. Les travaux préliminaires seraient en cours. L’opération serait imminente.
Le gouvernement algérien a donné son feu vert pour un forage pétrolier on-shore et offshore sur les côtes de Béjaïa. L’information, révélée à demi-mot le 27 avril par le Premier ministre Abdelmalek Sellal lors de sa visite de travail à Béjaïa, a été confirmée, dimanche à Maghreb Emergent, par le président de l’APW, M. Mohamed Bettache. Celui-ci a révélé que le ministre de l’Energie et des Mines, qui faisait partie de la délégation conduite par M. Sellal, a affirmé son intention de revenir dans les prochaines semaines pour y lancer officiellement les forages pétroliers on-shore et offshore, des projets tenus jusque-là dans une certaine confidentialité.
Ces projets, qui pourraient propulser Béjaïa parmi les régions productrices de pétrole, vont consolider son développement, a affirmé M. Bettache, qui a cependant a beaucoup insisté sur la nécessité de mener une sérieuse étude sur l’impact d’un tel projet sur l’environnement, et sur la préservation des atouts de la région dans l’industrie touristique. Ce projet nécessité également une extension du port de Bejaïa, proposition de l’APW non retenue dans le plan quinquennal 2009-2014.
Le ministre de l’Energie devrait en outre donner le coup d’envoi pour l’implantation d’un centre de pétrochimie sur le site initialement dégagé pour abriter une raffinerie. Celle-ci devait initialement être implantée à Bejaia, avant d’être abandonnée.
Le président de l’APW de Béjaïa a indiqué que le ministre de l’Energie et des Mines lui « a fait part de la vocation pétrolière de la région. Il m’a annoncé dans la foulée qu’il reviendra prochainement pour y lancer deux forages en on-shore et en offshore», ce qui constituerait une première en Algérie, a indiqué M. Bettache.
Expertise brésilienne
Cela suppose qu’il y aurait plusieurs mois, voire des années de recherches exploratoires sur ces nouveaux champs pétroliers. Selon les résultats des analyses des reconnaissances aériennes et des explorations géo-sismiques effectuées par des sociétés étrangères, le site de Béjaïa présente des poches d’hydrocarbures en quantité significative. Mais rien n’est encore sûr, puisque la société est encore en phase d’installation et d’exploration, a-t-on expliqué de sources proches du dossier.
Le forage envisagé sera réalisé au large du golfe de Bejaia par un groupement de sociétés étrangères, en collaboration avec la compagnie Sonatrach, selon des sources proches du dossier. M. Bettache, qui a cité le ministre de l’Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi, a évoqué, pour sa part, une «expertise brésilienne.»
Défis géophysiques
Aucune information n’a filtré ni sur la durée que prendra cette opération, ni sur les le partage des investissements et des rentrées éventuelles. Mais une certitude s’impose déjà au niveau local. Avec l’ouverture d’un centre pétrochimique, cela suppose que le projet débouchera sur la création d’une industrie des dérivés du pétrole, ce qui offre de nouvelles perspectives pour toute la région.
L’offshore est pratiquement inexistant en Algérie, sur les 1200 kms de côtes, un seul puits de pétrole en mer, foré dans les années 70, est exploité. En novembre 2012, Kamel Chikhi, directeur central «Associations » de Sonatrach avait indiqué que le groupe public entendait mobiliser les moyens nécessaires pour réaliser un forage offshore en 2014. Sonatrach, avait-il déclaré, allait investir dans la sismique 3D qui permet une exploration bien plus précise et avancée des sols marins que la 2D. Les experts soulignent que pour développer l’offshore, l’Algérie devra relever des défis géophysiques comme la grande profondeur de ses eaux (2.500 à 3.000 mètres) et la présence d’une épaisse couche de sel.