Lancée officiellement depuis hier Dimanche,Campagne a minima, dans l’indifférence générale

Lancée officiellement depuis hier Dimanche,Campagne a minima, dans l’indifférence générale
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La campagne électorale pour les élections locales du 29 novembre prochain a été officiellement lancée hier dimanche à travers tout le pays de la même manière que tous les autres scrutins similaires depuis 2002 : timidement et dans l’indifférence générale !

Si en 1997, l’on avait assisté à deux scrutins âprement disputés sur le terrain, dans les médias puis dans les urnes malgré la fraude massive qui les a ternis en aval, force est de constater que, depuis, ni les législatives, encore moins les locales n’arrivent à emballer les citoyens. Même les militants des partis en lice ne mettent plus le même entrain dans la bataille, comme l’attestent les tableaux d’affichage restés affreusement vides au premier jour de campagne, à Alger notamment. Ils ne sont pourtant pas moins de 52 partis politiques qui participent officiellement à cette double élection des Assemblées populaires communales (APC) et des Assemblées populaires de wilaya (APW). 52 partis et une nuée de listes indépendantes qui présentent un total de 9 177 listes de candidatures qui vont se disputer les sièges des 1 541 APC et 615 autres listes qui, elles, visent le contrôle des 48 APW. N’empêche, et telle qu’entamée, cette campagne donne cette étrange impression que les uns et les autres ne font qu’honorer un rituel et s’adonnent plutôt à la «corvée » sans grande conviction. Cette élection davantage que toutes les précédentes, en ce sens qu’aucun thème majeur ne domine ni n’anime la scène politique nationale, totalement plombée par Abdelaziz Bouteflika. Un Bouteflika qui s’est manifestement effacé de la scène, n’assurant que le strict minimum alors qu’il accapare tous les leviers. C’est dans ce climat de morosité politique effarant que tout le monde aborde cette élection dont les résultats sont quasiment connus à l’avance ! Comme lors des dernières législatives, le Front de libération nationale arrivera largement en tête avec une écrasante majorité, loin devant le Rassemblement national démocratique. Cela pour deux raisons essentielles et déterminantes. D’abord les minima exigés par la loi pour chaque liste électorale tenue d’obtenir au moins 7% des voix exprimées dans la circonscription électorale concernée et faute de quoi elle ne sera même pas prise en considération. Ce taux qui était de 5% avait été élevé à 7% à la suite d’une manœuvre orchestrée par Abdelaziz Belkhadem lors de la révision de la loi électorale l’an dernier. Déjà que, lors des législatives du 10 mai, les minima de 5% (qui régissent les élections législatives) avaient mis hors circuit quasiment tous les petits partis et ceux de taille moyenne. L’autre élément déterminant et qui, comme aux législatives va trancher l’élection du 29 novembre en faveur du FLN et du RND, est le vote des éléments de l’armée. Comme la loi permet à cette catégorie d’électeurs de voter dans le lieu de leur travail, et comme, aussi, les militaires, eux, voteront par discipline et par nature contrairement aux autres citoyens dont la tendance au boycott est forte, la suite coule de source : le 29 novembre n’en sera qu’un remake «accentué» du 10 mai 2012…

Kamel Amarni

ILS ONT TISSÉ DES ALLIANCES AVEC LE RND ET LE… MPA

Les «trouvailles» du MSP et compères

Marginaux, certes, mais inédits sont ces cas d’«adultère » politique auxquels l’Alliance de l’Algérie verte nous convie à l’occasion des élections locales du 29 novembre prochain puisque des membres de ce triumvirat ont concocté des listes communes avec des partis, pourtant adversaires déclarés de la mouvance dont le RND et le… MPA d’Amara Benyounès.

M. Kebci – Alger (Le Soir) – Ses membres ont beau défendre le contraire, mais les faits sont là, têtus, l’Alliance de l’Algérie verte est bel et bien dans la tourmente et semble loin de s’être départie de ses contradictions qui constituent, dans les faits, l’une des facettes de la carte de visites de la mouvance qu’elle est censée représenter. Les lendemains de la douche froide, de l’ampleur de celle subie le 10 mai dernier lorsque le triumvirat et tous les autres partis de la mouvance étaient à ramasser à la petite cuillère, semblent s’éterniser pour le MSP, Ennahda et El Islah alors qu’ils se voyaient les grands vainqueurs. A force de trop se victimiser, les trois mouvements multiplient les maladresses jusqu’à en commettre des plus invraisemblables, à l’occasion des élections locales du 29 novembre prochain. En effet, le triumvirat participera à ce scrutin local dans une démarche inédite pour l’exercice politique dans le pays. C’est ainsi que ses membres se retrouveront, pour certaines circonscriptions, en rangs serrés alors qu’ils s’affronteront dans d’autres puisque des duos sont scellés ici et là, laissant en rade le troisième allié qui se retrouvera alors parmi les adversaires. Mais le plus cocasse que l’Alliance propose à l’occasion, ce sont ces alliances, certes marginales, scellées au niveau de certaines communes, en dehors du triumvirat. Et avec des partis se revendiquant de camps diamétralement opposés à l’image du MPA d’Amara Benyounès et du RND d’Ahmed Ouyahia. Des alliances tout ce qu’il y a de contre-nature que les trois chefs islamistes se sont vainement évertués à justifier, hier, lors d’une conférence de presse animée au siège national de Nahda, à coups d’arguments aussi vastes que creux comme celui avancé par le secrétaire général d’El Islah : «Nous avons le souci de rassembler tous les Algériens indépendamment du bord politique dont ils se revendiquent», dira Hamlaoui Akkouchi, contredisant superbement son frère de la mouvance, le leader du MSP, qui limitait, vendredi dernier, ces alliances en dehors du triumvirat, au seul camp nationaliste pour justifier les quelques listes communes concoctées de concert avec le RND. Et le MSP et ses deux compères ne sont pas à cette contradiction près, eux qui se revendiquent de l’opposition, puisque ces cas d’ «adultère » commis avec des adversaires déclarés, du moins dans le discours officiel, se font contre les frères de l’Alliance. Et pas que cela. Hamlaoui, Rébaï et Soltani s’enfoncent davantage en justifiant ces cas «incestueux» par leur souci de sauvegarder la cohésion sociale, en référence aux notions de tribu et de famille en vogue dans bien de localités, notamment celles de l’intérieur du pays à l’aune de toute consultation électorale. Un «argument» de poids, si seulement Soltani et consorts ne rataient pas l’occasion de dénoncer ce phénomène de «arrouchia» quand il est l’œuvre des autres partis. Le trio, qui fait superbement donc fi, du socle constituant son essence islamiste, a aussi dans son escarcelle, une autre trouvaille. Parce que des militants des trois partis ont jugé que les étiquettes Islah, Nahda ou encore MSP étaient peu porteuses par certaines circonscriptions, ils ont alors constitué des listes indépendantes. Jusque-là, le fait peut paraître normal puisque le phénomène n’est pas nouveau, mais l’anormal et l’insensé résident dans la revendication par le triumvirat, de ces listes, comme entre autres formules de sa participation à l’échéance du 29 novembre prochain. De la pure «tricherie » sur la «marchandise» qui relève de l’hypocrisie politique chère à la mouvance islamiste. Et dire que Soltani, Rébaï et Akkouchi s’égosillaient, hier, à dire que «la mouvance est loin d’être dans le déclin et que son recul n’est que passager et reprendra bientôt la place qui a de tout temps été la sienne ».

M. K.

RCD

Doter la capitale d’un statut particulier

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), qui concourt au niveau d’Alger avec 18 listes pour les Assemblées communales et une liste pour l’Assemblée de wilaya, prône une démarche et un programme novateurs à même de redonner à la métropole son statut de capitale et où la démocratie participative connaîtra une traduction palpable.

Le coup de starter à la campagne électorale, qui a débuté officiellement hier, le bureau régional d’Alger du RCD l’a voulu un partage avec l’opinion, à travers la presse, devant laquelle ont été dévoilés les grands axes du programme électoral du parti dans la circonscription algéroise. Le RCD travaillera pour doter Alger d’un statut particulier et agira, dans les limites du code communal et de wilaya, pour faire participer le citoyen à la gestion de la collectivité. Salah Bellmaki, secrétaire national chargé aux élus et aux élections, co-animateur d’une conférence de presse avec Mebarki Makhlouf, tête de liste APW, et Dahmane Laker, président du bureau régional d’Alger du parti, a affirmé en ce sens que «le citoyen assistera aux débats en plénière, pour non seulement s’informer des questions concernant sa cité mais aussi palper la manière dont celle-ci est gérée». Pour l’orateur, l’implication du citoyen dans la gestion est primordiale, tant est que c’est en cela que se décline la démocratie participative, façon la plus à même de garantir une justice sociale. Le candidat tête de liste à l’APW d’Alger, Mebarki Makhlouf, a plaidé pour une politique urbaine qui siérait à Alger, une ville qui, a-t-il affirmé, «n’arrive pas à jouer son rôle de capitale». Aussi propose-t-il dans son programme 14 axes vitaux, qu’il a estimés à même de donner à Alger une image de métropole moderne. Des axes qu’il aura tout le temps d’expliciter tout au long de la campagne électorale de proximité dans toutes les communes, y compris celles où le parti ne présente pas de listes. Une campagne, a-t-il signifié, qui sera ponctuée par un ou deux meetings, dont l’un impliquera peut-être le président du parti, Mohcine Bellabas. Parlant de la campagne électorale, Salah Bellmaki, qui également représente le parti au sein de la commission Seddiki, a relevé son démarrage poussif du fait de l’incompétence de l’administration. Il a voulu pour preuve le retard mis dans l’installation des commissions locales. Un retard qui a fait que les numéros d’affichage sur les panneaux publicitaires n’ont toujours pas été attribués aux compétiteurs. De même les plages horaires et l’ordre de passage dans les médias audiovisuels n’ont toujours pas été arrêtés. Le RCD, pour rappel, a décidé de décliner l’invitation de passage dans les médias audiovisuels. Pour Salah Bellmaki, il est à se demander si l’Etat n’agit pas sciemment pour discréditer les partis politiques qui sont ainsi forcés à confectionner leurs spots à la hâte. Interrogé au sujet de la question du foncier au niveau de la capitale, Bellmaki a dénoncé le fait que l’Agerfa maintienne toujours de dissimuler l’information, y compris pour les élus, car, a-t-il estimé, le foncier «fait l’objet de prédation».

S. A. I.

ÉLECTIONS COMMUNALES

Jil Jadid a opté pour le travail de proximité

C’est à partir de la capitale que le parti Jil Jadid de Sofiane Djilali a entamé sa campagne électorale pour les locales du 29 novembre prochain. En présence de leur président, Sofiane Djilali, les candidats du parti Jil Jadid des communes d’Alger- Centre et de Sidi M’hamed ont procédé, hier, à l’inauguration de leur permanence électorale, tout en entamant des discussions et des débats avec des citoyens des deux municipalités. A Alger, plus exactement au niveau de la place Emir- Abdelkader, Sofiane Djilali a donné le coup d’envoi de la campagne électorale de son parti en inaugurant le siège de permanence. Il a, par ailleurs, saisi cette opportunité pour répondre aux interrogations des citoyens lors de plusieurs haltes que la délégation a observées. Dans l’après-midi, la délégation conduite par le président du parti a rencontré ses candidats de la circonscription de Sidi M’hamed. Lors de cette escale, plusieurs permanences électorales ont été également inaugurées ainsi que des débats improvisés avec les citoyens de cette municipalité. Pour le président du parti Jil Jadid, Alger a été choisie comme le point de départ de «notre campagne électorale pour sa symbolique de capitale du pays». Ce même responsable politique dira que son parti a, à travers ses candidats, opté pour un travail de proximité «à même de leur permettre de débattre avec les citoyens et de leur expliquer leur programme».

A. B.

LOUISA HANOUNE À PARTIR DE CONSTANTINE :

«Se mobiliser pour immuniser la nation»

En participant aux élections locales du 29 novembre prochain, le Parti des travailleurs entend mener une «résistance contre la déliquescence de l’Etat et des milieux politiques qui n’hésitent plus à allier affairisme et argent sale à la gestion des affaires citoyennes». Et notamment provoquer «la mobilisation générale des citoyens pour immuniser la nation contre les abus orchestrés par de présumés “grands partis” qui ont ouvert les portes aux parvenus et maffieux et de préserver la souveraineté du pays dans sa décision politique». Et cela, même si, regrette Louisa Hanoune, «les conditions générales actuelles ne s’y prêtent pas ».

Pour la secrétaire générale du Parti des travailleurs qui a entamé hier sa campagne électorale à partir de Constantine, en organisant une rencontre «organique» des candidats de sa formation au palais de la culture Malek-Haddad, «les conditions juridico- politiques nécessaires au bon déroulement des élections ne sont pas réunies.» Et Louisa Hanoune en veut pour preuve «la situation politique chaotique dans laquelle se trouve le pays». Une situation intenable, estime-t-elle, qui s’est dégradée encore davantage en raison d’une fraude généralisée lors des législatives. Et surtout par l’invasion du champ politique par une nuée de partis politiques, qu’elle qualifiera de «clubs privés et d’organisations non gouvernementales aux intérêts douteux». «Il faut appeler à une mobilisation générale pour la défense du pluralisme, pour immuniser la nation. Elle est en danger et a besoin du soutien du peuple. La défense de la nation est la responsabilité de tous les Algériens. Aussi, il faut participer en force pour défendre la position du parti et récolter le plus grand nombre de voix pour peser sur la scène politique », lance-t-elle sous un tonnerre d’applaudissements à l’adresse des militants. «L’échec patent» des réformes décidées par le président de la République, «vidées dès le départ, note Louisa Hanoune, de leur substance, a participé également à cette dégringolade qui s’est traduite par une désaffection populaire et un désintérêt manifeste envers la chose politique». Pourtant, estime-t-elle, «aucune mesure de redressement de cette situation n’a été prise». Sur un autre chapitre, la SG du PT a exhorté les cadres de sa formation à faire campagne contre «la politique de restriction budgétaire. » «Il est inconcevable et illogique que le budget de 17 ministères soit réduit alors que les caisses du pays sont pleines. Comment peut-on relancer la roue du développement sans investissements publics locaux ? Il est de notre devoir d’attirer l’attention des travailleurs sur cette question.» Pour Louisa Hanoune, il est également inconcevable de prôner l’austérité et prêter en même temps 5 MDS au FMI, responsable, a-t-elle estimé, «du licenciement de 1,5 million d’ouvriers algériens et de la liquidation de 1 200 entreprises ». Commentant la situation sécuritaire dans le nord du Mali, Hanoune dira que «l’Algérie est cernée par le danger de toutes parts et subi d’énormes pressions de la part des USA et de la France afin qu’elle change sa position de non-ingérence». «Prenez garde, ils veulent dans le cadre du projet du Grand Moyen-Orient nous plonger dans un labyrinthe. Les menaces qui pèsent sur le pays sont plus sérieuses que ce qui le guettait durant la décennie noire», a conclu Louisa Hanoune.

Farid Benzaid