La Fédération nationale des transporteurs des voyageurs et marchandises, organisation affiliée à l’Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) menace d’une grève générale.
Et ce tandis que l’Union nationale des transporteurs (UNT) appelle à une journée de protestation pour mardi. Une réunion de travail aura lieu, au plus tard la fin de cette semaine entre les membres de la fédération pour décider de la nature de ce mouvement. C’est ce que nous a déclaré, hier son président Abdelkader Boucherit. Et de préciser, toutefois, que cette action est tributaire de la réponse d’ici là du ministère des Transports quant à la prise en charge de leurs revendications. Celles-ci s’articulent sur l’impérieuse nécessité de mettre en place un plan de circulation, la fixation des prix ainsi que l’organisation des lignes d’exploitation, pour ne citer que celles-ci.
Sur ce point bien précis, la fédération, par la voix de son président, réclame le gèle de l’instruction du ministre portant ouverture des nouvelles lignes. Il faut souligner qu’une réunion de travail a été tenue la semaine avant l’Aïd entre le département de Amar Tou et ladite fédération. Depuis, déplore notre interlocuteur, c’est le mutisme de la part de la tutelle. Il faut dire que la situation est peu ample. La qualité des services laisse vraiment à désirer. L’horaire (départ et arrivée) n’est, dans la majorité des cas, pas respecté.
Nombre important de citoyens affichent, d’ailleurs, leur mécontentement, mais sans pour autant arriver à renverser la donne qui n’a que trop duré. En somme, soutient Abdelkader Boucherit, l’anarchie règne en maîtresse des lieux. Reste que l’organisation du transport, a-t-il soutenu, est l’affaire de tout un chacun et pas uniquement l’affaire de la fédération qui ne cesse d’alerter les pouvoirs publics sur l’urgence de mettre en place un plan orsec à même d’organiser tant bien que mal l’activité, livrée jusque-là, à elle-même.
Et ce n’est pas les exemples qui manquent : rien que pour les lignes d’exploitation, il se trouve que plusieurs d’entre elles sont affichées saturées alors qu’au niveau de certaines localités, notamment de la Capitale, le transport se fait rare. En termes plus clairs, il n’y a pas une distribution rationnelle de ces lignes du fait de l’absence d’un véritable plan de circulation, seul capable de définir, de la manière la plus pratique l’exploitation de ces lignes. L’anarchie caractérise, également, les prix appliqués.
Sur ce volet on ne peut plus important, notamment pour les usagers, il semble que les transporteurs y font la loi en décidant comme bon leur semble, les tarifs, appliqués en défiant toute logique. L’État, et ses mécanismes de contrôle, est quasiment absent sur le terrain. La situation n’est pas du tout meilleure dans la qualité des services où les usagers souffrent le martyre.
Il suffit d’une virée sur le terrain pour se rendre compte de l’amère réalité : des bus complètement usés sont toujours «bons pour le service» au grand dam des habitués de ces moyens. Soulignons enfin que l’Union nationale des transporteurs appelle à une journée de protestation au niveau de la gare routière du Carroubier, Alger, pour ce mardi, 30 novembre. Les transporteurs voient d’un mauvais oeil l’augmentation appliquée aux opérateurs de transport pour l’exploitation des quais d’embarquement. Un mouvement auquel la Fédération nationale des transporteurs des voyageurs et marchandises se dit non concernée.
Amokrane Hamiche