L’amende passe de 200 à 2000 DA Les piétons payeront plus cher les infractions

L’amende passe de 200 à 2000 DA Les piétons payeront plus cher les infractions
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Les prix des produits de première nécessité enregistrent depuis des mois une hausse fulgurante.

Face à cela, les Algériens n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois, d’autant que le salaire n’a toujours pas été revalorisé.

En plus de cette flambée des prix, l’amende contre les piétons ne respectant pas le code de la route a considérablement augmenté surtout avec l’entrée en vigueur du nouveau code de la route depuis le 1er janvier, passant de 200 à 2 000 DA, soit 1 000 % de hausse.

Cette augmentation a pour objectif de sensibiliser les citoyens sur les dangers qui peuvent en découler, au cas où des piétons ne réagissent pas à la dangerosité en traversant la chaussée tandis que le feu est au rouge, avait expliqué le représentant du ministère des Transports.

Certes, cette nouvelle infraction est une bonne chose pour baisser le taux des décès sur les routes, mais augmenter une amende à 2 000 DA avec en face la cherté de la vie, là il faut dire que le coût est assez élevé, et que cette loi est trop sévère.

Comment peut-on imaginer qu’un simple citoyen touchant un salaire minimum de 12 000 DA peut payer une telle somme ? Si vraiment cette nouvelle loi sera applicable à la lettre, eh bien, personne n’a les moyens financiers pour régler cette somme.

En plus de cela, les origines des accidents de la route sont généralement le fait des automobilistes et non pas des piétons. Les statistiques prouvent cette réalité, avec plus de 85% des fautes commises par des conducteurs en excès de vitesse et là on peut juger avec réalisme que les piétons ne sont en aucun cas derrière ces accidents.

Et pour mieux connaître l’avis des citoyens concernant cette nouvelle loi, nous avons interrogé quelques-un à Alger-Centre, une artère où beaucoup de piétons sont présents chaque jour. Pour A. Hamid, un jeune algérois travaillant dans une société privée spécialisée dans le nettoyage, non seulement il a considéré que le montant de cette nouvelle loi est injuste, mais en plus il n’en a jamais entendu parler.

«Sincèrement, c’est la première fois que j’entend parler de cette loi, et encore moins de cette somme exorbitante. Payer 2 000 DA rien que pour avoir violé le feu rouge, je trouve cela exagéré, voire même injuste», confie-t-il. Même avis partagé par un autre citoyen, M. Merouane, résidant à El-Biar. Ce dernier travaille dans une institution publique à Alger. Selon lui, il est impossible de payer une telle somme pour une affaire «ridicule», car chaque citoyen a beaucoup de charges.

Il faut rappeler que cette loi existe depuis des années, le citoyen en infraction par rapport au feu piéton devait payer la somme de 200 DA à l’époque. Rarement sont ceux qui sont interpellés par les policiers mobilisés sur le terrain pour payer cette somme en cas de dépassement.

Il était quasi impossible pour la police d’appliquer cette loi envers les piétons en infraction, car avec la cherté de la vie et autres dépenses, les choses n’ont pas permis d’imposer cette loi.

Aujourd’hui, avec la cadence des accidents sur les routes du pays, les pouvoirs publics ont pris la décision de durcir sévèrement les lois en augmentant les amendes et en recourant aux retraits de permis et à la mise à la fourrière des véhicules.

Toujours est-il que l’application de cette récente loi du code de la route est la bienvenue surtout qu’elle concerne les chauffeurs poids lourds et les conducteurs de bus de passagers, mais encore une fois, augmenter l’amende contre les piétons en infraction est une décision à revoir, car avec 2 000 DA par violation cela est trop sévère.

Le simple citoyen fait déjà face à beaucoup de difficultés, avec la montée spectaculaire des prix des produits de première nécessité, la cherté des appartements à louer. Ce même citoyen est malheureusement la cible d’une autre charge encore plus insupportable.

Sofiane Abi