L’ambition limitée, un obstacle pour la promotion professionnelle de la femme en Algérie

L’ambition limitée de la femme en Algérie et le désir de partir tôt à la retraite « constituent un obstacle majeur pour leur promotion professionnelle », selon une enquête académique réalisée dernièrement par des chercheurs du Centre d’anthropologie sociale et culturelle (CRASC) d’Oran.

Cette enquête ayant ciblé un échantillon de 14.000 femmes, soit 4.500 familles dans 16 wilayas (de l’intérieur et rurales) a révélé, selon Mme Noria Remaoun, directrice de cette institution scientifique, que peu de femmes veulent prolonger leur carrière professionnelle le plus loin possible.

Lors d’une journée d’étude organisée lundi à Oran par le Conseil national de la femme et de la famille dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de la femme, Mme Remaoun a affirmé que la tendance au départ précoce à la retraite « affecte l’enthousiasme professionnel et se répercute sur la carrière et le désir de promotion à des postes de responsabilité ».

L’étude académique a prouvé, a-t-elle dit, que les obligations familiales et sociales font que la femme n’ait pas une vision lointaine dans le domaine professionnel se pliant aux engagements familiaux et se contentant parfois d’une simple pension de retraite anticipée et qu’elle sent la fatigue au bout de 15 à 20 ans de service.

Les participantes à cette rencontre ont abordé quelques questions et enjeux concernant la femme ouvrière, parmi lesquelles les modalités d’intégration au sein de secteurs économiques et la création d’activités économiques, industrielles et de gestion.

La membre du conseil national de la femme et la famille, Mme Fatima Zohra Sebaa a indiqué, pour sa part, qu’il est envisagé la création d’une commission nationale au niveau de ce Conseil pour discuter de la réalité du travail de la femme et son rôle dans l’activité économique et de faire des propositions visant le développement de la place de la femme dans le monde économique.

Par ailleurs, des participantes ont appelé, lors de cette journée d’étude, à la nécessité de conforter la législation en vue de la protection de la femme contre les formes de violence, de renforcer les mécanismes de concrétisation de la stratégie nationale de lutte contre la violence sur les femmes.