L’ambassadeur de Palestine à Alger: « Nous sommes confrontés à un problème d’Etat »

L’ambassadeur de Palestine à Alger: « Nous sommes confrontés à un problème d’Etat »

ALGER – L’ambassadeur de Palestine à Alger, Louay Aissa, a estimé mardi que les Palestiniens sont confrontés, aujourd’hui, à « un problème d’Etat », au regard des enjeux majeurs résultant des décisions américaines concernant El-Qods et devant les empiétements d’Israël à imposer le fait accompli afin d’occulter toutes les questions centrales et nécessaires à l’établissement de l’Etat de Palestine.

« La Direction palestinienne est confrontée aujourd’hui à des défis inédits. Des défis qui constituent +une menace existentielle+ au vu des décisions des Etats-Unis au sujet d’El-Qods, qui sont passés de garant de la paix à partie prenante du conflit », a indiqué l’ambassadeur palestinien, lundi soir, à l’APS, en marge de la célébration du 56e anniversaire de la diplomatie algérienne.

Fustigeant « les empiètements d’Israël pour imposer le fait accompli et occulter toutes les questions centrales et nécessaires à l’établissement de l’Etat de Palestine, il a cité notamment la privation des palestiniens de tous leurs droits et la mise en échec de la solution des deux Etats en faveur de la mise en œuvre de ce qui est appelé +l’accord du siècle+, visant à faire de Ghaza un Etat au lieu de la Cisjordanie ».

Pour le diplomate palestinien, « le problème de la cause palestinienne, aujourd’hui, n’est pas d’ordre humanitaire, de même qu’il ne réside pas dans le blocus, mais plutôt politique ».

« Nous sommes confrontés à un problème d’Etat, d’où l’impératif d’oeuvrer, plus que jamais, à l’unification des rangs inter-palestiniens et à l’instauration d’une direction palestinienne, unifiée et forte, capable de résister aux pressions internes et externes à la lumière des mutations radicales qui secouent la région », a-t-il expliqué.

Appel au parrainage de la paix et à la dénonciation des pratiques israéliennes

L’ambassadeur de Palestine à Alger a mis en avant, dans ce sens, « l’importance » de la réunion du Conseil central palestinien, prévue le 26 octobre, considéré comme organe permanent issu du Conseil national comprenant la plus haute instance législative qui représente le peuple palestinien, relevant de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et qui regroupent plusieurs factions palestiniennes, Précisant que le Conseil examinera trois (03) axes principaux, à savoir les défis auxquels fait face l’organisation onusienne, qui doit afficher clairement sa position vis à vis du conflit, soit en tant que parrain de la paix et de la stabilité en imposant la justice internationale, comme cela a été le cas dans d’autres conflits, soit en tant que couverture aux pratiques israéliennes, M. Aissa a rappelé l’existence de 100 décisions non appliquées par l’Assemblée générale et de 86 résolutions non mises en œuvre par le Conseil de sécurité.

Le deuxième axe concernera « la position de l’administration américaine, qui a décidé d’être partie prenante de ce conflit et non médiateur », a-t-il ajouté, soulignant que « ni Al Quds, ni les droits du peuple palestinien ne sont vendables ou cessibles ».

La paix voulue par la partie palestinienne, « est une paix globale et juste basée sur les résolutions de l’ONU même si elles ne répondent pas à toutes nos attentes », a-t-il cependant affirmé.

En outre, le Conseil central se penchera sur la position à adopter face à l’Etat d’occupation israélienne, qui s’est désengagé, au vu et au su du Monde entier, du processus de paix et des Accords d’Oslo en imposant le fait accompli, a poursuit M. Aissa.

Déplorant le fait d’être « devenus une autorité sans autorité », il a mis l’accent sur la nécessité d’une révision des accords sécuritaires, politiques et économiques avec l’Etat d’occupation.

« Il faut mettre en place un mécanisme exécutif pour la mise en œuvre de cette décision dans le contexte des bouleversements géopolitiques, de la situation dans le monde arabe et des divisions inter palestiniennes », a préconisé le diplomate palestinien, affirmant que « cette mise en oeuvre est primordiale, car la question est existentielle ».

A ce titre, l’ambassadeur palestinien a souligné l’impératif de prendre « des décisions importantes » lors de la tenue du Conseil national et du Conseil central palestiniens relatives à la mise en œuvre des décisions des deux conseils palestiniens à travers le retrait de la reconnaissance de l’Etat occupant, qui avait reconnu l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Pour rappel, le Conseil central palestinien avait chargé « le comité exécutif » relevant de l’OLP de suspendre la reconnaissance de l’entité israélienne, en réponse à la décision des Etats-Unis portant reconnaissance d’El Qods capitale d’Israël.

Le Conseil avait décidé, en outre, d’une interruption de la coordination sécuritaire et d’une suspension des relations économiques avec l’entité israélienne, sans pour autant fixer la date de leur entrée en vigueur.

Concernant les démarches des pays arabes pour la réconciliation palestinienne, l’ambassadeur a exprimé le souhait de voir les efforts égyptiens aboutir, et ce avant la tenue du Conseil central et conformément à ce qui a été convenu avec le mouvement Hamas le 12 octobre 2012 ou même en 2011.

Il a expliqué que 3 options s’offrent à la partie égyptienne, en l’occurrence convaincre les parties palestiniennes de signer ce qui a été convenu, ou constituer un Gouvernement d’union nationale ou permettre au Gouvernement de s’acquitter pleinement de son rôle à Gaza et de se diriger vers des élections.