Les relations algéro-françaises se fécondent bien dans l’économie, surtout en ces temps de disette. Ayant compris cela, l’ambassadeur de France en Algérie exhorte les businessmans français à conquérir l’Algérie.
Lors des rencontres d’affaires Algérie 2015, à Paris, M.Bernard Emié, ambassadeur de France en Algérie, s’est fendu d’un discours fort élogieux à l’égard de la délégation algérienne qui a pris part à ce «rendez-vous de haut niveau». «Ces Rencontres Algérie rassemblent cette année plus de 200 personnes des deux côtés de la Méditerranée et prouvent une nouvelle fois la vigueur et la vitalité des relations entre l’Algérie et la France», a-t-il souligné avant de rappeler le rôle qu’il est appelé à jouer.
En effet, devant 200 hommes d’affaires algériens et français, il a déclaré que «l’une des plus grandes priorités de ma mission en Algérie est le développement de nos liens économiques et productifs». «Dans un contexte politique bilatéral où tous les clignotants sont au vert, c’est le message qu’a de nouveau adressé le 12 mai dernier M.Laurent Fabius lors de sa sixième visite en Algérie depuis son entrée en fonction, pendant laquelle il a coprésidé une réunion d’étape du Comité mixte économique franco-algérien (Comefa) et inauguré à Annaba l’usine Cital pour l’assemblage et la maintenance de tramways, fruit d’un partenariat entre l’Entreprise de constructions de matériels et d’équipements ferroviaires (Ferrovial), l’Entreprise du métro d’Alger (EMA) et la société française Alstom, en présence des ministres algériens des Affaires étrangères, de l’Industrie et des Mines et des Transports» a-t-il rappelé. M.Bernard Emié a également, pour appuyer son discours, évoqué les»trois A» de Fabius.
«Le message français s’articule autour d’un triple A que Laurent Fabius avait martelé à Oran en novembre dernier lors de l’inauguration de l’usine Renault: Action, car notre dialogue doit aboutir à des projets concrets et de terrain; Ambition, car nous souhaitons hisser nos relations à un niveau jamais égalé pour rendre nos économies toujours plus compétitives; et enfin Amitié, car la confiance et l’échange sont au coeur de nos relations bilatérales et leur confèrent leur singularité», a t-il dit. Et d’ajouter: «Nos économies sont interdépendantes et la France a besoin de l’Algérie comme elle peut apporter à l’Algérie. C’est pourquoi nous devons continuer à rechercher ensemble des synergies et des projets, afin de développer des partenariats mutuellement bénéfiques […] nous sommes le deuxième partenaire économique de l’Algérie avec des échanges s’élevant à 10,5 milliards d’euros en 2014. Nous sommes le premier investisseur hors hydrocarbures et le premier employeur étranger. En effet, les 450 entreprises françaises présentes dans le pays ont déjà permis de créer 40.000 emplois directs et 100.000 emplois indirects et ces chiffres ne cessent de croître.
Notre ambition doit être de redevenir le premier partenaire économique dans tous les domaines.».
Par ailleurs, s’adressant particulièrement aux hommes d’affaires français qui ont une opinion peu positive sur l’Algérie, l’ambassadeur de France en Algérie, a tenu à corriger cette image et a appelé ces derniers à aller à la conquête de l’Algérie. «Aimez l’Algérie et soyez patients. Venez travailler dans et avec ce pays et vous insérer dans ce partenariat que nous bâtissons avec l’Algérie. Malgré certaines difficultés, oui l’Algérie, c’est possible!», a-t-il exhorté en énumérant, l’un après l’autre, les points positifs dans les relations algéro-françaises. En effet, «en plus de la proximité historique et humaine entre nos deux pays qui facilite grandement les contacts», «le fait que l’Algérie soit le troisième pays francophone», M. Bernard Emié a souligné que «les relations politiques n’ont jamais été aussi bonnes entre la France et l’Algérie, notamment depuis la visite d’Etat de François Hollande en décembre 2012».
De plus, a-t-il déclaré, «les Algériens ont en général une opinion très favorable de la France, connaissent bien les produits français et ont une attente forte à notre égard» avant de rassurer les investisseurs potentiels du «soutien de l’Etat français».