A peine arrivé, déjà indésirable. Quelques centaines de manifestants se sont rassemblés samedi matin devant l’ambassade de France à Tunis pour réclamer le départ du nouvel ambassadeur de France Boris Boillon qui vient à peine de prendre ses fonctions.
Des participants l’accusent d’avoir eu « un comportement insultant » lors de la première conférence de presse qu’il a donnée jeudi dernier, tandis que d’autres réprouvent son affectation « contraire aux usages diplomatiques ».
« La Tunisie, tu la respectes ou tu dégages », « Colonialiste dégage », « tu pousses trop loin le bouchon Boris », « MAM et Boris Boillon la honte pour la France », « Dégagez, petit Sarko ! », pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestants.
« Boris Boillon dégage », « Boris lâche, le peuple tunisien ne sera pas humilié », « valets de l’impérialisme, levez vos de la cause »(tunisienne), scandaient les manifestants rassemblés devant le siège de la mission diplomatique française située sur l’avenue Bourguiba, la principale artère de la capitale.
Ancien conseiller du président Nicolas Sarkozy, le jeune diplomate âgé de 41 ans, qui avait été en poste en Irak, a succédé depuis à peine une semaine à Pierre Menat, rappelé après seulement un peu plus d’un an d’exercice, en plein soulèvement qui a conduit à la chute du régime du président Zine El Abidine Ben Ali.
Selon Ridha Amara, un pharmacien de 58 ans, le mot d’ordre de cette manifestation a été donné à travers le réseau social Facebook. Au moins trois pages comptabilisant pur de 15000 fans circulent actuellement sur Facebook.
« La nomination de Boris Boillon a eu lieu sans discussion préalable avec le gouvernement tunisien », a avancé ce pharmacien, 58 ans. A ses yeux, « cela signifie que c’est plutôt un résident général de France et non pas un ambassadeur et qu’on est revenu à 1954 (sous le protectorat français) »,
Pour Hichem Khanfir, enseignant la soixantaine, accusait le diplomate « d’avoir insulté les Tunisiens ». « Il a poussé de la main le micro d’une journaliste qui l’interrogeait en lui disant ‘c’est lamentable’ », a-t-il déploré.
« La Tunisie n’est pas l’Irak », a lancé de son côté Leith Achour, un étudiant de 23 ans.