Xavier Driencourt considère que les prochaines élections législatives et présidentielle constituent un contexte qui peut être «difficile» et «compliqué» pour l’Algérie. La récurrente question des visas, les relations algéro-françaises, les réformes politiques, la restitution des archives, la controversée loi du 23 février 2005, le cinquantenaire de l’Indépendance de l’Algérie sont autant de questions sur lesquelles est revenu hier l’ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt.
L’invité des «rencontres Algérie news», a estimé dans son allocution que les relations bilatérales algéro-françaises se situent dans un contexte particulier. Lequel contexte, dit-il, tient compte des révoltes qu’a connues depuis une année le monde arabe, à savoir la Tunisie, l’Egypte, la Libye et les autres pays qui ont suivi la théorie «Effet domino». «Nos relations bilatérales se situent dans un contexte particulier. La France suit avec beaucoup d’attention les réformes politiques et économiques engagées par le président Bouteflika», s’est félicité Xavier Driencourt.
Cependant, ce diplomate a fait part de ses craintes et inquiétudes par rapport aux prochaines échéances électorales prévues dans les prochains mois, à savoir les législatives et la présidentielle, compte tenu des enjeux entre les deux pays. «2012 est une année importante pour l’Algérie. Les prochaines élections législatives et présidentielle interviendront dans un contexte qui peut être difficile et compliqué», a-t-il prédit sans plus. Par ce «pronostic» que l’ambassadeur de France a préconçu, l’on se demande à quoi fait référence et allusion M.Driencourt ? Dans un autre registre, l’ambassadeur est revenu sur la question des visas et la circulation des personnes. Chiffres à l’appui, l’orateur a précisé que 128 000 dossiers de demande de visas ont été traités en 2011 au niveau de l’ambassade d’Alger, dont 110 000 ont été accordés. D’où, ajoute-t-il, un taux de refus de seulement 28%, en baisse par rapport à l’année 2010. «Le traitement des visas s’est nettement amélioré. Nous avons introduit des facilités pour certaines catégories de demandeurs à l’exemple des avocats et des dentistes grâce auxquelles le taux de refus est revu à la baisse», a-t-il expliqué. A une question relative aux mesures de contrôle imposées à certaines personnes à leur retour de France, Xavier Driencourt considère que ce dispositif ancien, existe depuis août 2007.
«Plutôt que de refuser le visa, nous avons procédé à ces pratiques administratives qui concernent certaines personnes qui sont soumises à leur retour de France aux mesures spécifiques», a-t-il encore indiqué. Invité à s’expliquer sur l’affaire des moines de Tibhirine qui a défrayé la chronique, Xavier Driencourt qui a éludé cette question, a dit ne pas être en mesure de faire un commentaire. «Je n’ai pas de commentaire à faire sur ce sujet. Les ministères de la Justice algérien et français en connaissent mieux» s’est-il contenté de dire.
Abordant la restitution des archives, l’invité d’Algérie news a souligné qu’elles peuvent être remises et consultées à titre individuel à des personnes qui en ont besoin. Abordant le dossier Renault, un projet qui peine à se réaliser, l’ambassadeur a expliqué ce qu’il appelle «Processus Raffarin» mène depuis des années des efforts pour arriver à terme. Rassurant dans ce sens, l’ambassadeur a affirmé que le dossier Renault avance bien. «Le projet Renault Algérie avance bien et prendra un certain temps pour se concrétiser», a-t-il indiqué.
Par Yazid Madi