André Parant, ambassadeur de France à Alger, a indiqué hier, lors d’une conférence de presse tenue à l’Institut français d’Alger, qu’après les évènements tragiques du site de Tiguentourine, les entreprises françaises ne comptaient pas programmer de départ, mais qu’elles avaient augmenté leur niveau de vigilance notamment pour les entreprises présentes dans le secteur des hydrocarbures au sud du pays.
«Je n’ai pas senti de mouvement de panique du côté de nos industriels, mais les entreprises françaises vont évaluer la situation et demander éventuellement un renforcement des dispositifs sécuritaires au cours des mois qui viennent», nous a-t-il expliqué, ajoutant que pour le moment, ces évènements tragiques n’avaient pas eu d’incidence dommageable pour les investissements français en Algérie. A propos du «conseil au voyageur», émis par le ministère français des Affaires étrangères et qui recommande la vigilance pour les déplacements dans le pays, SEM l’ambassadeur a expliqué que cet avertissement concernait uniquement le sud du pays et que, par conséquent, cela ne devrait pas avoir d’incidence sur l’activité culturelle des instituts français.
En ce qui concerne le partenariat économique, l’ambassadeur de France a indiqué que la présence économique française se traduit par des échanges importants notamment en termes d’investissements et de formation des cadres des ministères régaliens et des administrations algériennes.
«Certains programmes comportent une coopération étroite entre les ministères français en charge de l’économie et leurs homologues algériens. Nous avons multiplié les conventions de coopération et les appuis institutionnels. Nous mobilisons mêmes les collectivités territoriales qui ont contracté des partenariats avec des institutions algériennes. A titre d’exemple, nous allons conduire avec le ministère de l’Agriculture un partenariat dans la filière laitière, avec notamment Bretagne Lait International.

C’est une illustration de la coopération directe que nous soutenons», a-t-il déclaré, ajoutant espérer que tous ces partenariats concourent au développement socio-économique du pays. Concernant la restitution des archives, M. Parant a indiqué qu’il y avait une volonté profonde des deux parties de faire avancer le dossier, que le dialogue s’est renoué après des années de silence bien que certaines positions soient difficilement conciliables.
« Au cours du mois de novembre dernier, les directeurs des archives nationales, de la défense et des affaires étrangères se sont déplacés en Algérie et ont entamé des discussions avec les autorités algériennes. Une réunion doit se tenir très prochainement à Paris, mais les autorités françaises estiment avoir rendu toutes les archives inhérentes
à la période précédent la colonisation ainsi que celles qui ne sont pas de sa souveraineté, car la loi française ne permet pas la restitution de ses archives classifiées sous ce dénominatif», nous a-t-il expliqué, ajoutant néanmoins que les autorités françaises, soucieuses de trouver des solutions et de pallier à cet état de fait, vont améliorer les conditions de consultations et de duplications de ces archives, notamment pour les étudiants et les chercheurs.
Sabrina Benaoudia