L’ambassadeur d’Algérie en Grèce au Temps d’Algérie : «près de 400 algériens dans les prisons grecques»

L’ambassadeur d’Algérie en Grèce au Temps d’Algérie :  «près de 400 algériens dans les prisons grecques»

Environ 400 jeunes algériens en situation irrégulière sont détenus dans les prisons grecques actuellement. C’est ce qu’a déclaré l’ambassadeur d’Algérie en Grèce, Tidjani Salaoundji.

Rencontré jeudi dernier à Platamonas, une petite station balnéaire située à 420 km d’Athènes, lors d’un voyage organisé par l’Agence de voyage Dam Tours, en coopération avec MM Travel Agency, au profit d’un groupe de journalistes algériens, du 15 au 21 juin, l’ambassadeur explique que le problème qui se pose avec acuité dans la plupart des cas est celui de leur identification. C’est-à-dire, ces personnes se débarrassent de leurs pièces d’identité dès leur arrivée sur le sol grec pour éviter leur expulsion.

Un travail ardu est donc fait par l’ambassade algérienne à Athènes afin de leur préparer des papiers en vue de les rapatrier. Selon notre interlocuteur, le nombre de la communauté algérienne vivant en Grèce n’est pas important. Avant la crise économique qui a frappé ce pays, le nombre d’Algériens en situation irrégulière était de 4500. Mais, ce chiffre est revu à la baisse, pour atteindre 700 immigrés en l’espace de deux ans. Ces personnes ont fait la traversée de la mer Méditerranée pour arriver sur les îles grecques.

Ils ont été encouragés par les récits colportés de bouche à oreille de ceux qui les ont précédés. La Grèce, qui dispose de la plus grande frontière de l’Union européenne, est devenue «un pays de transit» pour les jeunes algériens. Bien que l’ambassadeur Salaoundji affirme qu’aucun Algérien n’a été rapatrié vers l’Algérie sans son approbation, il reste tout de même formel :

«Il n’y a aucune chance de réussite pour les jeunes algériens dans ce pays.» Il ajoute dans le contexte que «les opportunités de travail sont rares, voire inexistantes». Par contre, les immigrés pakistanais, qui sont au nombre de 7000, s’en sortent mieux, car ils ne rechignent pas et acceptent du travail même «indécent».

Les programmes de chaînes de télévision, selon lui, ont joué un grand rôle dans ce rush vers la Grèce, transmettant des images qui ne reflètent pas forcément la réalité dans ce pays confronté à une crise économique sans précédent. «Ce n’est pas seulement les jeunes désespérés qui viennent, mais également des personnes aisées. J’ai déjà eu affaire à un fils de milliardaire.»

En réponse à une question du Temps d’Algérie, se rapportant aux investissements algériens en Grèce, l’ambassadeur dira que «pour le moment, il y a seulement le groupe Cevital qui a manifesté son intérêt à investir dans ce pays. Il procède actuellement à une étude de marché, mais rien n’est encore officiel». Concernant les investissements grecs en Algérie, Tidjani Salaoundji explique que «les investisseurs grecs disent accorder beaucoup d’intérêt au marché algérien, malheureusement ils ne vont pas plus loin».

En ce qui concerne les relations algéro-grecques, l’ambassadeur estime qu’elles ne sont pas à la hauteur des attentes et beaucoup reste à faire en la matière. En termes d’échanges commerciaux, l’Algérie importe du ciment, du marbre et de l’huile d’olive.

Par notre envoyée spéciale en Grèce :

Samira Azzegag