Le retour de Abdelaziz Saif Enasr à Alger intervient après celui de l’ambassadeur d’Algérie en Egypte, Abdelkader Hadjar au Caire qui a repris ses fonctions le 24 janvier dernier.
Rappelé le 19 novembre dernier par les autorités égyptiennes pour des «consultations» suite à «l’agression présumée» par des Algériens de supporters égyptiens au Soudan lors du match de qualification au Mondial à Khartoum entre l’Algérie et l’Egypte, Abdelaziz Saif Enasr, ambassadeur d’Egypte en Algérie aurait repris hier ses fonctions à Alger. C’est en tout cas ce qui a été annoncé par des médias égyptiens.
Ainsi, Le Caire a décidé de mettre fin à une mascarade après deux mois de réflexion secouée probablement par la victoire de l’équipe égyptienne de foot qui a remporté la Coupe d’Afrique de 2010. Mais en réalité cette révision dans l’attitude égyptienne ne peut être qu’une conséquence à la position de l’Algérie qui a affirmé qu’elle ne peut s’abaisser pour répondre à des insultes.
A ne pas écarter aussi la question des intérêts économiques entre les deux pays qui seraient pour quelque chose dans le recours à l’apaisement. Il faut dire que le retour de Abdelaziz Saif Enasr à Alger intervient après celui de l’ambassadeur d’Algérie en Egypte, Abdelkader Hadjar au Caire qui a repris ses fonctions le 24 janvier dernier.
Ce retour de M.Hadjar a montré la sagesse de la diplomatie algérienne qui n’est pas tombée dans le jeu des médias égyptiens ni dans celui des appels à la médiation entre les deux pays.
D’autre part, les Egyptiens qui sont allés jusqu’à exiger des excuses officielles et une indemnisation de leurs entreprises touchées par les événements qui ont suivi les deux matches de qualification au Mondial ont compris qu’il n’est pas question de demander des excuses.
D’ailleurs, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a été clair sur ce sujet. Dans une conférence de presse qu’il a tenue mercredi dernier à l’issue du sommet de l’alliance présidentielle, il dira que l’Algérie ne «présentera pas d’excuses à l’Egypte car il n’y a aucun motif à cela.
Elle ne demandera pas non plus d’excuses». Il avait aussi déclaré que «cette crise, tempête ou incident, passera. L’Etat algérien a des responsabilités et sa place depuis 1962, car il agit avec sagesse et lorsqu’il décide de quelque chose, il passe à l’action, il n’a jamais parlé juste pour parler». Selon M. Ouyahia, «l’Egypte a des intérêts avec nous, et nous avons d’importants intérêts avec ce pays».
Ainsi, l’Algérie n’ignore pas les intérêts qui existent entre les deux pays. En tout cas, les Egyptiens ont bien compris que l’Algérie ne s’abaissera jamais et surtout qu’ils seront les premiers perdants si jamais ils suspendent les relations avec l’Algérie, notamment sur le plan économique avec le groupe Orascom Télécom grâce à sa filiale algérienne Djezzy.
D’ailleurs, ce dernier maintient toujours son activité en Algérie. Et au niveau régional, notamment le monde arabe, l’Algérie a sa place stratégique vu ses positions en faveur de la région, comme c’était le cas de l’agression israélienne contre Ghaza.
Par ailleurs, le sommet arabe prévu en mars prochain à Tripoli sera l’occasion pour les leaders des deux pays de mettre les points sur les «i» et la question de la présidence de la Ligue arabe assurée jusqu’à présent par l’égyptien Amr Moussa inquiète Le Caire puisqu’Alger pourrait remettre sur le tapis le sujet de la «présidence tournante» de la Ligue arabe. Toutefois, le peuple algérien aura à tirer des leçons de ce qui est arrivé à cause d’un match de football.
A rappeler que les tentatives d’apaisement de la part du Caire ont débuté lors de la Coupe d’Afrique à la veille du match Algérie-Egypte. A cet effet, on se demande que serait la réaction égyptienne si jamais c’était notre équipe nationale de foot qui avait éliminé l’équipe égyptienne en demi- finales de la Coupe d’Afrique et surtout «en utilisant l’arbitre» ?
Hélas, on ne peut apporter une réponse exacte mais d’après le scénario du Caire, la possibilité d’entendre de nouvelles insultes n’est pas écartée.
N. C.