L’ambassade d’Algérie au Caire a délivré hier 38 étudiants encerclés

L’Egypte veut le pire

Trois véhicules ont été mobilisés, hier, par l’ambassade d’Algérie en Egypte pour secourir des étudiants algériens encerclés au Caire.

C’est ce que nous avons appris, hier, auprès de notre ambassadeur, Abdelkader Hadjar. «Nous avons reçu des informations selon lesquelles ces étudiants seraient encerclés. Trois fonctionnaires de notre ambassade, qui sont le consul, le comptable et un conseiller culturel, se sont déplacés, hier, à bord de trois véhicules de l’ambassade, en direction de ces étudiants», nous a-t-il confié.

«Aujourd’hui (hier, NDLR), six parmi eux devaient prendre le vol vers l’Algérie, neuf prendront le vol après-demain (demain, NDLR), attendant un vol d’Air Algérie, et 23 autres ont préféré attendre encore un peu avant de décider s’ils rentrent tout de suite au pays», nous a déclaré Abdelkader Hadjar.

Ce dernier rappelle qu’une cellule de crise a été installée au niveau de notre ambassade en Egypte. Elle active H24 et elle est chargée de recevoir les appels de nos ressortissants, en Egypte, et de les aider. «Nous ne nous sommes pas reposés les jours de l’Aïd. Tout le monde était mobilisé», ajoute-t-il, invitant nos ressortissants restés en Egypte à «prendre attache avec l’ambassade et de l’informer du moindre problème qui pourrait survenir».

Près de deux semaines après le match de barrage ayant eu lieu au Soudan, la tension reste tendue en Egypte et nos ressortissants sont toujours menacés dans leur intégrité physique. Des agressions ont été enregistrées contre plusieurs de nos ressortissants établis en Egypte, dont des étudiants.

C’est un climat de terreur qui y sévit et des comportements inqualifiables sont réservés à nos ressortissants par ceux qui, en Egypte, appellent au meurtre, tandis que le ridicule continue à être prôné comme ligne de conduite par des chaînes de télévision et des journaux égyptiens. La communauté algérienne établie en Egypte compte 2 000 personnes, dont 1 000 femmes algériennes mariées à des Egyptiens.

Les 1 000 autres sont en majorité des étudiants, selon notre ambassadeur. Nos ressortissants sont vicvictimes de cette hystérie et font les frais de cette campagne semeuse de haine lancée par des médias égyptiens, associée à des calculs politiciens d’officiels du pays de Hosni Moubarak.

Une concurrence semble être engagée dans ce pays pour qui insulte, agresse et porte atteinte le plus à l’Algérie, à son histoire, à son peuple, à ses symboles et à ses valeurs et, ainsi, plaire à ceux qui entretiennent cette situation qui, chaque jour qui passe, fait tomber bien des masques du côté du pays des pharaons.

Médiation libyenne et soudanaise : rien d’officiel Interrogé sur la médiation annoncée du leader libyen Mouammar Kadhafi et, par la suite, celle du Soudan, entre l’Algérie et l’Egypte, notre ambassadeur nous répond :

«J’ai appris ça par le biais de la presse» et que «rien d’officiel, du moins pour ce qui concerne notre ambassade, n’existe pour le moment». Et pour la médiation annoncée du Soudan ? «J’ai entendu ce responsable soudanais qui en a parlé, mais, jusqu’à présent, et en ce qui concerne notre ambassade, il n’y a rien d’officiel», a encore répondu Hadjar.

Interrogé sur l’aboutissement de ces entretiens ayant eu lieu entre lui et le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, il y a quelques jours, notre ambassadeur lance qu’«il n’y a rien eu de concret», ajoutant, toutefois, que «le secrétaire général de la Ligue arabe voudrait bien que le calme revienne entre l’Algérie et l’Egypte».

Devant les gesticulations de certains officiels égyptiens, exprimant des «revendications» dans le cadre d’une éventuelle médiation entre les deux pays, l’Algérie reste sereine, évitant de répondre aux provocations.

M. Abi