Le ministre des affaires étrangères Ramtane Lamamra ne participera pas le 14 de ce mois à la «conférence régionale pour le renforcement de la sécurité des frontières entre les pays du Sahel et du Maghreb» qu’organise le Maroc à Rabat.
C’est ce qu’il a glissé ce matin lors de la conférence conjointe qu’il a animé avec son collègue de la communication Abdelkader Messahel à l’hôtel El Aurassi. « Nous avons déjà participé en 2012 à une conférence sur la sécurisation des frontières libyennes mais nous ignorons ce nouveau format de réunion sur les frontières du Maghreb et du Sahel», a répondu, énigmatique, le ministre.
Interrogé par un journaliste s’il allait lui-même participé, Lamamra a répondu par la négative tout en confirmant y avoir été invité. «On verra après le niveau de notre participation à cette rencontre», s’est contenté de préciser le ministre. Il glissera néanmoins qu’il n’y a «aucun projet de visite» au Maroc dans l’immédiat. Ce qui signifierait que l’Algérie sera représentée uniquement par son ambassadeur à Rabat.
Une présence pour la forme
Une façon sans doute de marquer sa protestation contre le rappel de l’ambassadeur du Maroc à Alger et la violation des franchises diplomatiques de notre Consulat à Casablanca. Il va sans dire aussi qu’Alger n’a jamais reconnu au Maroc de fourrer son nez dans les affaires du Sahel n’étant pas un pays frontalier avec cette région.
Mais Rabat, sous l’impulsion intéressée de Paris, tente par tous les moyens de s’incruster dans le Sahel pour espérer, pourquoi pas, contrebalancer le rôle de l’Algérie.
Après cette fameuse conférence régionale pour le «renforcement de la sécurité des frontières entre les pays du Sahel et du Maghreb», le Maroc va en effet enchaîner tout de suite après avec un sommet de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD) le 24 de ce mois.
A vrai dire Rabat n’a jamais apprécié lé fait que l’Algérie soit le moteur de la coordination des états majors des armées du Sahel (CEMOC) dont le siège est à Tamanrasset. La France a essayé, plusieurs fois sans succès, d’imposer son «poulain» le Maroc à prendre pied au Sahel.
Cette conférence à l’intitulé racoleur participe de cette volonté du couple franco-marocain de forcer la décision pour arracher une voix au chapitre. Mais sans l’Algérie, du moins à un haut niveau, cette conférence ne risque pas d’aller plus loin que cet activisme sulfureux du Maroc.