Au cours d’un entretien en aparté, le président Obama a chargé M.Lamamra d’un message verbal destiné au président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika.
Le nouveau ministre des Affaires étrangères veut redonner une nouvelle image à la diplomatie algérienne. Ramtane Lamamra a saisi l’occasion de sa participation à la 68e session de l’Assemblée générale de l’ONU pour lever tout équivoque sur les positions de l’Algérie sur plusieurs questions.
A cette occasion, le ministre des Affaires étrangères, M. Ramtane Lamamra, a pris part à New York à la séance d’interaction que le président américain Barack Obama a réservée aux chefs d’Etat et de gouvernement et autres chefs de délégation en marge de la 68ème session de l’Assemblée générale de l’ONU.
Au cours d’un entretien en aparté, le président Obama a chargé M.Lamamra d’un message verbal destiné au président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika. Lors de cette cérémonie, le chef de la diplomatie algérienne a également procédé à un échange de vuee avec la conseillère à la sécurité nationale du chef de la Maison-Blanche, Mme Susan Rice. Par ailleurs, M.Lamamra a été associé par le secrétaire d’Etat américain, M.John Kerry, au lancement de «l’initiative d’échanges virtuels» dédiée à la mémoire de l’ex-ambassadeur américain en Libye,
M. Christopher Stevens, tué lors de l’attaque terroriste de septembre 2012 contre le consulat de Benghazi. Cette initiative est vouée à la promotion d’échanges entre jeunes de divers horizons à l’échelle mondiale, et ce, au bénéfice de la tolérance et de la convivialité entre les forces vives à travers le monde.
Il est à rappeler qu’en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, M.Lamamra avait également eu, mercredi dernier, un entretien avec la sous-secrétaire d’Etat américaine aux Affaires politiques, Wendy Sherman. Lors de cette rencontre, M.Lamamra et Mme Sherman avaient passé en revue l’état des relations entre l’Algérie et les Etats-Unis et ont également abordé les questions d’ordre régional et international, notamment la situation au Sahel ainsi que la crise syrienne. Les discussions entre le chef de la diplomatie algérienne et cette haut responsable au département d’Etat américain ont aussi porté sur les préparatifs de la deuxième réunion du Dialogue stratégique Algérie-USA qui devrait avoir lieu avant la fin de l’année en cours à Alger.
Abordant, lors des débats, la situation des pays après le printemps arabe, Lamamra a tenu à préciser que l’Algérie était «naturellement solidaire» des peuples arabes qui, cependant, vivent des «transitions difficiles» dans une étape de transformation démocratique et socio-économique particulièrement délicate.
«L’Algérie encourage la promotion de solutions politiques aux crises de gouvernance ainsi que la gestion consensuelle des périodes de transition», a-t-il ajouté devant une assistance importance. Pour lui, cela n’est pas une raison pour promouvoir la solution militaire. Néanmoins, a-t-il dit, «Ies solutions militaires ne sont ni possibles ni souhaitables dans ces contextes de polarisation des sociétés et d’exacerbation de particularismes et de dissensions». Réaffirmant le rejet de la menace et de l’emploi d’armes de destructions massives, M.Lamamra a noté que l’Algérie condamnait l’usage d’armes chimiques dans le conflit syrien quels qu’en soient les auteurs. Il a réitéré, dans ce sillage, l’appel de l’Algérie à une dynamique politique devant mener à la tenue de la conférence de Genève II. Lamamra a aussi évoqué le conflit israélo-palestinien au sujet duquel, il a salué les efforts des Etats-Unis pour la reprise des négociations. Concernant la question sécuritaire dans la région du Sahel, M.Lamamra a déclaré que l’Algérie, qui continue d’être ciblée par le terrorisme international, telle l’attaque terroriste majeure menée contre le complexe gazier de Tiguentourine en janvier dernier, «apporte une contribution effective à la conjugaison des efforts pour la sécurité collective dans l’espace sahélo-saharien ainsi que dans le reste de l’Afrique». De surcroît, il a affirmé que l’Algérie se réjouissait de la libération des régions du nord du Mali de l’emprise des groupes terroristes ainsi que de la restauration de l’ordre constitutionnel dans ce pays avec le succès de l’élection présidentielle.
S’exprimant sur la question du Sahara occidental, le chef de la diplomatie algérienne a réaffirmé que «l’Algérie est résolument attachée au droit des peuples à l’autodétermination». L’Algérie, a-t-il poursuivi, «soutient l’intensification des efforts de l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross, en vue d’amener les deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, à lever, par la négociation, tous les obstacles pour permettre au peuple du Sahara occidental de déterminer librement son avenir».